Cette année, les organisateurs du Circuit des Remparts avaient décidé de mettre à l’honneur Ballot, dont l’un des fondateurs, Ernest Ballot, est natif d’Angoulême mais également inhumé dans sa commune de naissance. Motoriste de génie, les Moteurs Ballot puis les automobiles Ballot furent à l’origine d’une belle page de l’histoire de l’automobile française, avec des voitures Ballot se forgeant un beau palmarès, jusqu’à s’aligner aux 500 Miles d’Indianapolis. L’exposition autour de Ballot réunissait de nombreuses voitures de la marque ainsi que de belles pièces de cette belle histoire.
« Ernest Ballot : d’Angoulême à…Indianapolis! »
Une exposition qui trouve son origine aux Remparts 2022…
L’an dernier, le propriétaire de cette Ballot 3/8 LC qui a remporté le concours l’élégance a appris aux organisateurs du Circuit des Remparts que Ernest Ballot était né et inhumé à Angoulême. Point de départ d’un travail de recherches qui a permis de monter l’exposition consacré au constructeur cette année…
Au musée d’Angoulême…
Il fallait se rendre au Musée d’Angoulême pour revivre l’épopée de Ballot. Dès l’accueil, le ton est donné avec l’exposition d’une voiture Sigma 8HP à moteur Ballot, une voiture fabriquée pour Georges Guynemer. Une voiture qui fait aujourd’hui partie de la collection du Musée de Compiègne et prêtée le temps de l’exposition (une voiture que l’on a également croisé en début d’année à Rétromobile).
C’est la seule voiture de l’exposition, mais pas le seul véhicule. Dans la pièce consacré à Ballot trône fièrement une moto Labor à moteur Ballot. Parmi les belles pièces présentées, notons deux moteurs de la marque, et une exposition regroupant des centaines de documents : objets publicitaires, photos d’époque, notices d’entretiens, statuts de la société, trophées… On revit l’épopée de Ernest Ballot, fils de modestes artisans et commerçants, qui s’engage dans la Marine Nationale. C’est là qu’il deviendra apprenti, élève puis maître mécanicien. Il constitua avec sa famille la société des Moteurs Ballot qui deviendra un prospère producteur de moteurs marins, une production sans cesse diversifiée : moteurs industriels, moteurs d’automobiles, moteurs d’aviation pendant la Première Guerre Mondiale…
A la fin de l’année 1918, le pilote René Thomas, vainqueur de l’édition 1914 des 500 Miles d’Indianapolis, et l’ingénieur René Thomas, ayant mis au point la Peugeot vainqueur de l’édition 1913, viennent à rencontrer Ernest Ballot pour s’engager dans l’épopée américaine. Quatre voitures sont produites en quatre mois, avec un moteur huit cylindres de 4,9 litres avec quatre soupapes par cylindres et deux arbres à came en tête… Une pole position à la clé, mais aucune des voitures ne termine sur le podium.
C’est le début de l’histoire des automobiles Ballot, dont la production civile ne commence qu’en 1921 avec une version route 3/8 LC, un modèle encore très proche du modèle de courses. Cette même année, Ballot brille au Grand-Prix de l’ACF avec les deuxième et troisièmes places, mais surtout un doublé au Grand prix d’Italie à Brescia. La production civile s’écoule à quelques unités, les Ballot sont alors des voitures de sport à ne pas mettre en toutes les mains. Malgré la tentative de produire des voitures plus accessibles, le constructeur est à la peine dès 1929 entre moteurs insuffisants pour mouvoir de lourdes berlines, puis la crise économique… Racheté par Hispano Suiza en 1931, la marque disparait en 1932. Quant à Ernest Ballot, il meurt le 24 août 1937 à Paris mais avait demandé d’être inhumé à Angoulême, sa ville de naissance.
…Jusqu’aux jardins de l’Hôtel de Ville
L’exposition continue dans les jardins de l’Hôtel de Ville où étaient exposées des voitures de la marque Ballot. Lors de mon passage, une petite poignée de voitures étaient déjà parties, sans doute en prévision du mauvais temps arrivant, mais il y avait encore de très belles pièces.
On commence avec celle berline Ballot RH3 de 1930 à carrosserie Chapron, un modèle présenté dans son jus.
Cette Ballot 2LS de 1921 fut engagé à la Targa Florio 1921 où elle termine à la deuxième place. Une voiture retrouvée en pièce détachée et reconstituée.
Cette Ballot 2LT de 1924, carrossée en camionnette et peinte aux couleurs du Service Courses de Ballot est mon coup de cœur de l’exposition.
Belle patine également pour cette Ballot 2LS carrosserie Sport Chateau Toulon de 1921.
Il y avait également trois autres Ballot lors de mon passage, une 2LS de 1922 (photo de gauche), une RH2 de 1929 (en haut à droite) et une 2LT Torpédo Bateau de 1927 (en bas à droite).