Avec sa Tipo, le géant turinois compte bien reconquérir le segment des berlines compactes sur lequel il avait laissé, peut être trop longtemps, la Ritmo. Sur ce secteur, proposer une sportive est un passage obligatoire, si la première mouture échoue, Fiat revient en 1989 avec la Tipo 2.0 IE 16V…
A la fin des années 1980, la Fiat Ritmo fait de la résistance mais elle paie le poids des âges sur un segment très compétitif où s’affrontent, entre autres, les Golf de Volkswagen, la Seat Ibiza, l’Opel Kadett ou encore la Renault 19. Alors pour conquérir cette clientèle, Fiat met le paquet pour réaliser une nouvelle voiture : nouvelle plate-forme, une habilité dans le haut du panier, et design moderne réalisé en interne pour sanctionner Giugiaro qui avait vendu un projet à Seat pour donner naissance à l’Ibiza. La Fiat Tipo venait de naître, sa commercialisation débute en 1988 et connait de suite un important succès.
Sur ce segment, disposer d’une déclinaison sportive n’est pas qu’un simple atout mais quasiment une obligation, Renault dispose de sa R19 16s, Peugeot de sa 309 GTI, Seat de l’Ibiza SXI. En novembre 1989, Fiat lance la première Tipo sportive, nommée Tipo 1.8 IE 16V. Une présentation discrète, des performances trop timides et surtout, disponible uniquement en quatre portes en font un échec commercial. Mais Fiat est bien décidé à lancer sa sportive, alors pour le salon de Genève 1991, le constructeur italien revoit sa copie pour livrer au public une Tipo 2.0 IE 16V.
Si la voiture est encore disponible en seule version quatre portes, comme le reste de la gamme Tipo, la voiture s’équipe désormais d’un quatre cylindres en ligne de 1.995cm3 à double arbre à came en tête, culasse 16 soupapes, alimenté par une injection électronique, et couplé à une boite manuelle à cinq rapports, l’ensemble propose 142Ch. Grâce à un châssis bien conçu la Tipo 2.0 IE 16V offre de bonnes performances bien que limitées par le poids élevé de la voiture (1,2 tonne) : 206km/h, 9,6 secondes pour le 0 à 100km/h.
En revanche, la présentation extérieure reste dans la retenue, outre le fait qu’il s’agisse d’une version à cinq portes, seule la calandre avec deux prises d’air et teint de la couleur de la caisse, tout comme les rétroviseurs, les montants de portes peints en noir, et l’adoption de discrètes jupes sous le pare-chocs permettent de distinguer la Tipo 2.0 IE 16V. Aller, il y avait bien les jantes 15 pouces en alliage et le bandeau rouge sur le bouclier qui permettaient de voir qu’il s’agissait d’une Tipo en habits de sport.
1993 est une année important pour la Tipo puisque c’est celle du restylage : la face avant est revisitée avec une nouvelle calandre et des optiques plus fins. C’est surtout l’arrivée de la Tipo en version trois portes qui change la donne et permet enfin de satisfaire les amateurs de petites sportives pour qui une cinq portes était inconcevable. Ce restylage s’accompagne de diverses nouveautés, notamment concernant le domaine de la sécurité : ceinture ajustables avec prétensioneurs, renforts de portières, ABS monté de série, et airbag disponibles en option. Hélas, les nouvelles normes obligent la Tipo 2.0 IE 16V de se doter d’un catalyseur qui fait tomber la puissance à 139Ch. Cela n’empêcha pas la voiture de figurer encore deux années de plus au catalogue Fiat, avant de céder sa place à la Brava HGT.