En 2015, Artcurial avait organisé deux ventes distinctes, l’une très classique et l’autre avec la fameuse collection de Roger Baillon. A vrai dire, il aurait été difficile de faire autrement. Pour cette édition de Rétromobile, Artcurial réitère ces ventes en deux parties, avec comme thématique la marque Citroën pour cette année, avec une vente en grande partie composée de la collection Trigano. Pour compléter cette collection, Artcurial a cherché de nombreux modèles de Citroën afin d’avoir des véhicules retraçant l’histoire de la marque au double chevrons, de la Type A de 1920 pour la plus ancienne à la Citroën C6 de 2007 pour la plus récente.
En elle même, la vente n’est pas autant prestigieuse que n’a pu l’être celle de la collection Roger Baillon, mais elle permettait toutefois de mettre à l’honneur des voitures populaires. Est-ce là un avantage ? Au vu des prix pratiqués, on peut craindre une flambée des prix des Citroën. Mais relativisions, il s’agit là d’une vente aux enchères très bien orchestrée sur le plan médiatique, et donc avec des prix parfois plus élevés que sur le marché traditionnel. Cela aura-t-il un impact sur le marché de l’automobile de collection ? Peut être pour certains modèles rares, mais certainement pas pour les autres véhicules. De plus, les prix pour certains modèles rares n’ont pas atteint des sommets, preuve d’un certain calme du côté des acheteurs ? Pour Artcurial, la vente est un véritable succès avec quelques records à la clés et 99% de lots vendus. Bref, partons à la découverte de quelques trésors de cette vente :
Citroën B12 Woody de 1925
Cette Citroën B12 présente une carrosserie unique en bois singeant les fameux « Woody » américains, une carrosserie qui daterait des années 1920 et réalisée par un carrossier Danos à Aurignac. Cette voiture a été vendue pour 27.416€ … Quand même !
Citroën C3 Trèfle – 1926
La Citroën C3 Trèfle, une voiture emblématique de la production de Citroën dans les années 1920 ! Petite voiture populaire, la C3 se démarque à partir de 1924 avec sa carrosserie Trèfle à trois places, une version qui aura eu le plus de retentissement de la gamme C3. Ce modèle présenté un jaune (là encore une couleur importante pour le modèle) change de main pour 20 264€, sacré prix pour le modèle !
Citroën B12 Torpédo commerciale – 1925
La Citroën B12 est la seconde génération de voiture « tout acier » produite par Citroën, celle-ci se débarrasse des problèmes de jeunesse rencontrés par le modèle B10. Ce modèle à atteint la somme de 13 112€.
Citroën P19 Kegresse plateau – 1929
Dans les années 1920, Citroën et Kegresse se rencontrent, la collaboration donne naissance aux fameuses chenillettes Citroën qui s’illustrent avec de nombreux raids dans le Sahara. mais les chenillettes Citroën auront aussi un usage militaire et civil, en témoigne cette P19 en carrosserie plateau, équipée d’un moteur de C6 Citroën. Elle fut vendue 35.760€, c’est à dire sous l’estimation de base.
Citroën AC4 Limousine – 1930
Avec sa politique commerciale et de production calquée sur les constructeurs américains, Citroën devient rapidement le premier constructeur français. Ce résultat est atteint en 1928, cette année là apparaît la Citroën C4 qui rprend l’outillage de la B14 tout en la modernisant et en lui donnant une ligne moderne. Ceci fit de la C4 une véritable réussite commerciale. Le modèle ici présenté est une limousine datant de 1930, elle s’est vendue 11.920€.
Citroën AC6 Limousine – 1930
Avec la C4, Citroën obtient une base pour une voiture encore plus luxueuse, nommée C6 en référence au nombre de cylindres de son moteur. Voiture statutaire, la C6 loupa sa commercialisation car jugée trop proche de la C4 par la clientèle, mais cette rareté en fait un modèle intéressant dans le monde de la collection. Le modèle s’est vendu seulement 10 132€, un prix largement sous la cote du modèle, une bonne affaire pour son acquéreur.
Citroën Rosalie 8A – 1934
Ah la Rosalie, cette voiture remplace à la fois les C4 et C6 au début des années 1930, la gamme Citroën se réduisant alors à ce seul modèle disponible en différentes version. La réussite n’est toutefois pas au rendez-vous pour le modèle, les heures noires de Citroën arrivent… Pour ce modèle, le prix atteint 11 920€, on est dans la cote basse du modèle.
Citroën Traction 7C – 1936
La Citroën Traction aurait du signer le renouveau de Citroën lors de sa présentation en 1934. Toutefois, les premiers modèles ne sont pas au point à cause d’un développement trop rapide, ces déboires finiront d’achever la marque Citroën. Heureusement, Michelin vient en sauveur et relance la marque, et modernise la Traction avec notamment la version 7C. Pour cet exemplaire, le prix atteint 14 304€. pas si cher pour une avant-guerre.
Citroën Traction 7C coupé – 1935
La coupé(ou plutôt faux-cabriolet) est une version rarissime de la Citroën Traction, produite à environ 700 exemplaires sur le cycle de production de la Traction. Par conséquent, les prix sont élevés pour les rares modèles en vente, celui-ci signe une transaction à 107.280€. Au vu de la rareté du modèle, cette somme aurait pu être encore plus élevée…
Citroën Traction 11BL Cabriolet – 1939
Dans sa version cabriolet, la Citroën Traction est des plus désirables, et quand on connait la rareté du modèle, il n’est donc pas étonnant que sa cote soit très élevée. Pour cet exemplaire de 1939, l’acquéreur a du débourser 83 440€. un prix dans la tranche basse de l’estimation du modèle.
Citroën 2CV Sahara – 1961
La Citroën 2CV Sahara, sacré bricolage ! Avec ses deux moteurs, cette rare version de la 2CV sait faire parler d’elle et un véritable attrait s’est formé autours du modèle comme en témoigne la cote élevé du modèle. Mais pour cette vente aux enchères, cette 2CV Sahara crève les plafonds : 172.840€ ! Le prix se passe de commentaire, d’autant que le modèle était dans son jus… Pour en savoir plus sur le modèle, je vous propose de lire cet article : Citroën 2CV Sahara.
Citroën 2CV AK350 – 1964
Une 2CV fourgonnette dans une vente aux enchères Artcurial, voilà qui n’est pas banal ! Cet exemplaire est une AK350 datant de 1964, l’un des modèles les plus désirables des 2CV Fourgonnette. Pour cette version restaurée, le prix de vente atteint… 12 516€. SAns commentaire.
Citroën Ami8 – 1969
L’Ami8, voilà une voiture quasiment banale dans le monde de l’ancienne, mais le millésime 1969 est très spécifique. Outre le fait d’être l’année de lancement de la voiture, plusieurs détails sont spécifiques au modèle : calandre sans chevrons, vitres coulissantes, freins à tambours… Artcurial ne misait pas gros sur le modèle pour lui avoir accolé un Solex 3800. Le tout est vendu 7 152€. Très cher pour une Ami8…
Citroën M35 – 1971
Véritable prototype, le Citroën M35 propose le premier moteur rotatif testé par Citroën et produit par sa filiale conjointe avec NSU : Comotor. Le programme M35 s’avéra être finalement un échec, un prix trop élevé, une fiabilité hasardeuse et une consommation d’essence délirante. Avec seulement 267 exemplaires, la voiture est très rare, mais son prix de vente atteint « seulement » 21 218€. Comme quoi, rareté ne veut pas forcément dire « prix exorbitant ».
Citroën Méhari 4×4 – 1980
Si la Méhari était déjà un bon outil de travail en pouvant passer à peu près partout, Citroën lui octroi une transmission à quatre roues motrices en cours de carrière pour aller dans les coins les plus difficiles d’accès. Hélas, la clientèle ne suit pas et seuls 1.273 exemplaires furent vendus. Ce modèle atteint 50.064€…
Citroën Visa 1000 Pistes – 1984
Dans les années 1980, Citroën engage un programme compétition en rallye et souhaite rejoindre le groupe B. pour cela, une première tentative est réalisée avec la Visa et donne naissance à la version 1000 Pistes. Avec seulement 200 exemplaires et une incarnation civile de voiture de compétition, cet exemplaire atteint la somme de 38 144€. Pour en savoir plus sur le modèle : Citroën Visa 1000 Pistes.
Citroën BX 4TC – 1986
L’engagement en rallye de Citroën donna naissance à la BX 4TC, son arme ultime pour tenter de briller en Groupe B. Hélas, le modèle est de conception artisanale faute de moyens octroyer pour développer une véritable voiture compétitive. La production de 200 exemplaires civils dont une grande partie a été détruite par Citroën fait de ce modèle une véritable rareté. Et pour se l’offrir, il fallait débourser 61 984€. Pour en savoir plus sur le modèle : Citroën BX 4TC.
Voilà l’une des toutes dernières 2CV produite, en version Charleston qui plus est, comme la toute dernière ! Pour cet exemplaire, la transaction s’est effectuée à 38 144€ !
Franchement on touche le fond cette fois. C’est du grand n’importe quoi ! Même la deuche AK 350 qui dépasse les 10.000….Hors de question que j’y mette un prix pareil.
Sincèrement, je pense qu’on marche sur la tête vu le prix attend par toutes ces voitures plus que populaires.
Je suis bien d’accord que quand on aime ,on ne compte pas, mais a voir 172 K€ pour une Sahara et 38 K€ pour une charleston, je pense sincèrement que ça n’est pas sérieux. quand je vois les triste résultat des avant-guerres, je me demande ou sont les vrais collectionneurs.
Ouiai, mais …l’ID19 ne s’est pas vendue du tout, et une Rosalie pour le prix d’une C1…Souvent l’arbre ne cache-t’il pas la forêt ?