la MG Metro 6R4 n’a eu qu’un an pour convaincre en raison de la disparition du groupe B, et forcément, avec des défauts de jeunesse à gommer, jamais la voiture n’a réussi à briller. Pourtant, la voiture n’est pas intéressante, d’autant que 205 exemplaires civils courent dans la nature…
A l’issue de la saison 1980 du championnat du monde des rallyes, le groupe British Leyland qui engageait des Triumph TR7 se retire de la compétition, avec l’idée de revenir en force avec une nouvelle voiture. Dès 1981, l’équipe sportive de British Leyland dresse les contours de sa nouvelle arme en rallye, s’inspirant notamment des Renault 5 Turbo et Audi Quattro qui marque alors les épreuves. Pour la base, British Leyland opte pour la Metro, la toute nouvelle citadine du groupe dévoilée fin 1981, et présentée comme la remplaçante de la Mini.
Très rapidement, un prototype de Metro à moteur central est réalisé avec l’aide de Patrick Head, cofondateur de l’équipe Williams, puis présenté à la direction de British Leyland qui valide le projet et alloue des fonds pour son développement. La mise au point de la Metro fut long et laborieux puisqu’il faut attendre février 1984 pour que la Metro 6R4 soit présentée à la presse, et novembre 1985 pour la production des 200 versions civiles. Autant le dire, une éternité, entre temps, les Peugeot 205 T16, Lancia Delta S4 et autres Ford RS200 faisaient briller au sommet le Groupe B.
C’est la mise au point du moteur qui prendra le plus de temps, l’idée initiale était de miser sur une grosse cylindrée atmosphérique, favoriser la fiabilité à la suralimentation. Dans un premier temps, le V6 Honda (Honda était alors un partenaire de British Leyland) fut envisagée, avant de se tourner dans un second temps vers le V8 Rover de 3,5 litres, transformé en V6 suite à l’amputation de deux cylindres. Retravaillé par l’ingénieur David Wood, ancien de chez Cosworth, le moteur final présente une cylindrée de 2.991cm3, culasse à quatre soupapes et alimenté par une injection Lucas.
La version civile, MG Metro 6R4 Clubman, est commercialisée au prix de 40.000£ (quasiment 400.000 Francs de chez nous), elle est alors vendue comme une voiture de rallye homologuée. Sur la version civile, la Metro 6R4 propose 250Ch (contre 410 sur la version compétition), largement assez pour mouvoir les 1.040kg de la voiture et la propulser vers des performances inavouables : 250km/h, 4,5 secondes pour le 0 à 100km/h. L’habitacle de la version civile est totalement dépouillé, le conducteur n’y trouvera aucun élément de confort, à l’exception d’un volant recouvert de cuir. Bref, une vraie voiture de course.
Coté compétition, la MG Metro 6R4 effectue ses premiers tests lors de la saison 1984 du championnat anglais des rallyes, puis une inscription au Monte-Carlo 1985 permet de peaufiner les derniers réglages avant la mise en production des 200 unités civiles (205 seront finalement produites). En novembre 1985, la Metro 6R4 est homologuée pour le Groupe B et fait ses premières armées lors du Rallye de Grande-Bretagne, où l’une des Metro 6R4 termine à la troisième place, ce résultat demeure la meilleure place obtenue par la voiture.
La saison 1986 marque le véritable lancement de la voiture, mais aucune des Metro 6R4 ne termine les cinq premières manches du championnat, il faut attendre le rallye de Filande pour voir les Metro classées (7, 8 et 10èmes). Les Metro 6R4 ne brillent pas au cours de cette saison, la meilleure place fut une quatrième place au rallye de San Remo, dont les résultats de cette manche furent annulés. Seul lot de consolation, Didier Auriol remporte le championnat de France des rallyes 1986 à bord de sa Metro 6R4.
Dans la seconde partie de la saison 1986, le Groupe B est marqué par plusieurs accidents qui mèneront vers son abandon à l’issue de la saison. La Metro 6R4 n’a plus de raison d’être, la plupart des exemplaires prennent alors la route des musées. Le moteur V6 quant à lui fut revendu à TWR qui arriva à le loger sous le capot de la Jaguar XJ220.