En 1978, Fiat présente la Ritmo, une citadine dessinée par Bertone qui vient s’insérer sur le créneau de la Volkswagen Golf. En 1979, Volkswagen sort la Golf Cabriolet qui se lance à la conquête d’une nouvelle clientèle, les concurrents embrayent le pas et présentent leurs propres cabriolets dans les années 1980, chez Fiat, la Ritmo Cabriolet apparaît en 1982…
Dans les années 1970, le carrossier Bertone devient un véritable industriel avec une usine dans laquelle il produit pour le compte d’autres constructeurs des véhicules atypiques, ou du moins, les modèles que les constructeurs ne veulent assumer dans leurs usines à cause des faibles volumes de production. C’est notamment le cas des coupés, des cabriolets…
A la même époque, Bertone avait réalisé pour le compte de Fiat la Ritmo, une voiture de taille moyenne qui prenait la place de la Fiat 128 et dont le style était osé et ne faisait pas l’unanimité. Aussi, au début des années 1980, le cabriolet devient tendance, Volkswagen et sa Golf initie le mouvement sur le segment des citadines, nombre de constructeurs lancent des études avec des partenaires pour lancer des rivales. C’est le cas de Talbot qui s’attache les services de Pininfarina pour une Samba Cabriolet, Citroën avec Heuliez pour la Visa Découvrable…
C’est donc tout logiquement que Bertone réalisa une étude sur la base de la Ritmo pour en sortir une version cabriolet. Les premières esquisses sont réalisées en 1981, la voiture convainc les dirigeants de Fiat, elle se présente sous la forme d’une Ritmo sans toit mais avec un épais arceau de sécurité pour renforcer la rigidité de la caisse. En plus d’avoir réalisé l’études du cabriolet, Bertone reçoit de Fiat l’assemblage de la Ritmo cabriolet, de quoi fournir du travail à son usine !
La Ritmo Cabriolet débarque dans les concessions Fiat au cours de l’année 1982, mais aussitôt arrivé, le modèle reçoit un restylage sur sa face avant. Ainsi, les Ritmo Cabriolet de la première série sont les plus rares, mais pas forcément les plus recherchées, il faut dire que le modèle est décrié avec ses épais boucliers. Sous le capot, on retrouve le quatre cylindres en ligne de 1,5 litres de cylindrée qui développait 82Cv en début de commercialisation.
Hélas, les ventes ne sont pas à la hauteur, Fiat essaye de donner de l’attrait au modèle en faisant passer la puissance à 85 puis 86Cv, mais rien n’y fait. Au final, Fiat décide de lâcher le modèle en 1985. Le modèle aurait ainsi pu mourir mais Bertone et son important complexe industriel décide de se retrousser les manches et de continuer la production de la Ritmo Cabriolet sous son propre blason, comme ce fut le cas avec la X1/9. Bertone bénéficiait de l’accès aux mécaniques Fiat et troque le 1,5 litres contre un 1,6 litres de 105Cv.
Sous l’ère Bertone, la Fiat Ritmo Cabriolet devient Bertone Supercabrio, Fiat en assure la distribution dans son propre réseau. Hélas, la sauce ne prend pas, la voiture est trop chère, devient vieillissante. Pour booster les ventes, de nombreuses séries limitées sont lancées avec un équipement toujours très complet. Mais ce n’était là qu’une manœuvre désespérée pour laisser en vie ce modèle, dont la carrière fini par s’éteindre en 1988 après 15.544 exemplaires sous les marques Fiat et Bertone.
Au final, que dire de ce modèle atypique ? La Ritmo Cabriolet est sans aucun doute un collector, notamment dans sa première version produite à peine quelques mois. La Ritmo cabriolet est une voiture typique des années 1980, tombée dans l’oubli avec une cote qui bouge relativement peu, un bel exemplaire pouvant s’offrir dans les 3.000€, voir moins. De quoi se faire plaisir à moindre frais, à condition de tomber sur un modèle exempt de rouille et de problèmes mécaniques…