Ne réduisons pas De Tomaso à la Pantera, le constructeur italien a réalisé d’autres œuvres moins connues mais pas moins intéressantes. Au tout début des années 1970, la Pantera est dévoilée au public, suivent aussi deux autres modèles dont un coupé nommé Longchamp.
Alejandro De Tomaso est un passionné d’automobile qui s’est donné les moyens de ses ambitions, tantôt pilote automobile, l’argentin fonde sa propre marque automobile en 1959 et l’installe en Italie, berceau des voitures sportives. Après une Vallelunga qui lui permet d’apprendre les bases de la construction automobile vient la Mangusta, toutes deux équipées de moteur Ford suite a un accord trouvé entre les deux acteurs, Ford rêvant de jouer sur les plates bandes de Ferrari pour se venger d’un certain Enzo Ferrari…
En 1970, De Tomaso présente la Pantera, un modèle équipé d’un V8 Ford de 330Ch qui permet d’assoir la notoriété du petit constructeur italien. A côté de cette sportive, Alejandro De Tomaso souhaite s’attaque à d’autres marchés qu’il juge pertinents, c’est le cas de la berline haut de gamme qui verra naître la Deauville, mais aussi celui du coupé sportif avec l’idée d’aller détrôner la Mercedes 450SLC (R107). C’est le rôle attribué à la Longchamp, qui doit aussi faire le lien dans la gamme De Tomaso entre la berline Deauville et la sportive Pantera.
Le coupé Longchamp sera un 2+2, Alejandro De Tomaso a encore en tête le prototype Lancia Marica dévoilé par le carrossier Ghia lors du salon de Turin 1969. Cette étude, commandée par Lancia n’a pas eu de suite commerciale à cause du rachat par Fiat la même année. Dès lors, De Tomaso prend attache avec Ghia pour réaliser un coupé dans la même veine. Le résultat est dévoilé lors du salon de Turin 1972, la De Tomaso Longchamp arbore une ligne très agressive aux flancs tendus. Le capot, très long, plonge vers le sol, la calandre est cernée par deux projecteurs rectangulaires tandis que des prises d’air prennent place sur les ailes avant. L’arrière est plus conventionnel et permet de libérer un vaste espace pour le coffre.
Sous le capot, c’est logiquement une mécanique Ford qui prend place, le V8 de 5,7 litres de 300Ch alimenté par un carburateur à quatre corps, alors utilisé dans la berline Deauville. Proposée de base avec une boite ZF à cinq rapports, la Longchamp permet des performances digne de ce nom : moins de 8 secondes pour le 0-100km/h et une pointe à 240km/h.
L’habitacle quant à lui surprend par son volume, mais aussi par le soin apporté à la finition et la qualité des matériaux utilisé : cuir, bois et moquette épaisses sont de la partie. Une planche de bord rectiligne reçoit toute l’instrumentation nécessaire au pilotage, un volant Nardi à quatre branches fait face au conducteur. L’équipement était complété par une climatisation offerte de série, et une boite de vitesses automatique en option. Clairement, les Etats-Unis étaient dans le viseur.
Hélas, la De Tomaso Lonchamp ne perce pas auprès du public, les exemplaires se vendent au compte goutte. Au milieu des années 1970, De Tomaso devient propriétaire du constructeur Maserati, lâché par Citroën, et décide de relancer la marque avec les moyens du bord. La caisse de la Lonchamp, revisitée par Frua, donne naissance à la Kyalami (Lire aussi : Maserati Kyalami) dont le succès sera dans la même veine de la Longchamp.
En 1980, De Tomaso se décide à muscler sa Longchamp en proposant la version GTS dont le moteur est repris à la Pantera GTS, soit le V8 Ford de 5,8 litres de 330Ch. Extérieurement, cette version se démarque par ses élargisseurs d’ailes et autocollants GTS ornant la carrosserie. Puis en 1981 vient le tour de la Lonchamp Cabriolet qui ne fut vendue qu’à 14 unités au long de sa carrière. En 1989, la commercialisation de la Longchamp cesse après seulement 409 unités, toutes versions confondues…