Le constructeur Welter & Meunier est une structure entièrement tournée vers la conception de véhicules de compétition, l’œuvre de deux ingénieurs passionnés de sport automobile. Fondée en 1969, la jeune équipe est dynamique et enchaîne les voitures. En 1970, WM dévoile la P70, sa troisième voiture…
Le sport automobile est très souvent l’œuvre de passionnés, c’est le cas du constructeur WM fondé à la fin des années 1960 par deux salariés de Peugeot, Gérard Welter et Michel Meunier, officiant tous deux au bureau de style du constructeur sochalien. Jeunes trentenaires, les deux collègues réalisent sur leur temps libre une Peugeot 204 de compétition avec une caisse totalement réalisée en fibres de verre, le moteur de la 204 est quant à lui poussé à 135Ch. Fort de cette réalisation, Welter et Meunier réalisent leur première véritable voiture, un coupé de leur conception, la P69, réalisé sur la base d’une 204 cabriolet et dévoilée en 1969 (lire aussi : WM P69). Cette première voiture n’est qu’une étape, les deux associés partent vite sur la conception d’une nouvelle voiture.
L’année suivante, en 1970 donc, WM dévoile un nouveau véhicule, la P70, réalisée après 11 mois de travail. Cette fois, ce prototype est davantage tournée vers la compétition avec une ligne mieux profilée et plus basse que la P69. Le projet de la P70 est toutefois plus complexe, WM décide de réaliser un châssis monocoque en acier sur lequel se greffera une carrosserie en matériaux composites. Cette solution permet de réduire le poids de la voiture, chose très importante pour WM qui, faute de finances, ne peut se permettre de concevoir une mécanique spécifique ou se lancer dans une augmentation de puissance des moteurs Peugeot par de lourdes modifications.
Pour la mécanique, WM troque le moteur de la 204 pour celui de la 304, un quatre cylindres en ligne de 1.288cm3, WM décide quand même d’y apporter quelques modifications pour porter sa puissance à 120Ch. Michel Meunier est à la manœuvre sur le moteur, celui-ci conserve vilebrequin et bielle d’origine, mais monte un arbre à came de sa conception, des pistons provenant de chez Demolin et deux carburateurs Weber pour l’alimentation. La mécanique est associée à une boite à cinq rapports de chez CD.
Le moteur est monté en quasi position centrale arrière (5 centimètres en avant de l’essieu arrière) et transversalement, transmettant le mouvement aux roues arrière, une première pour une WM. Avec les 550kg de la P70, la voiture est capable de bonnes performances avec une vitesse de pointe à 225km/h. Mieux encore, lors de la présentation de la WM P70, lors des essais préliminaires des 24 heures du mans 1971, la voiture se qualifie à la course des 3 heures du mans avec un temps de 4’49’’4. Toutefois, la voiture a abandonné sur une casse de l’embrayage.
Avec cette voiture, la structure WM participe à divers courses dans l’hexagone, avec l’aide d’une douzaine de bénévoles provenant principalement de chez Peugeot. Elle participe entre autres, courant 1970, à la Ronde Cévenole, la course de côte du Haut-Cantal, à une course de prototype en marge du grand-prix de F2 à Rouen, et au Grand National. WM engrange ainsi de course en course une expérience qui lui est précieuse pour passer un nouveau cap, en 1976 cette fois, pour se lancer en endurance et notamment aux 24 heures du Mans avec un nouveau prototype…