Après une décennie d’errance, BMW se relève dans les années 1960 avec sa Neue Klasse, c’est durant cette époque qu’apparaissent les premières grandes voitures de BMW comme la 2002 pour les berlines, mais également la E9 pour les coupés haut de gamme…
Si l’histoire de BMW a été tumultueuse dans les années 1950, jamais la firme bavaroise n’a abandonné l’idée de produire un coupé haut de gamme malgré de nombreux échecs sur ce segment, comme ce fut le cas avec la 503, puis avec la 3200CS dessinée avec l’aide de Bertone. Ce n’est finalement qu’avec la 2000CS que le succès vient dans ce créneau, BMW avait du passer du six au quatre cylindres pour viser une clientèle plus nombreuse.
En 1968, BMW décide de moderniser sa gamme et présente trois nouvelles voitures lors d’une cérémonie sur déroulant au lac de Tegern au sud de Munich. Deux nouvelles berlines, les 2500 et 2800 sont lancées, cette dernière connait une déclinaison coupé nommée E9 ou encore 2800CS. Cette dernière reprend les grandes lignes de la 2000CS mais avec de profondes modifications : la capot est allongé de treize centimètres pour accueillir un six cylindres en ligne, la face avant perd ses phares sous vitre pour quatre optiques rondes.
Concernant le moteur, après le succès de la 2000CS, BMW fait le choix de revenir au six cylindres en ligne pour marquer ses nouvelles ambitions, celles de figurer parmi les constructeurs de voitures sportives. Initialement, la BMW E9 s’équipe du moteur de 2,8 litres offrant 170Ch à son conducteur, celui-ci est accouplé à une boite manuelle à quatre rapports ou d’une boite automatique ZF en option. Si le châssis est bien né et offre une tenue de route sure, le poids de la voiture (1.345kg) est un frein aux performances, bien que la 2800CS affiche un 202km/h en vitesse de pointe et met 9,2 secondes pour passer de 0 à 100km/h.
Des performances honorables, mais un cran sous les Porsche que BMW rêvait d’aller titiller, ce qui n’empêche à la BMW 2800CS de faire parti des références de la fin des années 1960. Toutefois, la 2800Cs n’est pas sans reproches, BMW a fait le choix d’un freinage mixte composé de freins à disques à l’avant et de tambours à l’arrière, un système qui démontre ses limites lors d’un usage intensif. Pour faire parti des grands, la BMW 2800CS doit évoluer, c’est pour cela que BMW la transforme en 3.0CS à partir de 1971. La 2800CS s’efface alors après 9.399 exemplaires, un score plus qu’honorable.
Avec la 3.0CS, BMW passe dans une autre dimension, la cylindrée du moteur passe à 2985Cm3, ce qui permet de gagner 10Ch pour en afficher 180, les performances sont en amélioration avec une vitesse maximale de 213km/h. Sur le plan technique, la 3.0CS gagne un freinage à disque sur l’ensemble des roues, une direction assistée, des suspensions à correcteur d’assiette, une barre antiroulis à l’avant et un différentiel autobloquant, des éléments encore rares qui étaient l’apanage des sportives.
BMW va encore plus loin avec la version 3.0CSL présentée en même temps que la 3.0CS, cette fois, c’est une voiture taillée pour la compétition que BMW dévoile puisque la marque allemande rêve d’intégrer le Groupe 2 de la FIA, pour lequel 1.000 exemplaires sont nécessaires pour obtenir l’homologation. Le L de CSL signifie Leichtbau (pour poids léger), les premières 3.0CSL ne sont que des 3.0CS allégées avec, autre entre, une carrosserie plus fine avec certaines pièces en aluminium, un vitrage en plexiglas… En tout, cette cure d’amincissement permet de gagner 200kg, 165 exemplaires de cette 3.0CSL trouvent preneur.
En 1972, une nouvelle version est dévoilée, nommée 3.0CSi, elle troque ses deux carburateurs contre un injection Bosch qui fait passer la puissance à 200Ch, les performances s’envolent pour afficher un 219km/h en vitesse maximale et 7,9 secondes pour le 0-100km/h. Cette même année, la 3.0CSL s’équipe d’un moteur cubant 3.003cm3 et affichant une puissance de 200Cv, une version produite à 929 unités !
Pour le millésime 1973, la BMW 3.0CSi obtient le moteur de 3.003cm3 sans que les performances n’évolue. La 3.0CSL version 1973 marque les esprits avec un nouveau kit aérodynamique avec un énorme aileron arrière, une large jupe sous le pare-chocs avant, des dérives le long du capot, et des stickers bleu et rouge, les couleurs de BMW en compétition. Le moteur quant à lui passe à 3.153cm3 et propose 206Ch pour atteindre les 220km/h en vitesse maximale. Cette ultime version de la 3.0CSL fut produite à 167 unités. Les versions compétition sont quant à elles équipées d’un moteur de 3,5 litres qui développe jusqu’à 360Ch.
Enfin, avant que la BMW E9 s’efface en 1975, BMW proposa une version 2.5CS à partir de 1974, une version dégonflée avec un moteur de 2,5 litres afin de répondre à la première crise pétrolière qui ne s’écoula qu’à 844 exemplaires. Toutes versions confondues, la BMW E9 fut produite à 30.546 exemplaires, un score impensable quelques années auparavant pour un coupé BMW. Cette E9 a finalement ouvert une voie importante pour BMW, que le coupé Série 6 E24 continuera d’exploiter…