Si Ligier est aujourd’hui connu pour ses voiturettes, l’entreprise a démarré son activité avec le sport automobile en fabriquant des voitures de compétition puis des voitures de sport pour le grand public. Puis, en 1980, Ligier se met à la voiture sans permis avec la JS4, une première tentative réussie…
Fondée en 1969, l’entreprise Ligier tente sa chance dans le domaine des voitures de sport en réalisant une voiture de compétition. Hélas, n’ayant pas les moyens de survivre dans la catégorie des prototypes, Ligier lance une voiture grand public pour obtenir l’homologation de son modèle dans des catégories plus faciles pour l’entreprise de Vichy. La JS2 était née (lire aussi : Ligier JS2), entre temps, la JS3 tenta une carrière en compétition qui fut éphémère.
Hélas pour Ligier, la JS2 ne réussit pas comme attendu sur le plan commercial, le prix élevé de la voiture et la première crise pétrolière viennent condamner ses débouchés. L’activité automobile de Ligier est mise en sommeil après avoir obtenu la sous-traitance de l’assemblage des dernières Citroën SM, le vaisseau amiral de Citroën alors en pleine déchéance (lire aussi : Citroën SM)… Puis, à partir de 1976, c’est par le biais de la Formule 1 qu’on entend parler de Ligier, la construction de voitures civiles est terminée.
Comment occuper les installations industrielles et les salariés en dehors de l’activité F1 ? Ligier tente dans un premier temps de devenir un partenaire des grands constructeurs avec des projets pour le compte de Citroën ou Renault qui n’aboutiront pas. Finalement, c’est dans les cabines de tracteur que Ligier trouve son bonheur en sous-traitant pour le compte de Renault à partir de 1978. L’histoire est importante, car c’est à partir de ces cabines que Ligier a l’idée de construire une voiturette !
Dans les années 1970, le domaine des voiturettes profite d’une nouvelle législation plus favorable et un nouveau public apparait suite à l’abandon de lignes d’autocars et de train en milieu rural. Nos anciens, à défaut de pouvoir passer le permis de conduire, s’intéressent aux mobylettes ou aux voiturettes pour continuer de se déplacer… Mais ce marché était alors composé de petits artisans qui réalisaient des voitures en plastique à la conception archaïque.
Ligier décide de ce lancer avec une voiture avec une conception tout autre avec une coque autoporteuse en acier, quatre roues indépendantes avec suspension, freinage hydraulique et pneumatiques larges bien loin des pneus de vélo des concurrentes. Bref, Ligier tirait toute son expérience dans le domaine automobile pour concevoir sa voiturette JS4. Côté design, là encore, Ligier innove en faisant appel au styliste Robert Broyer qui réalise une ligne cubique aux larges surfaces vitrées, bien loin des dessins de la concurrence.
Côté motorisation, Ligier n’a pas de mal à trouver un partenaire avec Motobécane qui n’hésite pas à fournir ses mécaniques de mobylettes. C’est le type 99Z à deux temps de 49,9cm3 qui est monté dans la JS4, lequel était un peu à la peine pour mouvoir les 150kg de la voiture. D’ailleurs, cette absence de prise en compte du poids dans la conception de la voiture entrainera de multiples pannes : variateur inadapté, cardans sous-dimensionnés, boite de vitesse fragile… Puis la rouille fera son office sur les caisses de JS4 pour ceux qui ont eu la chance de couper aux pannes mécaniques.
Heureusement, la notoriété du nom Ligier grâce à l’engagement en Formule 1 fera venir les clients toujours plus nombreux. Ligier osa même monter en gamme en proposant dès la fin 1981 un modèle plus confortable nommé GL, quelques mois avant le lancement de la JS6, une évolution de la voiture aussi bien sur le plan stylistique que mécanique…