Rétromobile 2016 : le salon

           Rétromobile 2016 ! La grande messe de l’automobile ancienne en France, un événement majeur à portée mondiale qui attire plus de 100.000 visiteurs en l’espace de cinq jours. Cette année, les chiffres de fréquentation sont en légère baisse avec 110.000 visiteurs (119.000 en 2015), le salon signe néanmoins sa seconde meilleure performance. Il faut dire que l’an dernier, la collection Baillon avait su attirer du monde, et cette année, l’absence d’une véritable thématique forte sur le salon a peut être semé le doute.

            En effet, plusieurs expositions étaient présentes comme l’une consacrée au designer Charbonneaux, une autre aux voitures centenaires, à une collection rassemblée par une femme… Aussi, en préparant la visite du salon, tout visiteur a pu se rendre compte que la surface occupée par Rétromobile avait augmentée en s’établissant en parti dans le Hall 2.2, mais pas pour augmenter la largeur des allées du salon mais plutôt pour accueillir encore plus d’exposants.

                Cette année encore, j’ai eu la chance de pouvoir faire le déplacement sur le salon durant deux jours, ce qui fut toutefois trop court pour détailler correctement le salon. Alors forcément, j’ai survolé quelques stands, je suis passé en diagonale sur certains secteurs… Bref, refaisons la visite si vous n’avez pas eu la chance de vous y rendre.

           L’entrée du salon s’effectue toujours par le pavillon 1 pour tomber, après quelques minutes de queue et de vérification des sacs, dans la zone consacrée aux vendeurs de pièces, magazines et autres automobilia. L’an dernier, j’avais été déçu par cette zone, je n’y resterais pas longtemps, juste quelques minutes pour regarder en détail quelques miniatures ou stands de magazines. Il y a un peu de tout dans cette zone, les voitures y sont rares, les vendeurs de pièces sont bel et bien présents mais peut-être trop rares. En revanche, nombre de stands sont consacré aux vêtements, aux vins et autres éléments en rapport plus ou moins direct avec l’automobile … De plus, les allées sont étroites, la circulation du public est loin d’être fluide. Bref, passons…

                 Une fois sorti des exposants, nous nous retrouvons face aux stands des constructeurs. Les trois acteurs majeurs du marché français sont là, Peugeot, Renault et Citroën, tout comme certaines marques étrangères comme Mercedes-Benz et Porsche, fidèles au rendez-vous, mais aussi Jaguar et Land Rover. Pour détailler encore plus ces stands de constructeurs, je vous invite à lire cet article : Rétromobile 2016 : les stands des constructeurs.

            Derrière le stand Renault et Alpine, nous découvrons la première exposition thématique de ce salon, consacrée au carrossier Charbonneaux. Plusieurs de ses œuvres étaient présentes, avec le majestueux camion Pathée-Marconi, une Renault 16 Berline, une Salmson et une Delahaye carrossées par ses soins, ainsi qu’une drôle de 2CV et un petit bateau à moteur Renault. Il n’y avait pas seulement des véhicules, Charbonneaux a également signé plusieurs objets du quotidiens dont notamment de l’électroménager.

            Continuons la visite sur la zone consacrée aux clubs qui exposaient plusieurs modèles de toute beauté, parfois rares. Ces clubs ont vocation à remplacer les constructeurs disparus et créer un lien autour d’une marque, d’un modèle. Toutes les époques étaient servies, des voitures très anciennes aux youngtimers, en passant par les voitures populaires !

               Puis, on débouche sur la grosse partie du salon : les vendeurs d’autos. Ici, seuls le luxe et la rareté priment, aucune voiture populaire n’était présente. Au moins deux stands étaient composés uniquement de Mercedes-Benz 300SL, d’autres modèles illustres étaient là : Porsche 356, Ferrari 250 GT, voitures de courses, d’endurance… C’est sans doute la partie du salon qui provoque le plus de critiques, il faut dire que les stands sont protégés par des barrières et les visiteurs sont filtrés : ne rentre pas qui veux. Cet élitisme rend donc inaccessible physiquement des voitures qui sont déjà inaccessibles sur le plan financier. Mais essayons de prendre Rétromobile comme un musée plutôt qu’un supermarché de la voiture de luxe… 

         Pour s’extirper des vendeurs de voitures, nous allons vers la seconde exposition du salon, les voitures « Rhomboïdes » avec des roues disposées en losange, permettant aux designers une plus grande liberté dans les forme des voitures. On y trouve aussi quelques œuvres de Charbonneaux à l’honneur cette année.

              La suite, il faut traverser la zone consacrée aux artistes que je survolerais sans prendre de photos. Des œuvres en tout genre étaient exposées et mises en vente : peintures, sculptures, … Puis nous arrivons ensuite sur une troisième exposition consacrée aux voitures centenaires, avec deux voitures d’Amédée Bollée sorties du musée de Compiègne. Des voitures qui datent de 1870 et qui fonctionnaient à la vapeur. A leurs côtés, d’autres voitures plus conventionnelles des années 1900 et 1910.

             En continuant un peu, on trouve la partie consacrée aux voitures des records avec entre autre une Darracq, une Napier ou une Fiat S76, des voitures en état de marche qui effectuaient des démonstrations impressionnantes.

         Puis, pour finir avec le Pavillon 1, il ne restait plus que le stand Motul qui présente la voiture lauréate du concours de la Fondation du Patrimoine, une Harris Léon Laisne Berline Type R de 1931, qui remporte ainsi 20.000€ pour aider à sa restauration. A titre d’information, la voiture est l’unique survivante de ce constructeur qui a, avant tout, produit des voitures expérimentales.

                 La visite du Hall 1 est terminée, dirigeons nous désormais vers le Hall 2.2. Pour cela, un escalator permet de prendre un peu de hauteur pour aller dans une passerelle qui est investie par une exposition de l’ACO qui fête cette année ses 110 ans. L’exposition est très belle, on commence avec un véhicule des débuts de l’automobile pour aller vers une Porsche ayant fait les 24 heures du Mans ces dernières années. Et entre ces deux extrêmes, on trouve de tout : une 2CV ayant fait le tour du monde, quelques voitures du Mans, un Citroën HY, un prototype de Dino…

            Puis nous arrivons dans le hall 2.2, l’espace est envahi par les deux stands d’Artcurial que l’on vous propose de visiter ici : Rétromobile 2016 : chez Artcurial et Rétromobile 2016 : La vente Citroën par Artcurial.

              Le reste de ce hall, bien plus petit que le Pavillon 1, accueille la collection de voitures d’une femme nommée Julia, comme quoi l’automobile ancienne et même l’automobile en général n’est pas qu’une histoire d’hommes.

             Quant au reste, les quelques stands et allées sont étroits, les voitures tout comme le public sont entassés et ce hall 2.2 est plus austère que le Pavillon 1. je ne passerais que peu de temps, regardant de loin les quelques voitures présentes, avant de quitter Rétromobile.

CONCLUSION

          Que dire finalement sur cette édition ? Rétromobile tient encore toutes ses promesses avec des voitures d’exception exposées, un véritable musée vivant et temporaire de l’automobile ancienne. Certes, la part laissée aux voitures populaires est (trop) faible mais elles étaient plus présentes que l’an dernier, peut-être encore quelques efforts à faire pour se rapprocher du passionné lambda ? Car oui, Rétromobile peut donner à beaucoup de visiteurs cette sensation de supermarché de voiture ancienne de prestige, avec des stands excluant où il faut être dans les petits papiers des vendeurs pour y rentrer. D’un autre côté, quand on visite un musée, peut-on approcher des voitures exposées ? Rarement.

           Mais quand le visiteur paye son entrée pour un tel salon, c’est pour voir de la belle voiture, s’en approcher. Et forcément, il peut y avoir une certaine déception à ce niveau là. La chose est identique du côté des maisons de ventes aux enchères… Et puis certains stands avaient du mal à légitimer leur présence au sein de Rétromobile, quid d’un vendeur de vins ou de yachts privés ? Beaucoup se posent la question.

          Dans les critiques, rajoutons que trop de voitures d’exception provoque une lassitude chez le visiteur, si je n’avais pas tant ressenti cette sensation l’an dernier, mon premier jour sur Rétromobile fut plutôt catastrophique à ce niveau : l’excitation est très rapidement retombée pour laissée place à une certaine … déception, car ce salon ne partage pas la même philosophie que la mienne vis à vis de nos chères anciennes. Heureusement, j’ai réussi à me remettre en selle et à me remotiver, les confrères blogueurs rencontrés ce jour là n’y sont pas pour rien !

          Aller, tout n’est pas négatif toutefois, on apprécie la diversité et la qualité des voitures présentées, les nombreuses démonstrations de voitures et de char devant les portes du salon (et surtout des voitures des records avec leur son si terrible). Le prix de l’entrée reste encore abordable par rapport au contenu du salon. Et ce qui fait Rétromobile, c’est justement cette réunion de voitures rares et atypiques en un seul et même lieu. Quant au nombre de visiteurs, j’ai pu ressentir une présence moindre le samedi après midi où, contrairement à l’an dernier, les allées étaient plus aisées à parcourir, bien que finalement, la baisse de la fréquentation du salon ne soit pas si marquée que ça.

          Enfin, une fois cette édition de Rétromobile terminée, les organisateurs nous donnent rendez-vous pour l’édition 2017 qui se tiendra toujours au même endroit, du 08 au 12 Février 2017. Le rendez-vous est pris, reste à savoir si j’y ferais le déplacement…

Je remercie l'organisation de Rétromobile et la maison de ventes aux enchères Artcurial pour m'avoir octroyé cette année une accréditation presse pour couvrir le salon. 

Je remercie également Delphine D.,son grand père Maxime.G ainsi que Nori R. pour leur accueil et l'hébergement lors de ce séjour en région parisienne.

Enfin, je salue Léopold T. et son père avec qui j'ai visité le salon le Samedi.

1 réflexion sur « Rétromobile 2016 : le salon »

  1. Au plaisir de te recroiser, espérons avant Retromobile l’an prochain (une venue dans le limousin pourrait être au programme au printemps)
    Sinon, la fondation du patrimoine, c’est pas chez Yacco, mais chez Motul !

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