En 1890, Peugeot se lance dans l’aventure de l’automobile à pétrole en adoptant le moteur Daimler avec l’aide de Panhard & Levassor. Après une Type 2 qui permet à Peugeot d’apprendre, le constructeur sochalien se lance avec la Type 3 en 1891, sa première automobile produite en série…
. Armand Peugeot est un passionné de la locomotion nouvelle, lui qui avait initié la construction de cycles au sein de l’usine familiale à partir de 1985, s’intéresse désormais aux voitures sans chevaux et met au point un tricycle équipé d’un générateur à vapeur mis au point par Léon Serpollet. La Peugeot Type 1, prête pour l’exposition universelle de Paris 1889, est exposée dans la « galerie des machines et des progrès technique » mais, pas encore au point, la voiture reste statique et reçoit un accueil très mitigé, qualifiée de simple étude(1). Lors de cette même exposition, l’entreprise Panhard & Levassor expose sur son stand le moteur à essence Daimler, propriétaire de la licence pour la France, qui intéresse fortement Armand Peugeot qui se détourne alors de la vapeur.
Dès la fermeture de l’exposition universelle, Gottlieb Daimler présente un quadricycle de sa conception, le Stahlradwagen, à Panhard & Levassor, ainsi qu’à Peugeot convié pour l’occasion. Un premier projet industriel se construit : Panhard & Levassor fournit les moteurs Daimler à Peugeot qui fabriquera les voitures. En 1890, les deux acteurs développent leurs propres automobiles, Peugeot la Type 2, Panhard la Type A, le but étant de tester des solutions différentes, notamment la position du moteur. L’entente entre Peugeot et Panhard vole à la toute fin de l’année 1890, Panhard et Levassor proposant l’exclusivité de ses moteurs Daimler à Peugeot à la condition qu’il ne lui en achète trente par an, un chiffre trop élevé pour Peugeot qui table sur 5 à 10 unités seulement. Cela pousse Panhard à se lancer comme producteur d’automobiles.
De son côté, Armand Peugeot est peu satisfait de son Type 2, dérivé de la voiture de Daimler, il la trouve rudimentaire et présente selon lui quelques lacunes et imperfections. La Type 3 est mise au point au cours de l’année 1991, la base est quasi identique à la Type 2 avec une base tubulaire habillée de bois, le moteur est toujours un Daimler produit par Panhard & Levassor, le bicylindre en V de 565cm3, avec allumage par tubes incandescents que chauffent des brûleurs, développant 2 chevaux-vapeur. Peugeot offre une nouvelle carrosserie en vis à vis qui, pour permettre aux passagers de bénéficier de place acceptable pour leurs jambes, est rallongée de vingt centimètres par rapport à la type 2. La Type 3 adopte aussi une barre de direction en « T » au maniement plus simple.
Cette épreuve lance la carrière commerciale de la Peugeot Type 3, qui fut vendue jusqu’en 1894. L’automobile était alors un produit de luxe que seule une poignée de riches curieux ou sportsmens pouvaient s’offrir. Peugeot écoula 64 exemplaires de son Type 3, sensiblement moins que Panhard et sa Type A commercialisée à 195 unités entre 1890 et 1896. Notons enfin que la Peugeot Type 3 fut la première automobile à circuler en Italie.
La Peugeot Type 4, dérivé de la Type 3
En 1892, Peugeot reçoit la commande du Bey de Tunis qui souhaite une voiture plus grande que la Type 3. C’est ainsi que fut conçut le Type 4. Partant du châssis et de la caisse de la Peugeot Type 3, on monte un Daimler plus puissant et une carrosserie richement décorée… [En savoir plus…]
Sources
(1) : L’année scientifique et industrielle 1889, p.155.
Les Peugeot : Vertiges et secrets d’une dynastie, Alain JEMAIN.