Après guerre, BMW a longtemps erré pour trouver un segment qui lui convienne, finalement, ce fut celui des voitures haut de gamme initié par la Neue Klasse dans les années 1960. La réussite est au rendez-vous, BMW allait franchir un nouveau cap en 1972 en présentant la première « Série » : la Série 5 E12.
Après les années 1950 laborieuses chez BMW, la marque renaît dans les années 1960 avec la petite 700 qui pose les bases de la philosophie BMW, à savoir des voitures bien construites avec une finition supérieure à ses rivales. La Neue Klasse arrive sur un segment supérieur et fait les belles heures de BMW dans les années 1960, permettant à la firme de retrouver une sérénité et de développer de nouveaux modèles. Et c’est pour remplacer cette série « Neue Klasse » que BMW concocte la E12, dont les gènes se trouvent à partir de 1970 avec le prototype BMW 2200Ti Garmish de Bertone.
La présentation de la série 5 s’effectue en 1972, en même temps que les Jeux Olympiques de Munich, elle cache une véritable révolution pour BMW, l’entreprise bavaroise nommait ses modèles de manière aléatoire, avec le défaut majeur d’avoir une gamme sans cohérence. Cette nouvelle voiture met un terme à cette cacophonie en présentant le nouveau procédé de nomination des voitures : une classe permet d’identifier le modèle, qui sera ensuite déclinée en plusieurs versions selon la motorisation choisie par le client. Ainsi, la E12 est une « Série 5 ». Bon, en 1972, ceci ne signifiait pas grand-chose, il faut attendre la sortie des Série 3 en 1975 (E21) et celle de la Série 7 E23 en 1977 pour que cette histoire de « série » prennent tout son sens.
Lors de son lancement, cette Série 5 se propose en deux versions, l’occasion de parler des différents modèles : la 520, version d’entrée de gamme avec un quatre cylindres de 2,0 litres alimenté par deux carburateurs propose 113Cv et offrait en option une boite automatique à trois rapports; la seconde version, la 520i proposait le même moteur mais l’alimentation était faite par une injection, ce qui permettait d’offrir 130Cv. Cette dernière était alors considérée comme une berline sportive ! Puis, en septembre 1972, la 525 apparaît, plus sportive avec ses 145Cv, elle était aussi plus luxueuse aussi avec de nombreux équipements supplémentaires.
Entre temps, le choc pétrolier fait des ravages sur les ventes automobiles, BMW y répond en juin 1974 avec une petite Série 5; la 518, équipée d’un quatre cylindres de 1,8 litres de cylindrée, alimenté par un carburateur Solex. Un an plus tard, c’est tout l’opposé avec le lancement de la E12 528 et ses 165Cv, une version encore plus véloce, équipée de série d’un freinage à disques (comme la 525) et surtout, d’une direction assistée.
En septembre 1976, BMW opère un restylage sur sa Série 5 E12, un changement qui s’accompagne sur les 525 et 528 par l’adoption d’un carburateur à quatre corps Solex, permettaient un gain de puissance : 150Cv sur la 525, 170 pour la 528. Cette montée en puissance s’affirme encore plus en 1977 avec la présentation d’une E12 à six cylindres en ligne, c’est la nouvelle 520 (qui remplace les anciennes 520 et 520i) dont l’objectif est de se démarquer du rival Mercedes, cette version proposait 122Cv. En même temps, la 528i était lancée avec ses 177Cv et une vitesse de pointe qui dépassait les 200km/h ! L’année suivante, ce moteur passe à 184Cv…
Il faut ensuite attendre septembre 1979 pour voir du nouveau avec la BMW M535i, une version équipée d’un six cylindres en ligne de 3,4 litres de cylindrée, alimenté par une injection pour une puissance finale de 218Cv, cette fois, BMW a concocté une version radicale de la série 5, qu’il est possible de rendre encore plus sportive avec des options : boite sport, pont autobloquant, fauteuils Recaro… cette version ne resta que quelques mois au catalogue et fut produite à 1.410 exemplaires. La BMW Série 5 E12 s’effaçait du catalogue européen de BMW en 1981 pour laisser place à une nouvelle génération, la E28.
Avec sa Série 5 E12, BMW a su conquérir le monde, certains modèles ont même été assemblés au Portugal, d’autres au Uruguay, en Afrique du Sud, en Indonésie… Et certaines E12 ont été commercialisées jusqu’aux Etats-Unis ainsi qu’au Japon. Si le modèle s’efface en Europe au cours de l’année 1981, la E12 reste commercialisée jusqu’en 1985 en Afrique du Sud avec des éléments qui provenaient de la E28. Et puis, n’oublions pas les versons atypiques de préparateurs, dont Alpina qui en déclina une version B7 forte de 300Cv, ou encore la B7 S Turbo encore plus exclusive. En tout état de cause, la BMW Série 5 E12 est un véritable succès pour BMW avec 722.435 exemplaires commercialisés !