Sur la base de la microcar électrique Citadine, Teilhol a développé une gamme pouvant plaire à une large clientèle en déclinant plusieurs versions, comme l’utilitaire Citacom ou la voiture de loisir Messagette. Sans doute déçu par les chiffres de vente de ces versions, Raoul Teilhol cherche une nouvelle clientèle cible qui ne pourrait se détourner vers aucun autre véhicule, ce sera les personnes handicapées avec l’handicar.
Présentée en Juillet 1975, l’Handicar est un dérivé lointain de la Teilhol Citadine, dont elle reprend une partie de la base et surtout sa mécanique électrique. Mais pour satisfaire aux besoins des personnes à mobilité réduite, l’Handicar est un quatricycle et non plus un véhicule à trois roues comme le reste de la production de TVE (Teilhol Véhicules Electriques). Cette modification est indispensable afin que la personne handicapée puisse monter dans la voiture sans avoir à descendre de son fauteuil. D’autres modifications importantes ont du être réalisé, comme un plancher totalement plat, qui peut s’abaisser jusqu’au niveau du sol pour faciliter la monté ou la descente du conducteur avec son fauteuil roulant.
Ainsi, la personne à mobilité réduite grimpe dans la voiture par l’arrière après avoir appuyé au préalable sur un bouton permettant de faire descendre l’arrière de la voiture au niveau du sol par un système de vérins électriques qui agissent sur les points d’attache de la suspension arrière.
Une fois la personne montée à bord, son fauteuil roulant se fixe automatiquement dans un espace prévu à cet effet, en face du volant et des commandes pour conduire. De ce poste, le conducteur peut fermer la porte arrière et rétablir l’assiette normale de la suspension arrière en actionnant un commutateur. Une fois la voiture remise à bon niveau, il ne reste plus qu’à lancer le moteur électrique et partir sur le route, la voiture se manie par un levier qui permet de commander la vitesse ainsi que le freinage …
Le moteur électrique est repris directement sur la Citadine, d’une puissance de 4kW, il peut permettre des pointes de vitesse à 50km/h, gravir des pentes jusqu’à 20%; et dispose d’une autonomie située entre 40 et 60km grâce à huit batteries de 12 Volts. Pour le chargement de la batterie, il faut compter entre 8 et 10 heures …
Si la voiture est réalisée sur un châssis en tubes soudés sur lequel est greffé une carrosserie en polyester, le poids de la voiture atteint 630kg, plombé par 205kg de batteries. Quant à sa conduite, il s’agit d’une voiture sans permis, mais néanmoins, tout conducteur doit passer le code pour pouvoir librement circuler à son bord.
Si l’handicar propose un moyen de déplacement autonome pour les personnes à mobilité réduite, son prix élevé (29.900 Francs en 1978) et les limitations d’une voiture électrique (autonomie, temps de recharge…) condamneront sa carrière, qui restera très discrète…