La Citroën Type A est la première voiture de Citroën, celle qui lança la marque au double chevrons et qui en a fait la première entreprise européenne à produire en masse des automobiles. Le fordisme en Europe était lancé, et Citroën allait devenir petit à petit un des grands constructeurs en France ainsi qu’en Europe … Retour sur la Citroën Type A…
Dès 1917, la fin de la première guerre mondiale commence à se profiler à l’horizon, les principaux industriels participant à l’effort de guerre le savent : une fois la guerre terminée, les commandes de matériel militaire cesseront brutalement. Alors pour préparer en douceur la transition, certains commencent déjà à évoquer l’avenir de la paix et préparent leurs plans de production civile, nombre s’intéressent alors à l’automobile.
La production d’automobiles au lendemain de la guerre sera nécessaire : la guerre a provoqué un massacre de chevaux qu’il faudra remplacer par d’autres modes de transport. De plus, la France comptait avant-guerre des centaines de producteurs d’automobiles, qui tenaient plus de l’artisanat que de l’industrie. Or, aux Etats-Unis, la production de masse initiée par le Fordisme a prouvé tous ses avantages, et comme nombre d’industriels français se sont converti dans la production de masse pour servir l’effort de guerre, il n’y a plus qu’à lancer l’automobile de masse…
Dans un premier temps, André Citroën est pris dans un projet avec les producteurs d’avions Morane et Voisin dans le but de concevoir un constructeur d’automobiles à dimension européenne. Mais les dissensions naissent rapidement et Citroën part de son côté pour développer à partir de la fin 1917 une voiture légère de gamme moyenne, qu’il espère produire à la chaine sur le modèle de la Ford T. André Citroën avait compris les intérêts de la production à la chaîne en allant visiter les usines Ford aux Etats-Unis, il souhaite désormais diffuser l’automobile aux classes moyennes alors qu’elle était jusque là réservées aux classes privilégiées.
La petite Citroën est étudiée par André Citroën lui-même, épaulé par l’ingénieur Jules Salomon, expert en voitures populaires puisque ayant été l’un des instigateurs de la marque Le Zèbre avant guerre. La voiture est fin prête courant Septembre 1918, il n’y a plus qu’à attendre l’armistice afin de la faire homologuer, chose faite le 20 Novembre 1918, neuf jours après l’arrêt des combats. La petite Citroën s’appellera Citroën Type A.
Mais si la voiture est homologuée, la production de la Type A ne peut débuter. André Citroën doit auparavant fonder la société des Automobiles Citroën et reconvertir son usine d’armement située sur le Quai de javel à Paris en usine automobile, une tâche qui prendra quatre mois. Dans le même temps, Citroën rachète le constructeur automobile Mors qu’il dirigeait depuis 1906, lui aussi situé au Quai de Javel.
En Janvier 1919, André Citroën annonce à la presse qu’il a l’intention de produire une voiture en grande série, et de la proposer au prix de 7.250 Francs. L’annonce fait grand bruit car en ce temps, la moins chère des automobiles était affichée au double de ce prix. Cette première campagne de presse massive provoque plus de 16.000 demandes de renseignement auprès de l’entreprise Citroën dans les deux semaines qui suivent…
La production débute en Mai 1919, quatre voitures sont produites ce mois, 11 en Juin… André Citroën présente officiellement la Type A le 4 Juin 1919 dans un magasin situé au 34 des Champs Elysées, une petie cérémonie au cours de laquelle il annonce le prix définitif de la voiture : 7.950 Francs. La première vente intervient quant à elle le 7 Juillet 1919, un habitant de Beaulieu sur Dordogne, M. Testemolle, prend commande d’un torpédo de couleur grise. L’aventure est alors lancée et la production augmente à 130 voitures en juillet.
Sur le plan technique, la Citroën Type A pesait 810kg sur la balance, elle était équipée d’un petit quatre cylindres en ligne de 1.327cm3 qui développait 18Cv et qui permettait à la voiture de rouler jusqu’à 65km/h, en consommant en moyenne 7,5 litres aux 100km. La voiture était également équipée d’une boite à trois rapports, ainsi que d’un allumage par magnéto. Et rappelons aussi que la Citroën Type A été livrée prête à rouler, ce qui n’était pas le cas de toutes les voitures à cette époque.
La Citroën Type A était alors disponible en deux variantes de châssis, un à empâtement court de 2,55 mètres, l’autre à empattement long de 2,83m. Huit carrosseries étaient disponibles permettant au client de d’opter entre carrosserie ouverte ou fermée : Torpédo quatre ou trois places, berline à trois ou quatre places, coupé de ville, voiture de livraison, camionnette bâchée et voiture commerciale.
Citroën arrive ainsi à écouler 2.810 voitures pour l’année 1919, et atteint à la fin de cette année une production de 30 véhicules par jour. Le lancement de Citroën est certes réussi mais les ventes ne sont pas aussi élevées qu‘espérées, ce qui détériore l’état financier de Citroën car n’arrivant pas à dégager assez de bénéfices pour rembourser les emprunts nécessaires à la construction de l’usine tout un investissant dans le même temps. C’est pourquoi la Citroën Type A est désormais affichée au prix de 12.500 Francs pour l’année 1920, une augmentation de 57% du prix qui n’empêche toujours pas Citroën d’avoir la voiture la moins chère du marché.
De plus, Citroën avait commis une erreur : pour produire en masse, cela nécessite d’avoir un produit standardisé, à défaut, les cadences de production sont moins élevées et les économies d’échelles sont perfectibles; proposer deux châssis est donc contraire à l’idée du fordisme. C’est pourquoi le châssis court est abandonnée début 1920. Dans le même temps, une nouvelle carrosserie fait son apparition ; le torpédo sport. Cette année là, la production s’élève jusqu’à 100 voitures par jour, faisant de Citroën le premier fabriquant de masse en Europe; quasiment 20.000 Type A sont commercialisées durant ce millésime.
En 1921, Citroën utilise les derniers châssis de la Type A restés invendus pour les carrosser en Coupé de ville afin de créer la Compagnie des Taxis Citroën qui arpentent alors les rues de la capitale et de quelques grandes villes en France. Et le pari fut gagnant car les taxis Citroën démontrent au grand public le confort et la fiabilité des voitures du Quai de Javel, l’aventure était lancée… Quant à la Citroën Type A, elle s’efface en Juin 1921 pour laisser place à la Citroën B2, après 24.093 exemplaires produits.
N’oublions pas qu’André Citroën fabriquait des dizaine de milliers d’obus qui nous ont fait gagner cette guerre et que l’État français a « oublié » de payer ! Ce même État favorisait son chouchou de Renault en le tenant (comme aujourd’hui) à bout de bras avec l’argent des français qui lorsqu’ils achètent une Citroën paient par leurs impôts un pourcentage à Renault ! Maintenant c’est au Japon (Nissan) que nous allons éponger la gestion catastrophique de Renault. Quelle honte !
tout à fait et il faut savoir que CITROEN à toujours était en avance sur son temps , avec beaucoup moins d’argent que RENAULT et autre…..