Après la révolte du Palais chez Ferrari fin 1961, une partie des cadres ayant fait sécession fondent un nouveau constructeur automobile : ATS. L’ambition est de créer une voiture de Grand Tourisme capable de concurrencer les Ferrari, avec comme projet de fonder une écurie de Formule 1 dont les résultats doivent porter les ventes de la 2500 GT. Rien ne se passa comme prévu, et le doux rêve ATS ne fut qu’éphémère.
Production : 12 exemplaires
Le constructeur ATS (pour Automobili Turismo e Sport) est fondé en 1962 suite à la fronde d’une partie des cadres de Ferrari, on y retrouve entre autres les ingénieurs Carlo Chiti et Giotto Bizzarrini ou encore Romolo Tavoni. Parti du constructeur de Maranello pour cause de désaccord avec Enzo Ferrari et notamment la place que prenait son épouse au sein de l’entreprise, une partie des cadres s’associent autour du projet ATS. Le nouveau constructeur se donne comme objectifs de s’engager en Formule 1 et de produire des voitures de Grand Tourisme, le tout pour concurrencer Ferrari. ATS est financé par le Comte Volpi, un entrepreneur vénitien bien connu du monde automobile italien pour être à la tête de la Scuderia Serenissima, qui prend 20% du capital. Un programme ambitieux, avec des grands noms de l’époque et des moyens financiers, voilà une aventure qui semble (sur le papier du moins) partir sur de bons rails.
Du côté de la voiture Grand Tourisme, on reprend une partie du travail effectué chez Ferrari pour une GT à moteur central arrière, projet pour lequel Enzo était hostile. Carlo Chiti développe un moteur V8 de 2.467 cm3 qui développe 220 ch. Pour la carrosserie, ATS fait appel à Bertone qui confie le travail au jeune Franco Scaglione, et fait appel à Allemano pour la production de la voiture. L’ATS 2500 GT est prête pour le salon de Genève où elle fut présentée au grand public, elle est alors l’une des rares voitures à moteur central arrière (en fait, seule la Matra Djet propose une telle architecture et la De Tomaso Vallelunga n’est pas encore dévoilée). Avec ses 242km/h annoncés en pointe, l’ATS 2500 GT fait sensation, mais les commandes n’affluent pas en masse.
On retrouve l’ATS 2500 GT au salon de Paris d’octobre 1963 avec un capot avant redessiné, de nouveaux pare-chocs et feux arrière. Entre temps, l’ATS 2500 GT est désormais disponible en version Superleggera (ATS 2500 GTS) avec une carrosserie en aluminium et un moteur porté à 3.0 litres de cylindrée pour 260Ch. ATS s’est aussi lancé en Formule 1 avec l’ATS 100, une voiture qui traine en queue de peloton et n’amena pas de résultats sportifs. Faute d’exposition en compétition, la marque n’obtient que peu de retombés et c’est seulement douze ATS 2500 GT et GTS qui sont commandées.
Les résultats commerciaux d’ATS sont trop faibles pour faire vivre l’entreprise, les capitaux manquent rapidement et les principaux ingénieurs prennent la poudre d’escampette : Bizzarrini va fonder Autostar pour devenir motoriste et se voit confier l’élaboration d’un V12 pour Lamborghini, tandis que Chiti part fonder Autodelta, qui se spécialise dans la préparation des Alfa Romeo. Pire, le comte Volpi est parti faire vivre sa Scuderia et commercialiser des automobiles sous la marque Serenissima. Bref, ATS est vidé de sa substance, l’industrialisation de la 2500 GT se termine courant 1964 et marque la fin de ce constructeur.