La Société de Construction Automobile Parisienne, en abrégé S.C.A.P., fut un constructeur automobile fondé en 1912 par l’association de Messieurs Launay et Margaria qui, précédemment, exploitaient un atelier de réparation pour véhicules automobiles. Cette première activité leur permet de se forger une certaine connaissance en matière d’automobile, ils connaissent les qualités et défauts des véhicules qui passent entre leurs mains, et notamment leurs composants. La S.C.A.P. construit des voitures à partir des meilleurs composants qu’ont pu rencontrer Launay et Margaria. Outre les composants, Launay et Margaria réalisent une voiture en ayant en tête de faciliter les réparations les plus courantes, pour se faire, l’idée directrice est de démonter l’organe défaillant sans avoir à toucher aux autres.
Les S.C.A.P. sont ainsi des voitures dites d’assemblages, le châssis provient de chez Auget & Cie, les essieux de chez Vermot, les moteurs de l’entreprise Ballot, le carburateur de chez Claudel, les radiateurs sont pris chez Chausson, les magnétos chez Bosch (1)… Aussi, dans le même soucis de recherche de fiabilité, les SCAP sont lubrifiées avec de l’huile et non de la graisse, cette dernière venant plus difficilement lubrifier les pièces en mouvement et pouvant détériorer les matériaux. Au catalogue 1912, la gamme S.C.A.P. comprenait quatre modèles, une gamme qui s’élargit à sept modèles en 1914 allant de la 9HP à la 20HP.
La Première Guerre Mondiale vient réduire les possibilités commerciales de la S.C.A.P., comme de l’ensemble des acteurs de l’automobile. L’entreprise participe à l’effort de guerre en produisant sous licence des moteurs d’aviation Hispano-Suiza dans des ateliers situés à Courbevoie. Au lendemain du conflit, la S.C.A.P. présente la Type L, sa nouvelle voiture, mais dont la commercialisation demeure confidentielle. En parallèle, début 1920, est fondée la société des anciens établissements SCAP dont le siège est à Courbevoie, l’entreprise capitalise sur ses compétences en matière de motorisation pour concevoir et commercialiser ses propres moteurs, dont une partie est destinée à l’automobile et trouve comme clients les marques La Licorne, Tracta, BNC, Bignan…
La société des anciens établissements SCAP et la SCAP sont deux entreprises indépendantes l’une de l’autres, le constructeur automobile ayant son siège à Boulogne-Billancourt, 49 rue du Point du Jour. D’ailleurs, courant 1921, plusieurs publications avertissent le public que ces deux sociétés n’ont rien en commun (2). La construction d’automobiles se continue dans une certaine confidentialité, malgré un engagement sportif de premier ordre, et notamment un engagement aux 24 heures du Mans avec une quatrième place en 1927. On vit aussi les S.C.A.P. aux 24 heures de Spa, aux 24 heures de Montlhéry ou au Bol d’Or… Les dernières voitures de la S.C.A.P. sortent en 1929, année de disparition du constructeur automobile.
Sources
(1) : Omnia n° 390, 21 juin 1913.
(2) : L’Auto-Vélo, 20 septembre 1921.