l’Intermeccanica Italia est une voiture à la genèse compliquée mais fut le principal succès commercial du petit constructeur italien, une ligne s’inspirant des Ferrari et mue par un big-block, mais relativement peu connue…
Touchant enfin à son rêve de devenir constructeur d’automobiles avec l’Intermeccanica Apollo GT, Frank Reisner duplique la recette de nombre d’artisans qui consistait à faire entrer un moteur américain dans une robe italienne. Intermeccanica entre ainsi dans le club fermé des sportives italiennes, et fait face aux Iso Rivolta et autres De Tomaso… Mais malgré une voiture de bonne facture, l’Apollo GT ne prend pas, poussant Frank Reisner à développer un nouveau projet et viser plus grand pour s’attaquer au marché américain.
La genèse de l’Intermeccanica Italia n’est pas des plus simples, elle remonte à 1965 et la rencontre avec Jack Griffith, l’importateur américain des TVR qui, à l’instar d’un certain Carroll Shelby, monte des V8 Ford sur les voitures anglaises. Mais suite à une grève, Griffith perd l’approvisionnement des TVR durant quelques mois, le poussant à développer une voiture de sa conception. Voilà comment nait le projet, sur lequel se penche Bob Cumberford pour développer le châssis, pour donner naissance à la Griffith 600, dévoilée courant 1966. Intermeccanica se charge de produire le châssis et la carrosserie de la voiture qui est expédiée aux Etats-Unis pour y recevoir un V8 Ford.
L’aventure de la Griffith 600 tourna rapidement court, Jack Griffith ayant des soucis financiers pour assumer pleinement l’aventure, d’autant que Ford lui coupe l’accès à ses moteurs faute de paiement (mais aussi, peut-être, pour éviter de faire de l’ombre à Shelby). Repris un temps par Cumberford associé avec Steve Wilder (expert en relation publiques de Griffith) et Holman Moody (pilote Ford), la voiture est renommée « Omega », reprend une mécanique Ford. Mais là encore, les dissensions entre les associés font qu’après une dizaine d’exemplaires assemblé, l’aventure s’arrête.
Finalement, Frank Reisner décide de reprendre le projet à son compte, et lance la production courant 1967, toujours avec le moteur Ford V8 Cleveland. Avec une vitesse de pointe à 250km/h, 6,2 secondes pour effectuer le 0 à 100km/h, et une ligne dans la pure tradition italienne, la voiture est initialement commercialisée sous le nom « Intermeccanica Torino« , avant que Ford ne fasse une réclamation sur la dénomination à cause de la Ford Torino, obligeant l’Intermeccanica à se rebaptiser Italia.
La suite donna raison à Frank Reisner de donner une chance à l’Italia puisqu’elle sera la voiture la plus produite de son entreprise, et bien que les chiffres exacts sont sujet à débat, il est estimé entre 376 et 420 Italia produites de 1967 à 1973. Sa rareté en fait aujourd’hui une voiture recherchée, les exemplaires font souvent l’objet de cessions au cours d’enchères…