Après avoir présenté la 2CV et la DS, Citroën s’attelle à combler l’écart entre ces deux modèles mais la tâche fut difficile et longue, elle prendra plus de 10 ans avec la présentation des Ami6, Ami8 et GS… Entre temps, Citroën a étudié plusieurs pistes avec des prototypes, dont la C60…
En 1960, cinq ans après avoir lancé la futuriste DS, Citroën cherche à combler l’écart entre ce modèle haut de gamme et l’ultra populaire 2CV, le premier acte est sur le point d’être lancé, l’Ami6 apparaît dans les concessions au double chevrons dès 1961. Toutefois, les hautes instances de Citroën pensent que l’Ami6 n’est qu’un modèle temporaire, une 2CV haut de gamme et gonflée en attendant mieux. C’est pourquoi Citroën se penche avant même le lancement de l’Ami6 dans un projet de voiture destinée à la classe moyenne.
En 1956, les équipes du bureau d’études Citroën avaient réalisé le prototype C10, un prototype en forme de goutte d’eau réalisé par Lefebvre mais resté sans suite, l’Ami6 lui fut préféré. En 1960, une année avant le lancement de cette dernière, les bureaux d’études planchent cette fois sur un véhicule pouvant se destiner à la classe moyenne, mixe entre une DS et une Ami6 réalisé par Flaminio Bertoni.
La voiture reprend ainsi des éléments de style des deux voitures, la face avant s’inspire de la DS et préfigure même le restylage de la berline Citroën en 1968. Quant à l’arrière, la lunette inversée lui donne une paternité avec l’Ami6. Cette solution fut décriée lors du lancement de l’Ami6 et participe à l’échec relatif de la berline, néanmoins, ce prototype semble montrer que Bertoni avait la volonté d’imposer cet élément de style sur la gamme Citroën.
Côté moteur, la Citroën C60 s’équipe d’un quatre cylindres à plat refroidit à air, un moteur extrapolé du moteur de la 2CV dont le projet C60 envisageait de le produire en version 1100 et 1400cm3. Sur la version 1400cm3, il aurait été envisagé d’y intégrer la suspension hydropneumatique de la Citroën DS.
Si le prototype C60 est très abouti, il ne connaîtra aucune descendance dans la gamme Citroën, sans doute à cause de l’accueil mitigé de l’Ami6. A la place, le bureau d’études Citroën lui préféra le Projet F qui débute en fin d’année qui prend une autre direction sur le plan du style, mais qui, lui non, plus, n’aboutira pas… Ces importants coûts de développements des projets Citroën dans les années 1960 qui sont restés sans lendemain conduiront à la perte de la société dans les années 1970, avant sa reprise par Peugeot…