Au début des années 1950, Mercedes-Benz revient à la compétition et s’illustre avec le modèle 300SL type W194, l’importateur américain de la marque à l’étoile réussi un coup de maître en 1953 en poussant Mercedes à en décliner une version civile en 1954. Mais chez Mercedes, on ne s’arrête pas en si bon chemin, il est décidé dans la foulée de produire un roadster dont la ligne dériverait de la 300SL, tout en étant moins cher à produire et plus accessible pour la clientèle : c’est la 190SL.
Il s’en est fallu de peu pour que la Mercedes 300SL W198 ne voit pas le jour, c’est par l’insistance de Maximilien Hoffman, importateur Mercedes aux Etats-Unis que l’on doit cette voiture. Ce dernier voulait en effet capitaliser sur les succès en compétitions de Mercedes en commercialisant une voiture de route qui dériverait de la 300SL de course. En commandant 1.000 exemplaires avec l’argent qui va avec, Mercedes-Benz ne pouvait refuser cette offre, d’autant que les finances de la firme de Stuttgart n’étaient pas au beau fixe au lendemain de la seconde guerre mondiale. Commercialisée à partir de 1954 aux Etats-Unis, 1955 en Europe, la voiture est un succès dès son lancement.
Dans le même temps, Maximilien Hoffman devient un homme influent auprès des dirigeants de Mercedes, et quand ce dernier insuffle l’idée d’un roadster plus accessible que la 300SL tout en gardant les mêmes lignes, il est cette-fois suivi. Il faut dire que le marché américain raffolait des roadsters européens, et notamment anglais, si Mercedes proposait un produit convainquant, ce serait un succès assuré. Mais contrairement à la 300SL, ce petit roadster devra offrir un usage quotidien plus pratique pour devenir une véritable voiture de tourisme. Aussi, le projet de ce roadster implique un important volet budgétaire pour que la voiture ne soit pas aussi complexe à produire que ne l’est la 300SL.
C’est ainsi qu’en parallèle de la conception de la 300SL, les équipes de Stuttgart se mettent à réfléchir sur ce petit roadster. Pour des raisons de coût, les ingénieurs allemands reprennent la plate-forme de la berline W120/121 et en raccourcissent l’empattement. Le projet R121 (R pour Roadster) était lancé. En prenant cette base, la 190SL qui naitra de ce projet ne pourra pas avoir une structure aussi rigide et légère que sa grande sœur 300SL, pour autant la dénomination de la voiture conservera les lettres « SL » (Pour Sport Leicht). Au final, la voiture pèse 1.160kg, mais pour conserver ses lettres de noblesse, Mercedes lui adjoint un moteur en mesure d’offrir des performances décentes.
Pour la motorisation, Mercedes-Benz se tourne vers un quatre cylindres en ligne de 1.897cm3 qui, alimenté par deux carburateurs double corps et accolé à une boite à quatre rapports, développe une puissance de 105Ch. Mercedes-Benz œuvre avant tout pour que la 190SL soit une routière paisible, mais avec la possibilité d’utiliser le moteur dans les tours pour avoir une conduite pseudo-sportive. Côté performances, Mercedes-Benz annonce un 175km/h en vitesse de pointe, 14,3 secondes pour le 0-100km/h.
Mais le plus important sur la Mercedes 190SL, c’est avant tout sa ligne, les designers Karl Wilfert et Walter Hackert arrivent à créer une ligne qui reste très proche de la 300SL, malgré des dimensions réduites (30 centimètres plus court…). Le premier prototype de la 190SL est finalisé à la fin de l’année 1953 et part pour les Etats-Unis en vue de son exposition au salon de New-York qui ouvre ses portes le 6 Février 1954. Quelque peu cachée par la 300SL présentée en même temps, le roadster 190SL se démarque tout de même. Mais la carrosserie n’est pas encore définitive, il faut attendre le salon de Genève 1955 pour voire la ligne définitive de la Mercedes-Benz 190SL.
Sa commercialisation débute la même année, la 190SL est disponible en cabriolet, coupé mais aussi dans une variante Roadster pour la compétition (190SLR). La ligne de la voiture, moins agressive que la 300SL, arrive à conquérir une clientèle bourgeoise qui recherchait une voiture à la fois élégante et racée. A cela, la 190SL bénéficie également d’une finition et d’une qualité digne d’une Mercedes, la voiture dispose de nombreux atouts pour être utilisée au quotidien : portes classiques, un habitacle spacieux pour deux personnes, un coffre permettant de loger quelques bagages…
A son lancement, la Mercedes-Benz 190SL est un succès quasi immédiat, la voiture se vend plutôt bien aux Etats-Unis, mais en Europe, hormis sur le marché allemand, les ventes reste faibles à cause du déficit d’image de l’Allemagne. Ceci aura tendance à diminuer au fil des ans mais le marché qui tire la 190SL restera toujours le marché américain qui absorbe plus de 80% de la production de cette voiture. Des petites améliorations seront effectuées sur cette voiture de temps à autre sans jamais changer la fiche technique de la voiture, ni sa ligne à l’exception du hard-top.
Produite jusqu’en 1963, la Mercedes-Benz 190SL a été vendu à 25.881 exemplaires, un score plus qu’honorable pour une voiture de loisir ! Quant à aujourd’hui, la 190SL est une voiture qui se fait rare et, avec l’explosion de la cote de la 300SL, une partie des passionnés se retourne vers cette voiture, qui voit désormais ses prix devenir hors de la porté pour nombre d’amateurs d’anciennes…
en général, je n’apprécie pas beaucoup la ligne des Mercedes. mais j’aime beaucoup les 190 et 300 SL . j’aime aussi dans un tout autre style les coupés dits « Pagode » dessinés par Paul Bracq, styliste français.