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Breguet Type A2 (1941-1942)

                 En plus de mettre la France à l’heure du rationnement, les grands industriels nationaux se voient parfois interdire de produire, tel est le cas de Breguet, célèbre producteur d’avions français qui voit son secteur se refermer totalement. La reconversion est forcée en 1940, Breguet tente divers aventures, dont notamment l’automobile…

BRéguet Type A2 electrique

            La Société Anonyme des Ateliers d’Aviation Louis Breguet est fondée en 1911, l’entreprise s’illustre au cours de premier conflit mondial par ses nombreuses innovations et sa force de production. Contrairement à de nombreux producteurs d’avions, Breguet reste dans ce domaine d’activité après le premier conflit mondial, et développe l’aviation civile en fournissant l’Aeropostale. Le fondateur Louis Breguet créa même dans les années 1920 une compagnie aérienne qui fut par la suite fusionnée avec tant d’autres pour former Air France.

                 Mais quand vient l’heure de la seconde guerre mondiale, la France plie face à l’Allemagne et signe l’armistice le 22 Juin 1940. Quelques semaines plus tard, la France annule l’ensemble de ses marchés de guerre le 20 Juillet 1940, ce qui contraint Breguet, comme tant d’autres, à suspendre leurs fabrications militaires. La France ne peut plus acheter d’avions, leur production cesse. Et l’aviation civile est clouée au sol…

                      Chez Breguet, l’usine de Vélizy-Villacoublay est réquisitionnée par l’occupant et échappe au contrôle de l’entreprise française. Il ne lui reste plus que son site de Toulouse acquit dans les années 1930 à Latécoère, qui doit cesser toute production aéronautique mais aussi accueillir le personnel de l’usine de Vélizy-Villacoublay qui s’y replie. Le bureau d’études continue a concevoir les plans de projets d’avions, à réaliser des études de style… le but était de créer une cellule de veille pour mettre en œuvre ces projets en d’autres circonstances.

         Mais pour le personnel d’usine, il faut trouver de nouvelles activités non aéronautiques. Jantes de bicyclettes, travail du métal, et voiture électrique sont au programme. Bien évidement, nous ne traiterons que du projet d’automobile électrique sur cet article, ce dernier permet d’occuper une partie du personnel sur un produit « complexe » tout en répondant à une demande civile. En effet, du fait de l’occupation, l’essence est réquisitionnée, les civils peuvent obtenir de très rares bons de carburant pour leurs voitures… C’est pourquoi se développent des modes alternatifs de transport, comme le gazogène et la voiture électrique.

Bréguet Type A2

           Chez Breguet, une première voiture est réalisée en 1940 avec un moteur électrique de 72 Volt de marque Paris-Rhône, il s’agit de de la Breguet Type A1. Ce moteur était alimenté par six batteries de 6 Volt chacune. Hélas, peu d’informations ne nous sont parvenus de ce modèle, qui pourrait être un prototype préparant la Type A2 que nous essayerons d’évoquer plus en détail.

         La Breguet Type A2 apparait, semble-t-il, au début de l‘année 1941, la fiche technique est sensiblement la même que pour la Type A1 à l’exception près que la A2 est équipée de six batteries de 12 Volts chacune. Le moteur est toujours fournis par Paris-Rhône et reste à 72 Volts. Un variateur permet de doter la voiture d’une marche avant à trois positions ainsi que d’une marche arrière par inversion de polarité.

               Surtout, la Breguet Type A2 se distingue par sa carrosserie étonnante avec un avant arrondi comportant deux phares en son centre, son habitacle s’inspire d’un cockpit d’avion, notamment en ce qui concerne le pare-brise divisé en trois parties. Quant à l’arrière, il se rétréci puisque la voie arrière est plus étroite que la voie avant, afin de loger le moteur électrique entre les deux roues et se passer d’un différentiel, ce qui permet un gain de poids. Mais plus étonnant, l’une de ces deux roues est motrice, l’autre assure le freinage !

Bréguet A2

                    Aussi, la carrosserie de la Breguet Type A2 est réalisée en aluminium (ou plutôt duralium), un matériaux qui permet un gain de poids certains mais son utilisation reste surprenante à l’heure ou la plupart des ressources étaient réquisitionnées par l’occupant. Mais Breguet, par son activité initiale de construction aéronautique devait avoir de l’aluminium à ne plus savoir en faire sous l’occupation… Aussi, par soucis de coûts, le train avant, le système de freinage et la direction aurait été empruntés à la Simca 5.

             Quant aux performances, la Breguet Type A2 pouvait avoir une autonomie de 100km à la condition de rouler à une vitesse de croisière de 20km/h. Pour les clients plus pressés, la voiture pouvait filer jusqu’à 50km/h mais l’autonomie redescendait alors à 65km. A noter aussi que pour optimiser la répartition du poids, les six batteries se répartissent entre l’avant sous le capot et derrière la banquette qui peut accueillir trois occupants.

              Commercialisée au prix de 56.000 Francs, la Breguet Type A2 était une voiture très chère (par exemple, une Citroën Traction s’achetait avant guerre pour 36.630 Francs). Aussi, pour une raison inconnue, les Breguet Type A2 n’étaient pas assemblée dans l’usine de Toulouse mais dans un petit atelier situé à Anglet situé entre Biarritz et Bayonne. Quant à la production, elle est estimée à 200 exemplaires seulement, dont il n’existe aujourd’hui quelques survivantes (sept selon les sources), dont une visible dans le musée régional de l’air d’Angers.

Nous recherchons de la documentation ainsi que de l'iconographie sur les Breguet Type A1 et Type A2. Si vous pouvez nous aidez, contactez-nous sur le mél suivant : alexrenault87@gmail.com