Mettre un « gros » moteur sur une berline populaire, telle est l’idée de l’Ami Super présentée en 1973. Empruntant le quatre cylindres à plat de la GS, l’Ami Super permet à Citroën de proposer une large gamme de voitures familiales et peut d’être d’offrir le meilleur compromis entre prix et performances. Cependant, la carrière de l’Ami Super ne fut pas de tout repos et fut rapidement stoppée, avant de sombrer dans un quasi oubli. Retour sur l’histoire de cette super Ami !
Recyclage d’un nouveau moteur, voila ce qui pourrait résumer l’Ami Super. En effet, en 1970, Citroën présente la GS un an après avoir présenté l’Ami8 (lire aussi : Citroën Ami8), cette nouvelle voiture est équipée d’un quatre cylindres à plat de 1.015cm3 de 55Cv refroidi par air, mais ce moteur est jugé trop faible pour la voiture. C’est pourquoi la voiture est équipée d’un moteur de 1.222Cm3 à partir de 1972, et pour écouler le surplus de moteur 1.015, décision est prise de le monter sur l’Ami8 pour créer une nouveau modèle.
Cette idée n’est loin d’être saugrenue, elle permet de rendre encore plus attractive l’Ami8, alors en perte de vitesse face à la GS, en lui offrant un moteur de 61Ch alors que la voiture était limitée aux 32Ch de son bicylindres. Le service commercial de Citroën décida de changer la dénomination d’Ami8 en AmiSuper pour différencier encore plus les deux modèles, mais aussi pour jouer sur l’effet de nouveauté induit par le lancement d’un nouveau nom sur le marché.
Mais intégrer un flat-4 dans une voiture destinée à recevoir un bicylindre, l’opération n’est pas évidente et nécessite diverses modifications comme le renforcement du châssis, ou encore des modifications sur la carrosserie pour améliorer le refroidissement du moteur. En tout, l’Ami Super prend 85kg sur la balance mais son rapport poids/puissance est en nette amélioration : 13,1kg/Ch quand celui de l’Ami8 était à 20…
Coté performances, l’Ami Super affiche une vitesse de pointe à 141km/h ainsique que 38,6 secondes pour parcourir le kilomètre départ arrêté. « Voilà enfin une Ami qui grimpe » titraient quelques articles de presse, ou encore « l’Ami Super devient une véritable routière ». Côté consommation, l’Ami Super n’avait rien à envier à la GS et avait une moyenne entre 7 et 8 litres aux cent, dans la moyenne de l’époque.
Comme l’Ami Super allait plus vite, Citroën lui octroi également un freinage plus puissant avec des freins à disques à l’avant qui proviennent de la GS. Pour la tenue de route, l’Ami Super se dote de deux barres antiroulis ainsi que d’amortisseurs spécifiques au modèle. La direction a elle aussi été revue pour en diminuer sa dureté, le volant est ainsi d’un diamètre plus petit. Ces efforts sont payants car l’Ami Super jouit d’une très bonne tenue de route et ne se penche plus dans les virages comme l’Ami8. La presse spécialisé la juge même plus maniable qu’une GS !
Mais l’Ami Super n’a pas que des qualités, avec sa carrosserie d’Ami8 à peine retouchée, la voiture a du mal à se justifier dans le segment qu’elle vise. C’est pour cela qu’en 1974, Citroën équipe d’Ami Super d’une bande de décoration latérale et des jantes ajourées. Aussi, le monogramme d’aile « 1015 » est remplacé par un monogramme « Ami Super ». L’intérieur est amélioré et légèrement plus cossu qu’une Ami8, ce qui permet de donner un peu d’arguments aux commerciaux de Citroën à l’époque.
Surtout, le prix de la Citroën Ami Super n’était pas compétitif, 12.300 Francs, ce qui la place à proximité d’une GS vendue 13.200 Francs et bien loin d’une Ami8 tarifée 10.360 Francs. En dépit de bonnes ventes sur les deux premiers millésimes, celles-ci s’écroulent rapidement, poussant Citroën a arrêter la fabrication de ce modèle en 1976, certains modèles s’écoulent jusqu’en 1977 pour vider les stocks. Mais peut-on pour autant parler d’échec, 44.820 Ami Super ont été assemblées, un score tout de même honorable, mais bien loin des scores de l’Ami8 ou de la GS toutefois.