Aux Etats-Unis, les pick-up japonais ont rapidement trouvé leur clientèle, si bien que les constructeurs américains tentent une contre-attaque dans les années 1980. Chez Jeep, on décline la récente Cherokee XK en un pick-up mi-laborieux, mi-loisirs, nommé Comanche…
Nous sommes dans les années 1980, aux Etats-Unis, les constructeurs japonais sont désormais bien établis avec quelques domaines de prédilection, les petites voitures économiques, les coupés, mais aussi les pick-up. Sur ce dernier domaine, les japonais brillent par la qualité de leur production qui détourne rapidement nombre d’américain des propositions nationales. Néanmoins, AMC est décidé à ne pas se laisser faire et lance, en même temps que Chrysler, le projet d’un pick-up destinés tant aux professionnels qu’à une clientèle désireuse d’une voiture de loisirs.
Chez AMC, la filiale Jeep avait sorti en 1984 la Cherokee XJ (lire aussi : Jeep Cherokee XJ), une voiture qui se prête à être déclinée en version pick-up à moindre frais. Toutefois, la structure monocoque de la Cherokee doit être modifiée afin d’accueillir un sous-châssis, lequel permet de recevoir une caisse sur la partie arrière. Présentée en 1985 et effectivement commercialisée à partir de 1986, la Jeep Comanche est lancée avec un choix entre trois motorisations : le quatre cylindres en ligne de 2,5 litres d’origine AMC, un V6 de 2,8 litres provenant de chez GM, et un quatre cylindres en ligne Turbo Diesel de 2,1 litres provenant de chez Renault (rappelons que Renault était alors actionnaire majoritaire d’AMC).
La Comanche était alors la voiture la moins chère de la gamme Jeep, proposée pour le millésime 1986 au prix de 7.049$. Malgré une finition extérieure de voiture de loisirs, l’habitacle reste rudimentaire et davantage tourné vers le côté utilitaire : tableau de bord en plastique dur, le reste des matériaux est choisi pour leur durabilité. L’ensemble des commandes est pensé pour être simple d’utilisation, en bref, pas de folie pour le Comanche. Toutefois, son prix pouvait rapidement monter par l’ajout d’option; notons que la voiture était disponible avec deux longueurs, et si elle était proposée de base en deux roues motrices, il était possible de passer commande pour un Comanche à quatre roues motrices moyennant finance.
En 1987, alors que Renault abandonne son aventure américaine en cédant AMC à Chrysler, la Jeep Cherokee connait un restylage dont bénéficie également le Comanche, la face avant est légèrement remaniée. A cette occasion, Jeep modifie sa gamme de moteur, le V6 est remplacé par un six cylindres en ligne de 4,0 litres de cylindrée pour une puissance de 173Ch, le moteur diesel Renault est quant à lui abandonné faute de ventes suffisantes. Si les ventes du Comanche se maintiennent en 1987, elles chutent rapidement l’année suivante, sonnant la fin programmée de la Jeep Comanche.
L’intégration de Jeep dans le groupe Chrysler nécessite la fin du pick-up Jeep au profit du Dodge Dakota. En interne d’abord, les ventes passent de 25.000 unités en 1989 à 9.000 unités l’année suivante, mais la Comanche a fait un peu de résistance, sa production étant finalement arrêtée le 12 juin 1992. Au final, seules 190.446 Jeep Comanche ont été vendues au cours de sa carrière, un score relativement faible pour le marché américain qui écoulait des milliers de véhicules tous les ans. Notons, pour conclure, que si Renault fut l’importateur de Jeep en Europe, la Comanche ne fut jamais importée officiellement en France.
Oh un comanche ! Un vieux souvenir. J’en ai eu un. Merveilleusement poussif (malgré un v6) mais j’aimais bien son look. C’était en 2001, au canada.