Dans les années 1950, Mercedes revient à la compétition et souhaite jouer les avants-postes en Formule 1 mais aussi sur les nombreuses courses prestigieuses de l’époque, dont l’endurance. L’épopée des flèches d’argent connaissait un second souffle, la 300 SLR typ W196 fut la dernière…
En 1951, Mercedes-Benz décide de revenir à la compétition en faisant naître les « Gullwing », la première fut la W194, un coupé sportif aux portes papillon qui rapporte la première victoire à Mercedes en 1952 lors du Prix de Berne. Quelques mois plus tard, Mercedes aligne trois W194, une abandonne mais les deux autres signent le doublé sur l’épreuve mancelle. Mercedes domine le monde du sport, rajoute une victoire à la Carrera Panamericana. Sur cette lancée, Mercedes prépare une évolution de sa voiture en 1953 mais ne l’engagea pas en compétition pour conserver ses finances pour préparer une Formule 1 qui doit s’aligner sur piste dès 1954, mais cela cache des développements complexes sur la W194 sur lesquelles Mercedes arrive à obtenir 201Cv, mais sans fiabilité.
Mercedes a réussi à marquer les esprits en quelques années, si bien qu’une version s’inspirant de la Mercedes W194 est commercialisée sur la demande de l’importateur américain, la Mercedes 300SL allait devenir une icône de l’automobile. Cette voiture est présentée en 1954, la même année, la nouvelle arme de Mercedes est dévoilée : c’est la W196, une Formule 1 équipée d’un huit cylindres en ligne. La Mercedes W196 officie sur les pistes du championnat du monde de Formule 1 avec Fangio ou Moss comme pilote, la voiture allait remporter 10 épreuves sur les 14 qu’elle disputera.
Avec une telle base, Mercedes aurait tord de se priver d’engager sa voiture sur d’autres compétitions, et notamment sur les courses d’endurance. Pour cela, une version biplace de la W196 est réalisée et se nomme Mercedes 300SLR, un nom qui ne doit pas être confondu avec la 300SL bien que certains exemplaires arborent une carrosserie s’inspirant de la routière. Au final, six châssis arborent la carrosserie roadster et deux exemplaires reçoivent une carrosserie coupé.
la fiche technique de la Mercedes 300SLR afiche un huit cylindres en ligne doont la cylindrée est portée à 2.982cm3, ce moteur est alimenté par une injection Bosh à double allumage et propose 300Cv pour un poids de 817kg. La voiture dispose également d’une boite manuelle à cinq rapports. Côté performances, Mercedes annonce une pointe à 288km/h !
La Mercedes 300SLR et engagée au championnat du monde des voitures de Sport 1955 avec Moss et Fangio aux commandes, la marque allemande domine le plateau et remporte le titre constructeur avec des victoires à la Targa Florio, aux Mille Miglia, ou encore à la RAC Tourist Trophy. D’ailleurs, ces victoires sont réalisés à l’occasion de doublés ou de triplés des 300SLR, marquant encore plus leur domination.
Aux 24 heures du Mans 1955, les Mercedes 300SLR sont très attendus par les concurrents et le public compte tenu des résultats obtenus sur les autres courses. Trois 300SLR y sont engagées dont un équipage composé de Fangio/Moss qui devait assurer le spectacle. Hélas, la fête est gâchée par un terrible accident le samedi soir, impliquant une Mercedes 300 SLR qui, surpris par une Austin Healey, s’écrase dans le public en face des stands, causant la mort de 82 personnes. Cet accident est pire drame du sport automobile, il poussa Mercedes à se retirer des 24 heures du mans dans la nuit, et du sport automobile à la fin de la saison 1955…