Dans le monde de l’automobile, il y a les grands constructeurs d’une part qui répondent aux attentes des masses, et une multitudes d’ingénieux inventeurs qui développent des véhicules pour un usage spécifique. En Italie, les frères Ferrario proposent à partir de 1969 un petit véhicule à six roues à l’usage des zones escarpées…
Dans les Alpes italiennes, les frères Ferrario, anciens forgerons et propriétaires d’une station-service à Albavilla, décident de réaliser à des fins récréatives un véhicule capable de rouler sur les sentiers muletiers et les pistes alpines. Pour gravir des pentes accidentées, rouler sur des chemins étroits, il leur fallait trouver des solutions innovantes et font appel à l’ingénieur Giuseppe Mauri.
Pour réaliser le premier prototype, la petite équipe réalise un châssis maison et réuni des pièces piochées chez Fiat : moteur et trains roulants issus de la Giardiniera, boite de vitesses de la Fiat 600 et des éléments de transmission de la Fiat 1100. Trois premiers prototypes sont ainsi assemblés, donnant naissance à un véhicule à six roues dont les quatre roues arrières étaient motrices. Les premiers essais démontrent les bonnes capacités de franchissement du véhicule mais le moteur de la Fiat Giadiniera souffre de problèmes de refroidissement, lesquels sont résolus en troquant le moteur d’origine par celui de la Fiat 500F.
Pour habiller leur création, et sans avoir les moyens de disposer de presse pour emboutir des éléments de carrosserie, c’est la technique de la tôle pliée qui est mise à profit. Les trois prototypes s’avèrent des véhicules adaptés pour un usage alpin si bien qu’une petite commercialisation est réalisée de manière régionale, et uniquement sur demande.
Leur entreprise fondée, le véhicule est commercialisé sous la dénomination Ferrario Lucertola (Lézard en français), dont 24 unités trouvent preneur entre 1969 et 1974, auxquels se rajoutent trois prototypes pour une production totale à 27 unités. A ces exemplaires, le client pouvait choisir quelques options comme la roue de secours placée à l’avant ou encore des chenilles pour améliorer la motricité des quatre roues arrière. La production de la Ferrario Lucertola resta très artisanale, mais nombre d’exemplaires ont survécu pour nous rappeler à la mémoire de ce petit engin.