Les bus à deux niveaux ne sont pas l’apanage de Londres, à Paris, la RATP a exploité pendant une petite décennie une petite série de bus à impériale, les Berliet PCMRE, qui hélas, ne convaincront pas et restent une parenthèse dans la ville lumière…
Dans les années 1960, la circulation automobile est déjà difficile dans Paris, la capitale française est encombrée entre les voitures particulières, les camions de livraison et les bus de la RATP. Pour essayer de réduire la surface d’occupation au sol des bus tout en augmentant la capacité de transport, la RATP décide de réaliser une expérimentation en prenant exemple des bus à double étage londonien, ou peut être des Brillié-Schneider P2 qui arpentaient la capitale jusqu’en 1912, et demande à un constructeur de lui réaliser une petite série d’autobus.
Berliet répond à la demande en produisant, en 1966, un premier prototype sur la base du PCM dans sa version raccourcie avec un deuxième niveau : le PCMR-E. Présenté à la RATP, ce prototype reçoit déjà ses premières critiques, notamment en raison des hauteur sous plafonds trop bas pouvant rendre désagréable le voyage pour les usagers. Mais la RATP peut difficilement avoir mieux, le marché est trop faible pour qu’un constructeur lance l’étude d’un tout nouveau bus, cette proposition suffit pour lancer un teste grandeur nature. 25 unités du Berliet PCMR-E sont commandées.
Mis en service à partir d’août 1967 sur les lignes 53 et 94, les Berliet PCMR-E reçoivent rapidement un bon accueil de la part des usagers, sans doute plus par curiosité tout d’abord. Car rapidement, la RATP s’aperçoit que l’étage des berliet PCMR-E est de moins en moins occupé, pour une raison simple : les usagers qui empruntent le bus pour des distances moyennes préfèrent rester en bas et s’économiser ainsi de monter quelques marches. Aussi, le plafond des PCMR-E reste bas : 1,89 mètre en bas, et seulement 1,70 mètre en haut.
Si les PCMR-E sont tout d’abord exploités avec deux agents d’exploitations, la RATP modifie les PCMR-E au cours de l’été 1972 pour être désormais exploité avec un seul agent, le conducteur, notamment en condamnant la porte arrière. Les Berliet PCMR-E continuent ainsi leur carrière jusqu’en 1977, année de leur réforme. L’idée du bus à impériale dans Paris était bonne sur le papier, la pratique s’avéra tout autre…