De tout temps, les carrossiers ont permis de proposer des robes atypiques sur les châssis automobiles. Hélas, avec l’invention de la monocoque, nombre d’entre eux disparaissent, tandis que d’autres s’adaptent pour réaliser, encore et toujours, de nouvelles variantes des voitures, très souvent en collaboration avec les constructeurs. L’espagnol Emelba réussi à se faire une place dans les années 1980 auprès de Seat, et travailla sur l’Ibiza, notamment pour proposer une version pick-up, qui restera toutefois au stade de prototype…
Pendant quelques décennies, le marché automobile espagnol peut se résumer à Seat, malgré un embryon de concurrence et la création d’autres constructeurs qui n’émergeront jamais ou avec grande difficulté. Autours de Seat se crée alors une véritable industrie automobile, avec des sous-traitants divers et variés, mais aussi des carrossiers qui réaliseront nombre de voitures originales. L’un des plus actifs est sans conteste Emelba, cette petite entreprise fut fondée en 1978 afin de décliner les Seat en véhicules utilitaires.
Emelba est fondée durant la période de transition démocratique de l’Espagne, l’industrie hispanique se met en ordre de marche pour redorer son blason afin d’intégrer à moyen terme la Communauté Economique Européenne. Beaucoup de choses changent, y compris les attentes des Espagnols, Emelba devient alors un créateurs de voitures de loisirs, mais l’activité utilitaire demeure la principale source de revenus d’Emelba.
Avec la sortie de la Seat Ibiza en 1985, Emelba trouve là une nouvelle base de travail, les stylistes du carrossiers pondent alors toutes sortes de variantes sur cette voiture. L’une d’entre fut la version pick-up, dont un prototype fut assemblé et présenté en 1986 dans l’espoir de moderniser la gamme Emelba qui était alors d’un autre âge.
L’Ibiza Pick-up reçoit ainsi un arrière en fibre de verre afin d’éviter la corrosion mais surtout, pour nettoyer facilement le plancher de la benne. Le haut de la benne est cernée par des barres en métal afin de contenir les chargements volumineux, et pour les protéger des intempéries, ou plutôt du soleil espagnol, Emelba proposait en option une toile.
Avec sa capacité de chargement de 500kg, et ses mécaniques que le client pouvait choisir parmi celles proposées sur l’Ibiza berline, la voiture aurait pu connaitre un certain succès. Hélas, Emelba fit faillite avant le lancement de l’Ibiza pick-up, la société avait accumulée d’importantes dettes auprès de Seat à l’heure ou le marché espagnol était attaqué par les marques étrangères, Seat contracte ses dépenses et Emelba en fit les frais. Aussi, la marque hispanique entrait au sein du groupe Volkswagen cette même année, la marque allemande n’avait peut-être pas la volonté de conserver des liens avec un petit carrossier…