Berliet est avant tout connu pour être un producteur de véhicules utilitaires, mais avant la seconde guerre mondiale, Berliet produisait également des voitures. Cependant, avec les importantes innovations apportées sur le marché français au cours des années 1930, l’activité automobile de Berliet périclite… Le baroud d’honneur est effectué par la Dauphine Type VIRP 2…
En 1933, Berliet développe une nouvelle gamme de voitures qui part de la petite 944, suivie de la 1144 quelques mois plus tard. Sur cette base est réalisée la gamme « Dauphine » avec quelques évolutions techniques. Mais voilà, le marché automobile français est pris de court en 1934 avec l’apparition de la Citroën Traction qui met plusieurs années d’avance technologique à ses rivales.
Les Berliet 944 et 1144
En 1932, Berliet propose la 944, une voiture de la catégorie des 9CV bien dans son époque avec des solutions modernes pour son temps : roues indépendantes à l’avant, direction à crémaillère, boite à quatre rapports, circuit électrique en 12V… L’année suivante, la 1144 arrive, dérivée de la 944, et la carrosserie « Dauphine » sur châssis surbaissé. Malheureusement, un prix élevé et l’arrivé de la Citroën Traction condamne la carrière de cette voiture pourtant bien née… [En savoir plus…]
Berliet de son côté ne peut tenir tête sur le plan de l’innovation mais est également dépassé au niveau du prix : imaginez, une Traction résolument moderne coûte moins chère qu’une Berliet 1144 Dauphine ! Berliet aurait pu tenter de dynamiser sa filiale automobile en donnant à sa voiture une ligne moderne qui dissimulerait une technologie ancienne, comme le fit Peugeot avec sa 402. C’est finalement un autre choix qui fut prit, celui de la reconversion de l’outil industriel pour fabriquer d’avantage d’utilitaires que d’automobiles, il faut dire que les liquidités manquaient chez Berliet pour innover sur ces deux secteurs d’activité.
En revanche, arrêter du jour au lendemain la production de voitures était impensable, Berliet jouissait d’une petite clientèle fidèle à la marque et ses solutions techniques encore rares, comme un réseau électrique en 12 volts ou un moteur à soupapes en tête. Si les « Dauphine » ne recevaient pas d’innovations majeures, Berliet donna un coup de jeune à sa gamme en se rapprochant de Peugeot.
Un accord aurait été conclu au cours du salon de Paris 1938, Berliet achète à Peugeot des caisses de Peugeot 402 limousine pour les carrosser à sa sauce et les équiper d’un moteur lyonnais. C’est ainsi que naît la Berliet VIRP 2 Dauphine, équipée d’un moteur 2,0 litres qui développait 40Cv qui était accolé à une boite à quatre rapports.
La Peugeot 402
Quand Citroën présente sa Traction en 1934, les autres constructeurs sont dépassés par la modernité de cette nouvelle concurrente. Peugeot réplique dès 1935 avec sa 402, une berline qui s’insère en pleine mode du Streamline Moderne avec un design très novateur, bien que les dessous de la voiture restent très conventionnels… [En savoir plus…]
La ligne de la voiture est revue par Berliet et perd sa calandre fuseau-Sochaux pour un avant s’inspirant des Buick de l’époque. Les feux migrent dont sur les ailes et ne se cachent plus derrière la calandre. Cette solution aurait-elle permis à la division automobile de Berliet de survivre ? Rien n’est moins sûr car ce modèle fut lancé en 1939 et seuls 200 exemplaires ont été écoulés avant la déclaration de la guerre à la France. Mais même sans cet évènement, la reprise de la caisse de la Peugeot 402 montrait que Berliet était dans ses derniers retranchements pour tenter de laisser vivre sa division automobile, qui ne reprendra pas au lendemain de la seconde guerre mondiale…