Dans les années 1980, les séries limitées ont pris une place importante dans le marché automobile européen, si à l’origine elles n’étaient que des versions colorés des voitures vendues, certaines séries limitées prennent la voie du cobranding en associant l’image d’une autre marque. L’AX Kway en est un exemple parfait, alors partons à sa découverte…
La Citroën AX est une petite voiture de la catégorie des citadines présentée par Citroën en 1986, celle-ci remplace à la fois les LNA et Visa, tout en ayant vocation à grappiller quelques clients à la vieillissante 2CV qui est déjà condamnée dans les hautes instances de Citroën, d‘où le lancement d‘une version à cinq portes en septembre 1987. Cette voiture est appréciée du public par ses lignes modernes et par le bond en avant effectué par rapport aux modèles que l’AX remplace, sans oublier son prix contenu qui permet aux ventes d’être très bonnes sur son segment, sans toutefois atteindre celles de la Peugeot 205.
Ainsi, l’AX n’aurait pas besoin de séries limitées pour soutenir ses ventes, mais les séries limitées sont une sorte de mode qui envahie le monde automobile, la plupart des constructeurs en développent sur une grande partie de leur gamme, et l’AX n’y échappe pas. La Kway fait ainsi partie des premières séries limitées que Citroën proposa sur l’AX, puisque proposée à la vente à partir de 1988.
L’AX Kway, c’est avant tout une histoire de cobranding, c’est-à-dire une technique de communication qui permet à deux marques engagées sur des marchés différents d’associer leurs identités et leurs compétences pour créer un produit « co-marqué » afin de se distinguer de la concurrence. De façon simplifiée, l’AX sert de base publicitaire à Kway tandis que Citroën utilise l’univers Kway pour concocter une série limitée, l’accord est gagnant-gagnant.
L’AX Kway est donc une synthèse entre les deux produits, le célèbre Kway crée par le français Léon-Claude Duhamel se destine avant tout aux jeunes, lesquels ont rarement les moyens d’acheter une voiture neuve. C’est pourquoi cette série limitée est réalisée avec une AX de base, et une carrosserie Blanc Meije avec quelques éléments décoratifs pour rendre plus sympathique la présentation de la voiture : un filet latéral rouge et bleu, des logos Kway sur le capot et le hayon, et des enjoliveurs intégraux de couleur blanche.
A l’intérieur, hormis les fauteuils griffés de larges bandes rouges et bleues, c’est plutôt pauvre : pas de radio mais un pré-équipement radio, un volant moussé, des appuie-tête à l’avant, un rétroviseur jour-nuit, un allume cigare et des cendriers aux places arrières. Une voiture de jeunes vous à t’on dit ! Toutefois, la lunette arrière dégivrante était de série, un équipement encore peu banal de série.
Et sous le capot, c’est le petit quatre cylindres en ligne de 945cm3 que l’on retrouve sans surprise. Celui-ci est associé à une boite manuelle à quatre rapports, l’ensemble développe 45Cv, ce qui permettait une vitesse de pointe à 145km/h et de couvrir le 0-100km/h en 20,5 secondes.
L’AX Kway est commercialisée à partir du mois de mars 1988, elle est alors proposée au prix de 47.200 Francs, ce qui était plutôt accessible, et pour 800 francs de plus, vous pouviez même avoir la quatre portes. A moins que vous n’auriez préféré avoir un toit ouvrant, facturé 1.976 Francs, ou un essuie-glace arrière pour 1.122 Francs, mais ces deux options ne furent disponibles qu’à partir de mai 1988.
Point final de cette série limitée, après 6.500 exemplaires commercialisés (2.500 trois portes et 4.000 quatre portes), tous sur le millésime 1988. Le succès de cette voiture fut tel que Citroën fini par intégrer l’AX Kway dans sa gamme pour les millésimes 1989 et 1990, elle deviendra une série personnalisée pour l’année 1991, avant de disparaître avec l’AX de seconde génération.