En 1961, Alfa Romeo décide de faire évoluer son offre haut de gamme, la famille des 2000 laissent alors leur place aux nouvelles 2600. Cette gamme propose alors une berline, un spider, mais surtout un coupé sur lequel nous nous arrêtons sur cet article, l’Alfa Romeo 2600 Sprint.
L’Alfa Romeo 2600 est la descendante d’une série de véhicules haut de gamme qui relança la marque italienne après guerre. Cette série débute dès les années 1950 avec le modèle 1900 qui instaure une nouvelle ère chez Alfa Romeo, celle de la modernité en adoptant la caisse autoporteuse. Cette voiture fait toute une décennie chez Alfa Romeo avant d’être remplacée en 1958 par la 2000, à la ligne plus moderne, mais déjà, le constructeur italien pense viser une clientèle plus avide de performances.
C’est ainsi que le modèle 2600 est mis en route dès la toute fin des années 1950 sous le nom de code ZAR106, et comme Alfa Romeo pense réutiliser la base de la 2000, les ingénieurs se contentent de concevoir un nouveau moteur. Dans la pure tradition Alfa, un six cylindres en ligne de 2.584cm3 est réalisé avec double arbre à came en tête, celui-ci reçoit deux carburateurs double corps pour la berline, les coupés et cabriolets auront eux trois carburateurs double corps, l’alimentation est complétée par une pompe à essence électrique. Cet ensemble développe 145Cv, ce qui permet de redonner une dimension sportive à la voiture.
Présentée en 1961, cette nouvelle Alfa Romeo reprend la base de sa devancière, ce qui permet de réitérer l’ensemble des variantes de carrosserie. La version coupé, nommée Sprint et reprend les grandes lignes de la 2000 qui avait été signée par bertone, avec toutefois une prise d’air sur le capot qui permet de distinguer la nouvelle venue. La fiche technique est alléchante avec une vitesse de pointe proche des 200km/h, sans oublier que la 2600 Sprint offre quatre vraies places, une offre rare sur le marché !
Toutefois, en entrant plus dans le détail, l’Alfa Romeo 2600 présente également des inconvénients, si la voiture est à l’aise sur les grandes routes, la direction s’avère lourde sur les petites voies; tandis que le train arrière, un essieu rigide, paraissait dépassé vis à vis de la concurrence. Aussi, la 2600 souffre d’un positionnement délicat dans la gamme Alfa, et son prix élevé la met en difficulté par rapports à ses rivales : proposée 32.750 Francs, une Mercedes 230SL coûtait 36.000 Francs…
En dépit de ces défauts, l’Alfa Romeo 2600 Sprint fut le modèle le plus produite de sa gamme avec 6.999 exemplaires assemblés de 1961 à 1968. Au cours de sa carrière, la 2600 évolua légèrement en adoptant quatre freins à disque en 1964 au delà du 4.089ème exemplaire, un freinage plus adéquat avec les performances et le poids de la voiture. Notons aussi que Zagato proposa au cours de la carrière de la 2600 Sprint sa vision du coupé avec la 2600 SZ, mais cette version vaudra bien un article spécifique…