Après la seconde guerre mondiale, le grand groupe industriel qu’était BMW n’est plus que l’ombre de lui-même. Si l’activité moto repart, l’activité automobile a du mal à se relancer, et frôle même la faillite dans les années 1950. Les voitures aux lignes trop conformistes ne plaisaient pas à la clientèle, la BMW 505 est à l’image de cette époque…
1945, l’Allemagne nazie est renversée, avec elle, les grands groupes industriels sont démantelés. BMW fait parti de ces derniers, et subit même les conséquences de la séparation entre les deux Allemagnes. En effet, l’usine spécialisée dans la production automobile se retrouve dans le camp soviétique et fut rapidement nationalisée. En revanche, le reste des avoirs de BMW se situe à Munich dans la partie ouest, mais l’usine n’est qu’un vaste champ de ruines où une production de motos est remise en route de manière laborieuse dès 1948…
Pour l’automobile, BMW y revient en 1951 avec la berline 501, suivie de la 502 à partir de 1954. En 1955, BMW élargi sa gamme avec un roadster de prestige, la BMW 507. Dans cette optique de faire de BMW une marque de luxe, la marque de Munich développe la même année la 505, une limousine de prestige dont le seul rôle est de devenir la voiture officielle du chancelier allemand. Ce modèle devait séduire Konrad Adenauer pour espérer détrôner Mercedes…
La BMW 505 est ainsi développée sur la base d’une BMW 502 rallongée et dispose d’un moteur V8 de 3.168cm3 développant 120Cv. Quant à la carrosserie, BMW fait appel au carrossier Michelotti qui dessine une limousine qui reprend l’ensemble des codes stylistiques de la marque allemande. Cette carrosserie fut ensuite réalisée dans les ateliers de Ghia-Aigle en Suisse. Quant à l’équipement, la BMW 505 se pare de tous les extras de l’époque : vitres électriques, téléphone pour parler au chauffeur, tablettes d’écriture éclairées… Voiture de chef d’état, la voiture s’équipe aussi de boiseries et de fauteuils pullman.
Présentée puis offerte à Konrad Adenauer, la BMW 505 ne le convainc pas, le chancelier préféra rester fidèle à Mercedes. Un second exemplaire est réalisé pour être présenté lors de divers salons de l’automobile, mais BMW préféra de ne pas prendre le risque d’une production en série qui n’aurait, de toute façon, visé qu’une clientèle de niche. Et ce n’est sans doute pas plus mal pour une marque qui était alors au bord de la faillite…