En 1985, Alfa Romeo présente une nouvelle voiture pour tenter de sortir de la mauvaise passe alors traversée par le constructeur italien, l’Alfa Romeo 75. En réalité, la 75 n’est qu’une Giulietta recarossée, mais son physique fait tout le charme de la voiture qui rencontre un succès inattendu. Un an après son lancement, Alfa Romeo veut lancer la 75 en compétition en lieu et place du GTV, c’est ainsi qu’apparaît la 75 Turbo Evoluzione, une série limitée à 500 exemplaires…
Dans les années 1980, Alfa Romeo ne voyait pas à long terme, les finances de l’entreprise sont tellement réduites que constructeur se contente, pour sortir de nouveaux modèles, de reprendre des bases anciennes : la 33 présentée en 1983 n’est qu’une Alfasud, la 75 lancée en 1984 suit le même chemin en dissimulant des dessous de Giulietta 2. Mais les stylistes d’Alfa Romeo arrivent à cacher cela en sortant des carrosseries s’insérant parfaitement dans les tendances de l’époque, si bien que les deux modèles sont des réussites sur le plan commercial.
Pour soutenir la dynamique, Alfa Romeo décide courant 1986 d’envoyer la 75 se battre sur les circuits européens et s’immiscer sur le Groupe A en lieu et place du GTV. Mais avant de pouvoir fouler le bitume des pistes, la version compétition doit être homologuée et la FIA exige que 500 exemplaires civils soient produits. C’est ainsi qu’Alfa Romeo et son département « Corse » développe une série spéciale dans cette optique, la 75 Turbo Evoluzione.
La voiture est réalisée sur la base de la 75 Turbo 1.8, mais de nombreuses modifications sont nécessaires, dont une importante sur la mécanique. En effet, le moteur de la 75 Turbo est un poil trop gros pour être homologué en groupe A, la cylindrée passe donc de 1.779cm3 à 1762cm3. La raison est simple, le groupe A autorisait les moteurs atmosphériques jusqu’à 3.0 litres de cylindrée ou les moteurs turbocompressés en appliquant un coefficient de 1,7 à la cylindrée, et 1.779 X 1,7 faisait 3.024cm3. Et malheureusement, Alfa Romeo n’a pas anticipé le changement de règlementation qui permettait en 1987 de disposer d’un moteur turbocompressé de deux litres.
Sur la version civile, la préparation sportive est hélas décevante car le moteur affiche seulement 155Cv, la même puissance que la 75 Turbo de série. Toutefois, les performances évoluent légèrement, la vitesse de pointe gagne 10km/h pour plafonner à 210km/h. la voiture met également 8,2 secondes pour passer de 0 à 100km/h et 28,8 secondes pour couvrir le kilomètre départ arrêté.
Pour le reste, la voiture dispose d’un kit carrosserie qui ne passe pas inaperçu avec un spoiler arrière, des jupes sur les pare-choc et des bas de caisse plus larges. N’oublions pas la calandre teinte en rouge, des stickers sur les côtés et les jantes 15 pouces affichant elles aussi une couleur rouge. Au-delà de l’aspect esthétique, le kit de la 75 Turbo Evoluzione a été étudié en soufflerie pour porter le Cx de la voiture à 0,30 ! L’Alfa Romeo 75 Turbo Evoluzione reçoit des éléments qui auraient pu permettre à la voiture d’aller plus loin au niveau des performances : la caisse a été renforcée, les freins sont de plus grande dimension, l’autobloquant passe de 25 à 45%, une barre antiroulis plus épaisse prend place à l’arrière.
Au final, l’Alfa Romeo 75 Turbo Evoluzione fut produite à 500 exemplaires en 1987 seulement, 137 unités ont été réservées pour le marché français. Si le modèle ne convaincra pas les passionnés de sport automobile, d’autant que le modèle ne brilla que peu en compétition, la 75 Turbo Evoluzione présente un réel intérêt dans le monde de la collection de par sa rareté, et une cote élevée quand un modèle est en vente…
Dans votre article, je lis la phrase malheureuse « la 33 présentée en 1983 n’est qu’une Alfasud »
Euh… oui et non, car contrairement à l’Alfasud, l’Alfa 33 dénote un recul dans les caractéristiques… Alors que la Sud, proposait 4 freins à disques, la 33 ne proposait plus que 2 disques et 2 tambours…
Et pour en revenir à la 75 Turbo, c’était une auto fantastique que j’ai eu l’occasion d’essayer (neuve) avec un ancien pilote de Rallye… un régal dans des mains expertes avec des exploits qui aujourd’hui vaudrait une annulation de permis mais qui étaient encore « tolérées » en 1987 comme passer un giratoire tout en dérapage en passant devant deux motards qui verbalisaient un autre automobiliste…. Ils n’ont pas eu le temps de réagir que nous étions déjà repartis très vite et très loin…. 🙂
Une voiture qui malgré ses qualités routières et sportives est restée assez méconnues et c’est bien dommage
J’en ai une depuis 1987 et elle est toujours en parfait état, jamais accidenté, c’est un bijoux, moi aussi passée un giratoire tout en dérapage au petit matin et à chaque fois je me me suis fait prendre en sortie et les gendarmes tournaient autour du véhicule, me demandaient si c’était bien ma voiture et ensuite me disaient , c’est une question stupide on vous à entendu arrivé depuis un bon moment, il semble que vous maitrisez , ils me disaient « aller circulez », et j’ai eu chaque fois la chance de ne pas être sanctionnée. J’ai donné mon alpha à mon frère , il la conserve en parfait état et l’entretien lui même, elle est magnifique, il en est complètement dingue, il semblerait que peu de personne connaissent ce modèle, elle se pilote comme un kart. c’était un vrai bonheur.