En 1944, les résistants rochelais construisent dans la clandestinité quatre véhicules blindés, dont deux petits véhicules réalisées sur une base de Simca Cinq : les Joseph Camaret I et II.
Dans la ville de La Rochelle occupée par les allemands, la résistance sait que la libération de la ville sera difficile, la présence d’une base sous-marine et d’un fort contingent allemand, lourdement armé et doté d’importantes réserves de munitions, laisse penser à des combats violents. Après le débarquement allié du juin 1944, la route de la libération part vers le nord et l’est, laissant la côte Atlantique de côté et entraînant la formation de poches allemandes, dont celle de La Rochelle, qui ne sera guère inquiété par les forces de la F.F.L.
En vue de la libération de la ville, les résistants rochelais vont improviser la construction de quatre véhicules blindés, deux camions et deux automitrailleuses au nez et à la barbe de l’occupant. Pour ces dernières, deux châssis de Simca 5 vont se voir habillés de tôles épaisses provenant des chantiers navals Delmas Vieljeux (dont le dirigeant était Joseph Camaret, résistant qui paiera de sa vie son appartenant au réseau Alliance), le tout assemblé dans les ateliers de chaudronnerie Dufour.
Réalisées avec l’objectif d’ouvrir un second front dans le dos de la défense allemande, les blindés rochelais n’auront jamais à servir : la poche allemande de La Rochelle se rendant qu’une fois la capitulation de l’Allemagne nazie actée. Des deux Simca Cinq « Joseph Camaret » blindées réalisée, une subsiste de nos jours et a fait l’objet d’une restauration dans les années 2010.