Au début des années 1970, la crise pétrolière frappe de plein fouet le monde de l’automobile, d’un coup les prix de l’essence bondissent, faisant naître une nouvelle préoccupation auprès de la clientèle : la consommation. Et c’est avant tout les berlines haut de gamme et les modèles sportifs qui sont touchés par cette crise. Porsche tentera d’y répondre avec la 912E.
Porsche 912, voilà une dénomination déjà connu chez Porsche, puisqu’en 1965, afin de rameuter une clientèle qui ne pourrait pas s’offrir une 911, Porsche propose une caisse de 911 avec un moteur de Porsche 356, la Porsche 912 vivra pendant cinq millésimes et fut une réussite commerciale avec quasiment autant d’exemplaires écoulés que de 911. En réalité, la Porsche 912 fut un échec en Europe mais une véritable réussite aux Etats-Unis, où la petite Porsche convenait mieux aux règles de limitations de vitesse. C’est pourquoi Porsche va ressortir la recette de la 912 pendant les heures de la crise pétrolière.
Mais dans les années 1970, la 356 n’existe plus, Porsche se tourne donc vers son petit Roadster 914 développé en collaboration avec Volkswagen. Et conformément à la recette de la 912, la nouvelle venue reprend la caisse de la Porsche 911 2.7 et le moteur de deux litres de la 914 qui a toutefois été dégonflé. Ce mariage donne naissance à la Porsche 912E, une voiture présentée en 1975 et fut proposée seulement sur le marché américain.
La fiche technique de la voiture est peu flatteuse, le moteur quatre cylindres à plat alimenté par une injection Bosch ne délivre que 87Cv, lequel se trouve accolé à une boite à cinq rapports ! La 912E est loin d’être un foudre de guerre, bien au contraire, la voiture a davantage été développée avec les objectifs d’économie d’essence et de réduction de la pollution. Ceci permet à la Porsche 912E de répondre aux normes américaines sur la pollution et de s’afficher comme une voiture à émissions polluantes réduites. Un argument publicitaire à court terme qui semble plus être un pansement posé à la va-vite qu’une véritable solution sur le long terme…
Et le public n’est pas dupe, la voiture ne fut commercialisée que pendant quelques mois puisque la 912E s’efface du catalogue Porsche US en 1976 après seulement 2.099 exemplaires. Il faut dire qu’avec 176km/h au maximum et 13,5 secondes pour le 0 à 100km/h, quand la 911 de base affichait un 210km/h et 8,5 secondes pour franchir le mur des 100km/h avait de quoi refroidir les ardeurs de la clientèle vis-à-vis de la 912E.
Version américaine oblige, la Porsche 912E dispose des pare-chocs épais à gros butoirs ainsi que des phares chromés. L’extérieur est totalement identique à la Porsche 911 2.7 dont elle emprunte la caisse, et si la 912E était proposée d’origine avec des jantes en tôle, la quasi-totalité des clients ont opté pour l’option « Jante Fuchs ».
Aujourd’hui, cette voiture n’a d’intérêt que sa rareté, d’autant que certaines pièces de rechange comme les pompes à injection sont affichées à des prix dissuasifs… Quant à la cote, il est difficile de se prononcer à son sujet étant donné que les 2099 exemplaires de Porsche 912E ont été écoulés aux Etats-Unis seulement, quelques dizaines de milliers de dollars seront nécessaires pour en acquérir une et la faire importer en Europe…