Au début des années 1950, MG tout juste reprise par la British Motors Corporation est sommée de laisser vivre l’antique MG série T des années 1930 sans cesse modernisée. Mais face à la chute des ventes, MG obtient l’autorisation de développer un nouveau modèle que fut la MG A…
En 1952, le groupe anglais BMC fonde, via sa division Austin, la marque Austin-Healey chargée de commercialiser des roadsters sportifs. Cette même année, BMC rachète le constructeur MG et prend une première décision : alors que MG développait une nouvelle forme de carrosserie avec les prototypes EX172 et EX175 pour remplacer la série T, BMC s’y oppose, poussant MG à lancer la TF, énième évolution d’une voiture déjà désuète. La priorité était clairement au lancement de la marque Austin-Healey, mais les ventes de la MG TF s’avèrent rapidement décevantes.
En 1953, le patron d’alors de BMC donne finalement son accord au lancement de la MG A, pour limiter le temps et les coûts de développement, il est décidé de créer des synergies de groupe : BMC fourni le bloc moteur à MG, le nouveau 1500Cm3 que le public peut trouver sous le capot des Austin A50 et Morris Oxford. Côté style, le designer Syd Enever est mis sur le projet, et dans la lignée des prototypes du début de la décennie, trois MG EX182 sont engagées aux 24 heures du Mans 1955 et préfigurent la forme de la nouvelle MG.
C’est donc la compétition qui forge la forme de la future MG A, la ligne de la voiture s’inscrit dans le courant Ponton naissant, mais avec une touche rétro lui donnant tout son charme, comme les ailes arrières se détachant de la ligne de caisse. Présentée lors du salon de Francfort 1955, le roadster MG A séduit le public avec ses lignes simples et élancées, ses pare-chocs chromées ou encore ses jantes à rayons. La voiture marque ainsi une rupture dans l’histoire de la marque, et avec l’annonce d’un prix contenu, le succès était en route.
Mais sous sa robe moderne, la MG A cache un châssis très classique, qui utilise encore du contreplaqué de marine (du bois!) pour les planchers. La structure est en acier sur laquelle vient se fixer la carrosserie, dont la caisse est réalisée en acier mais les ouvrants sont en aluminium pour contenir le poids autours des 900kg. Les solutions techniques choisies sont elles aussi classiques : freins à tambours, direction à crémaillère…
Sous le capot, comme évoqué ci-dessus, on retrouve un quatre cylindres en ligne de 1,5 litre de cylindrée, culasse en fonte, arbre à came dans le bloc et huit soupapes, le tout accolé à une boite manuelle à quatre rapports issue de la MG Magnette. L’ensemble développe 68Ch, il est davantage typé ballade que sport, quant aux vocalises, on est bien loin des Alfa Romeo… Côté performances, MG annonce un 157km/h en vitesse de pointe, 20,2 secondes pour le kilomètre départ arrêté, des résultats honorables pour l’époque.
La MG A confirme rapidement sur le plan commercial, le carnet de commandes se remplit au fil des mois avec une tendance générale : l’option pour le hard-top est plébiscitée, à tel point que MG propose une version coupé du MG A dès 1956 avec un prix 16% plus cher que le roadster. Pour prolonger le succès de la MG A, la voiture évolue par petites touches successives, la première arrive en 1959 avec l’arrivée du moteur 1600 et ses 78Ch, évolution qui arrive avec deux freins à disques à l’avant. Entre temps, la gamme s’était enrichie d’une MG A Twin Cam destinée à la compétition avec son 1.622cm3 équipé de deux arbres à cames en tête pour 108Ch.
En 1961, la MG A Mark II est lancée sur le marché, la voiture se distingue extérieurement par sa calandre dont les barrettes sont désormais en retrait, ou ses nouveaux feux arrière, c’est surtout sous le capot que les choses évoluent. Le moteur passe désormais à 1.622cm3 pour une puissance de 91Ch (ou 83 selon les marchés), hélas, malgré ce gain de quelques chevaux, les performances n’augmentent pas de manière significatives, la vitesse maximale plafonne à 163km/h par exemple, la faute à une prise de poids.
La MG A MkII n’aura pas le temps de percer, puisque sa commercialisation cesse en 1962 pour laisser sa place à la MG B. En sept ans, la voiture a réalisé une très belle carrière puisque c’est 101.081 MG A qui ont été commercialisées, dont les trois quart sont parties aux Etats-Unis. Dans le détail, 58.750 unités de la MG A et son moteur 1500, 31.501 unités de MG A 1600 MkI, 8.719 MG A 1600 MkII et 2.111 exemplaires de la MG A Twin Cam. Quoiqu’il en soit, la MG A fait entrer son constructeur dans une nouvelle ère…