Si on connait les roadsters anglais tels les Triumph, Austin Healey et autres, certains petits constructeurs sont biens moins connus, c’est le cas de Jowett, petit constructeur qui dans les années 1950 commercialise la Jupiter, qui connait une petite gloire éphémère…
Fondée en 1901, la société Jowett du nom de ses deux frères fondateurs, se lance dans les cycles avant de se diriger vers l’automobile en 1906, la petite entreprise passe les années sans difficulté, et grandit au fil des années. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Jowett change de main, les activités automobile repartent après une pause pendant le conflit mondial, et la nouvelle équipe en place change de stratégie avec une nouvelle voiture qui apparait en 1947 : la Javelin. Cette dernière s’installe sur le marché des familiales, et opte pour des solutions modernes : structure monocoque, moteur quatre cylindres à plat (Jowett n’utilisait que des bicylindres jusqu’alors), carrosserie s’inspirant des Lincoln Zephyr et autres Matford…
Le succès de la Javelin est immédiat, sentant qu’il y avait sans doute un nouveau coup à jouer, les dirigeants de Jowett décide d’en décliner une version sportive, qui prend la forme d’un roadster. Celui-ci apparait dans la gamme Jowett en 1950 et prend la dénomination Jupiter. Pour sa conception, Jowett fait appel à la société ERA (English Racing Automobile) et embauche l’ingénieur allemand Eberan von Eberhost, transfuge de chez Autounion, qui réalise un châssis pour la Jupiter en reprenant les trains roulant de la Javelin et en y ajoutant des barres antiroulis.
Côté moteur, la Jupiter récupère le moteur de la Javelin, le quatre cylindres à plat de 1486cm3, celui-ci est retravaillé avec un taux de compression accru et équipé de deux carburateurs Zenith pour disposer d’une puissance de 60Ch. La transmission s’effectue par le biais d’une boite à quatre rapports. Cet ensemble mécanique est placé très en avant, ce qui confère à la voiture une bonne tenue de route et rend la direction très précise.
Grâce à ces exploits sportifs, la commercialisation de la Jowett Jupiter est facilité, notamment vers les Etats-Unis où 75% de la production y fut exportée. Dans le même temps, la taxe de 66% (sic!) sur les voitures au Royaume Uni freine les ventes de la Jupiter, il faut attendre 1953 et le passage à 25% de ladite taxe pour voir les ventes intérieures s’améliorer. Hélas, Jowett n’était pas un grand constructeur, la production reste artisanale avec la carrosserie sous-traitée dans les ateliers de Briggs, ne permettant pas une cadence élevée. En 1953, Jowett cesse la production de la Javelin, un an plus tard, la Jupiter s’arrête, cette année là, Jowett est obligée de céder ses ateliers à International Harvester pour éviter une faillite, mais pas la dissolution de l’entreprise. La Jupiter fut produite à seulement 829 exemplaires, parmi lesquels 6 versions destinés à la compétition.