Au début des années 1980, le divorce entre Fiat et Seat est acté, la marque espagnole est désormais autonome avec une gamme composée majoritairement de modèles Fiat. Mais Seat affirme son indépendance avec l’Ibiza dévoilée en 1984, puis avec la Malaga en 1985…
Fondée dans les années 1950, Seat a toujours produit des Fiat sous licence avec quelques rares modèles adaptés au marché espagnol comme la Seat 800 (lire aussi : Seat 600) ou encore la Seat 1430 Sport (lire aussi : Seat 1430 Sport), tandis que la Seat 133 est la seule a être badgée Fiat par la suite (lire aussi : Seat 133). Tout ça pour dire que le constructeur espagnol n’a pas attendu sa séparation avec Fiat pour concevoir ses propres modèles.
Dans les années 1980, Seat devient autonome et développe l’Ibiza avec l’aide de Porsche et Guigiaro. Avec cette nouvelle venue, la Seat Ronda issue de la Fiat Ritmo peut s’effacer. Mais Seat décide de reprendre cette base pour développer une berline, une variante de carrosserie plus à même de plaire aux espagnols, ce fut la Seat Malaga. Présentée en 1985 et dévoilée dans la foulée, la Malaga reprend la caisse de la Ronda avec un avant inspirée de l’Ibiza et un arrière inédit. La Malaga peut s’analyser comme le pendant hispanique de la Fiat Regata sortie un an plus tôt (lire aussi : Fiat Regata).
La Seat Malaga est de suite appréciée pour son prix bon marché et son espace intérieur, mais la voiture n’est pas exempte de défaut comme la direction jugée lourde. Autre point positif, la Malaga propose les motorisations de l’Ibiza, à savoir un 1,2 et 1,5 litres essence ainsi qu’un 1,7 litre Diesel. Néanmoins, la Malaga rencontre un certain succès en Espagne mais obtient de trop rares ventes à l’export.
Produite entre 1985 et 1992, la Seat Malaga convaincra 231.852 clients, un beau score pour une voiture à la base ancienne. Hélas, si l’on excepte sa rareté, ce modèle est loin d’être intéressant et est logiquement tombé dans l’oubli. La Cordoba, dévoilée à la fin de l’année 1993 prendra la relève…
En France, la Malaga arrive avec 2 atouts : un prix canon (SEAT est positionnée à l’époque sur le créneau que l’on appelle aujourd’hui « low cost ») et un coffre géant pour une petite voiture. Or cette architecture bizarre (coffre immense greffé en porte-à-faux arrière sur une carrosserie compacte) répond à un créneau alors très prisé : celui des petites voitures à prix raisonnable pouvant être tout de même adoptées par des petites familles (1 ou 2 enfants) grâce à une grosse capacité pour les bagages. Et ce marché est occupé par de nombreux modèles : 306 quatre portes, R 19 Chamade, Ford Orion (sur base Escort), Fiat Régata (sur base Ritmo), Volkswagen Jetta (sur base Golf), Opel Kadett 4 portes, etc. Le résultat pouvait être alléchant sur le papier (rapport volume / prix) mais en pratique, la conduite s’avérait difficile dès que le coffre était chargé : l’avant s’allégeait excessivement, la direction devenait imprécise, et l’inertie du coffre pouvait devenir très piégeuse dans les virages pris un peu vite… Ce créneau a quasiment disparu en France aujourd’hui, il ne reste guère que les Dacia Logan, Citroen Élysée, Fiat Tipo et quelques autres modèles qui ne se vendent quasiment pas chez nous.