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Bombardier B12 (1942-1951)

                   Si l’entreprise canadienne Bombardier est aujourd’hui connue pour ses matériels ferroviaires et avions, son aventure débute dans les années 1930 avec une activité proche de l’automobile, la conception d’Autoneiges. Partons à la découverte de la plus connue d’entre elles, la Bombardier B12… 

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             Joseph-Armand Bombardier, québécois natif de Valcourt est un mécanicien autodidacte, il fonde son garage en 1926 dans sa ville native à l’âge de 19 ans. Mais au Québec, dans les années 1920, le réseau routier n’est pas encore très développé et les hivers sont rudes, la neige empêchant la circulation des véhicules. Déjà, à l’âge de 15 ans, Joseph-Armand Bombardier avait tenté de trouver une solution de mobilité en hiver en montant un moteur de Ford T sur un chariot équipé de quatre skis, la traction était faite par une hélice. Jugé trop dangereux par son père, ce véhicule à hélice fut vite démonté.

         Durant l’hiver 1934, alors qu’il est toujours garagiste à Valcourt, Joseph-Armand Bombardier perd l’un de ses fils qu’il n’avait pu amener à temps à l’hôpital en raison des routes bloquées par la neige. Il décide alors de se pencher à nouveau sur les solutions de mobilité en hiver et réalise un premier prototype d’autoneige, qu’il perfectionne. Le 21 décembre 1936, Bombardier dépose un brevet sur le « barbotin-chenille », un système de transmission réalisé partiellement en caoutchouc.

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                    Dans le même temps, Bombardier obtient quelques commandes de riches clients et professionnels auxquelles il répond en réalisant des véhicules sur-mesure. Petit à petit, conscient qu’une demande existe pour ses autoneiges, Bombardier commence à standardiser ses produits. Le premier véhicule réalisé en « série » fut la B7, nommé ainsi en raison de son nombre de place, qui fut un tel succès que les installations de Bombardier ne permettent plus de répondre à la demande dès 1939.

              En 1940, une nouvelle usine est construite avec une capacité de 200 véhicules par an, elle fut inaugurée le 29 janvier 1941. Cette même année, il développe une nouvelle autoneige capable de transporter 12 personnes, ainsi nait la B12 dont le brevet est déposé le 23 juin 1942. La Bombardier B12 présente un profil allongé, conférant au véhicule une ligne plus fluide que la B7. La succès de la B12 est immédiat, les ventes se multiplient de la part des professionnels en quête d’un véhicule capable de transporter hommes ou marchandises sur la neige.

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                Par rapport à la B7, la Bombardier B12 dispose d’une meilleure stabilité grâce à des chenilles plus larges et à une suspension indépendante. Côté moteur, la C7 était mue par un V8 Ford, la B12 reçoit un six cylindres en ligne Chrysler Industrial type T-120, avec plus de quatre litres de cylindrée, ce moteur propose 215Ch et surtout, beaucoup de couple. La transmission est assurée par une boite manuelle à trois rapports provenant également de chez Chrysler, l’ensemble permettant à la B12 de rouler jusqu’à 48km/h.

            Hélas, la seconde guerre mondiale freine les ambitions de Bombardier, le gouvernement canadien impose désormais à Bombardier la conception de véhicules militaires, un premier prototype de blindé basé sur la Bombardier B12 est réalisé pour transporter des troupes en Norvège, il fut suivi d’autres véhicules commandés par l’armée canadienne. Pendant la guerre, quelques rares commandes d’autoneiges civiles sont livrées aux rares personnes autorisées à en acheter.

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              Une fois la paix revenue, le Bombardier B12 retrouve logiquement sa place auprès de la clientèle civile, entre 1945 et 1946, Bombardier écoule 236 autoneiges (contre 27 entre 1942 et 1943). La demande est telle que Bombardier fait construire une nouvelle usine, inaugurée en 1947, qui s’équipe d’une chaine de montage inspirée du Fordisme, capable de produire 1.000 unités par an.

                Mais à la toute fin des années 1940, le gouvernement canadien impose à toutes les communes de procéder au déneigement de leur voirie, la Bombardier B12 perd un peu de son intérêt. Bombardier commence alors à se diversifier dans divers domaines, comme les travaux forestier, la B12 quant à elle reste en production jusqu’en 1951, terminant sur le chiffre de 2.917 autoneiges B12 commercialisées. Et sur la base de la B12, Bombardier développa la C18 à la capacité d’emport toujours plus élevée…