Il est des partenariats qui durent dans le monde de l’automobile, entre BMW et Baur, la relation commence dans les années 1930 pour se finir dans les années 1980. Loin d’être une entreprise de préparation automobile comme l’Allemagne en connait de nombreuses, Baur est avant tout un carrossier spécialisé dans les transformations de voitures en cabriolet, et réalisa depuis les années 1960 l’ensemble des cabriolets sur base de « Série 3 ». Cap sur le dernier d’entre eux, l’E30 cabriolet Baur.
Baur et BMW, c’est une longue histoire d’amour, ce carrossier établi à Stuttgart en 1910 commence dès les années 1930 sa relation avec le constructeur bavarois, relation qui s’intensifie au lendemain de la seconde guerre mondiale. En effet, pour relancer la machine BMW dévastée par la guerre, Baur obtiendra la production de nombreuses carrosseries au début des années 1950. Par la suite, Baur s’illustra avec ses cabriolets, notamment à partir de 1971 avec sa transformation de cabriolet à arceau rigide dans le style des Targa. Cette transformation fut même intégrée dans la gamme de BMW et proposée aux acheteurs de 2002, puis de série 3 E21 comme option : c‘est le Top-Cabrio 1 (BMW E21 TC1).
Quant la BMW E30 pointe le bout de son nez dans les concessions BMW en 1982, la voiture n’était disponible qu’en version deux portes (rejoint 24 mois plus tard par une berline quatre portes), et comme BMW n’avait pas à cette époque de projet de cabriolet, le partenariat avec la carrosserie Baur est renouvelé. Et la E30 se décline en cabriolet avec un traitement quasi identique à celui effectué sur la BMW E21, pour se nommer désormais BMW E30 Baur TC2. Comme cela avait été fait sur la E21, cette transformation est disponible en option au sein du catalogue BMW.
Ainsi, la Carrosserie Baur effectue sa transformation sur la base d’une BMW E30 déjà assemblée, le toit ainsi que les montants arrières sont supprimés, les vitres arrières se trouvent remplacées par des custodes. Bien évidement, cette transformation nuit à la rigidité de la caisse, c’est pourquoi un arceau est installé. Quant au toit ouvrant, il est divisé entre une capote au dessus des places arrières et un toit rigide escamotable au dessus des places avant.
Et comme il existait une demande pour ce genre de véhicules, la BMW E30 TC2 s’écoule plutôt bien, malgré le prix de la conversion plutôt élevé. Au final, jusqu’en 1986, c’est 10.865 exemplaires qui sont transformés en Europe, auquel on peut rajouter 3.561 exemplaires en Afrique du sud. Et toutes les versions de la E30 ont été transformés par BAUR, de la petite 316 à la 325ix (seule la M3 n’est pas passée par Baur, mais on comprend aisément la raison…) .
Mais face à un marché aussi fourni, BMW décide de proposer sa propre version cabriolet de la E30, cette fois sans arceau. Pour autant, la collaboration entre BMW et Baur ne s’arrête pas là, Baur réalisa la production du châssis de la BMW Z1 puis proposa la transformation de la BMW Série 3 E36 en laudaulet; la BMW E30 Baur continua toutefois à être produite jusqu’à la fin de la E30, à savoir 1992.
Pour en revenir à la BMW E30 Baur TC2, avec plus de 10.000 exemplaires commercialisés en Europe, c’est une voiture qui peut se trouver encore facilement sur le marché de la collection (ou du youngtimmer), mais il conviendra de faire attention à ce que ce soit une vraie Baur. En effet, face au coût élevé de la transformation, certains achetaient le kit Baur et effectuaient la transformation par eux-mêmes ou chez un carrossier. Heureusement, pour démarquer les vrais E30 Baur, celles-ci sont dotées d’une plaque d’identification Baur située à cotée de la porte avant gauche, portant un numéro d’identification. Quant à la cote, avec un véhicule aussi atypique, les prix sont divers et variés, mais certainement mois élevés, à l’heure actuelle, que le véritable cabriolet E30.
Pour aller plus loin sur l'histoire de la Karrosserie Baur, je vous propose d'aller jeter un coup d'oeil sur l'article de Boitier Rouge : Bienvenue à Baur.