En 1991, Subaru remplace la XT par la SVX, le nouveau coupé nippon pénétrait dans le segment des GT avec une voiture alliant sport et luxe. Subaru marque les esprits avec une voiture atypique qui ne singeait pas ses rivales, originale également par sa mécanique six cylindres à plat, ou encore par ses quatre roues motrices…
Dans les années 1980, les constructeurs japonais se sont fait une place sur les principaux marchés mondiaux que sont l’Europe et l’Amérique du Nord. Pour une question d’image, les constructeurs nippons intègrent dans leur gamme des coupés de la catégorie des GT, la fin des années 1980 et le début des années 1990 sont marqués par l’arrivée d’une nouvelle génération de coupés nippons avec les Nissan 300ZX Z32 (1989), Mitsubishi 3000GT (1990), Mazda RX7 (1991), voire des supercars avec la Honda NSX. Subaru ne reste pas en reste et dévoile en 1991 sa GT maison : la SVX, également nommée Alcyone au Japon.
Le coupé SVX vient remplacer le coupé XT qui avait permis à Subaru d’entrer sur le segment en 1985. Avec sa ligne moderne pour l’époque et son intérieur futuriste, l’arrivée d’un six cylindres à plat en 1987, le coupé XT a su convaincre une petite clientèle. La SVX lui succède et tente d’allier performances sportives et équipement luxueux. En 1989, dans le cadre du salon de l’automobile de Tokyo, Subaru dévoilait le concept SVX qui préfigurait la voiture de série, extérieurement similaire à quelques détails près.
La ligne de la Subaru SVX est signée par le styliste italien Giugiaro via son entreprise ItalDesign. La SVX s’inscrit dans la continuité de différents travaux chez ItalDesign pour le compte d’autres constructeurs (Ford Maya, Oldsmobile Inca...) et rompt avec les lignes cubiques du coupé XT. La SVX est toute en rondeurs, la ligne est fluide et travaillée pour être aérodynamique (elle affiche un Cx de 0,29), cela commence sur la face avant avec des optiques fins allant à contrecourant de la concurrence, et une calandre réduite à sa plus simple expression. Suivent un long capot, un pare-brise fortement incliné. C’est ici que la Subaru SVX fait dans l’originalité, avec un habitacle qui semble entouré d’une bulle de verre (à l’exception du toit), les montants étant cachés derrière les vitrages. La découpe des vitres latérales fait la personnalité de la voiture, avec des vitres qui ne s’ouvrent que partiellement. La face arrière est plus lourde, un bandeau rouge la traverse de part et d’autre dans un style purement ‘90s.
La Subaru SVX offre un riche équipement, l’habitacle permet à quatre personnes de prendre place dans un espace qui allie cuir épais, alcantara et plastiques moussés. La planche de bord est recouverte par endroits d’un faux bois du plus mauvais effet, une tentative d’égayer la console centrale, massive et sombre. Finalement, l’intérieur est peu extravagant, et face au conducteur, ce sont de simples compteurs à aiguille là où on aurait pu s’attendre à des compteurs électroniques. Sans doute fallait-il ne pas trop bousculer le consommateur américain ou européen.
Sous le capot, Subaru loge un six cylindres à plat de 3.319cm² pour une puissance de 230Ch, fabriqué intégralement en alliage, il est doté de 24 soupapes, un collecteur d’admission variable, quatre arbres à cames, et une injection électronique. Pour la transmission, Subaru fait appel à une boite automatique à quatre rapports qui limite les performances du moteur, et c’est hélas la seule boite disponible sur la SVX. Un choix regrettable car le châssis de la SVX est bon et tient la comparaison avec ses rivales allemandes notamment grâce à une suspension avant ingénieuse, un freinage assuré par des disques ventilés et étrier double pistons, le tout assisté par ABS. Enfin, il faut citer le système électronique 4WDmatic qui permet d’adapter le couple en fonction de l’adhérence de la route.
Malgré sa ligne qui laisse penser à une voiture sportive, la SVX est quelque peu décevante quant à ses performances. Avec ses 230Ch, on pouvait espérer aller chatouiller les Audi S2, voire les Porsche 968 et leurs 240Ch, mais il n’en sera rien. Comme on l’a évoqué, la boite automatique limite les performances, les 1.600kg de la voiture la place parmi les voitures les plus lourdes de sa catégorie. On note un 227km/h en vitesse de pointe annoncée, un 7,2 secondes pour atteindre les 100km/h, et un 29,7 secondes pour le kilomètre départ arrêté. Les principales concurrentes, y compris nippones, sont devant. .
Finalement, la Subaru SVX est davantage une GT qu’un véritable coupé sportif, une voiture d’autoroute plutôt qu’une voiture de piste. Avec la SVX, le client s’offrait une ligne atypique et un niveau de confort élevé, mais aussi de la sécurité avec les quatre roues motrices mais aussi avec une voiture équipée à la fois d’airbags et de ceintures de sécurité avec un système de retenue automatique en cas de collision, une alliance encore rare pour l’époque.
Prévue pour être le porte étendard de la marque, la Subaru SVX manque sa cible. On notera que le constructeur envisageait une déclinaison Shooting Break avec la présentation, en 1992, d’un concept-car nommé Amadeus qui resta sans lendemain. Aussi, entre 1995 et 1996, au Japon, Subaru proposa la SVX en traction uniquement, sans succès. En raison de ventes de plus en plus faibles, Subaru décide de stopper la SVX en 1997, après 24.965 exemplaires produits dont plus de la moitié se retrouvent aux Etats-Unis. Finalement, c’est l’Impreza à partir de 1993, et en raison de ses exploits en rallye, qui fut la référence du Subaru.
Magnifique même si une Honda NSX est sans doute plus efficace cette Subaru me fait rêver. Quelle technologie, quelle ligne ! Ça c’est autre chose qu’un VE