Simca 1200 S (1967-1971)

            Dans les années 1960, Simca affirme sa place de grand constructeur automobile et présente une gamme qui va de la populaire à la voiture de luxe. Aussi, le client automobile devient désormais avide de performances, le segment des petites voitures sportives devient porteur et nombre de marque s’y engagent. C’est le cas de Simca avec la 1000 Coupé Bertone, mais son manque de puissance ne lui permet pas de se présenter comme une véritable sportive. Il faut finalement attendre 1967 et l’arrivé de la 1200S pour avoir une voiture ambitieuse …

Simca 1200S (2)

             Simca est une affaire bien prospère, son dirigeant Henry Pigozzi a su faire repartir la marque après guerre avec l’Aronde puis la faire monter en puissance avec le rachat de Ford SAF. Dans les années 1960, la petite 1000 est présentée, voiture populaire et bon marché, son succès est immédiat. Mais aussi, Simca a toujours proposé des voitures de loisirs dans sa gamme avec des coupés et cabriolets… La 1000 ne pouvait y échapper. Mandatant Facel Metallon et Bertone pour décliner la 1000 en coupé, c’est finalement le projet italien qui est préféré, il fut présenté au salon de Genève 1962. La 1000 Coupé présente des lignes à la fois élégantes, équilibrée; une carrosserie présentant tout le charme des créations italiennes.

Simca 1000 Coupé

               Mais pour un coupé, la presse tout comme le public soulignent le manque de chevaux de la voiture, qui ne peut objectivement pas rivaliser avec des René Bonnet Djet, des Panhard CD ou des Alpine dont l’A110 venait aussi d’être présentée. A l’instar d’une Renault Caravelle sortie quelques années plus tôt, la Simca 1000 Coupé apparaît comme une voiture féminine et se présentait d’avantage comme une voiture du dimanche. Rajoutez à cela un prix élevé et vous comprendrez rapidement son échec, la 1000 Coupé produite à moins de 10.000 exemplaires entre 1963 et 1967.

             Si de nombreux constructeurs auraient arrêté les frais après cette déconvenue, Simca analyse que le marché du coupé sportif reste porteur, et malgré tout, 10.000 exemplaires pour une 1000 Coupé qui n’avait d’autre argument que sa ligne, c’est un score honorable. Aussi, les choses changent chez Simca, le capital passe aux mains des américains en 1963 et Pigozzi décède à la fin de l’année 1964. La fin du coupé chez Simca avait été envisagé, mais avec le développement du moteur 1100, Chrysler finit par octroyer des crédits pour améliorer le Coupé Simca.

                Présenté en Juin 1967, le nouveau Coupé Simca prend le nom 1200S. La ligne est bien plus agressive que l’ancien modèle, aidé par une face avant à quatre phares de grand diamètre, une large calandre et un nez élancé qui n’a qu’une envie : fendre l’air. Le capot avant reçoit également deux sorties d’air, un élément que l’on pourrait croire esthétique quand on sait que le moteur est à l’arrière, mais il n’en est rien : ces sorties permettent de refroidir le radiateur qui est placé à l’avant ! Dans les détails, la voiture se pare de jantes en tôle, d’un logo Simca sur fond de drapeau à damier… Et globalement, la carrosserie de la 1200S affiche un CX de 0,38.

               Sous le capot arrière, c’est un quatre cylindres en ligne de 1.204cm3 qui prend place, celui-ci est alimenté par deux carburateurs Solex à double corps, il développe au final 80Ch. Préparé sur la base du moteur 1100, il reçoit une nouvelle culasse et son taux de compression est élevé de 10,25 à 1… Un bloc qui fera plus tard le bonheur d’artisans comme CG… Accolé à une boite à quatre rapports synchronisés bien plutôt bien étagés, si ce n’est un trou entre la 3 et la 4, la voiture offre de bonnes performances avec une vitesse maximale à 175km/h et 34,5 secondes pour courir le kilomètre départ arrêté.

Simca 1200S (1)

                 Quant à l’habitacle, Simca a fait un effort de présentation avec l’utilisation de faux bois sur la planche de bord et des cerclages chromés autours des cadrans, sans oublier le volant à trois branches recouvert de bois. La finition parait ainsi luxueuse sans être trop dépouillé par rapport à d’autres sportives. L’équipement est complet pour l’époque, on y trouve un compte-tour, des aérateurs latéraux, des pochettes de rangements, un allume cigare… La liste est longue pour une sportive!

                    Avec la 1200S, Simca peut enfin jouer dans la cour des Gordini ou encore des NSU, en revanche, les Alpine et autres grandes sportives paraissent hors de portée. Mais avec sa présentation à la fois sobre et sportive, la 1200S conquiert rapidement son public et les ventes sont en augmentation par rapport à la 1000 Coupé. Petit à petit, Simca fait évoluer sa sportive avec en 1969 une direction à crémaillère qui permet de rendre plus précise sa conduite, ou encore un servofrein ou des fauteuils inclinables. Mais le plus important pour nombre de clients, c’est le moteur qui gagne 5cv cette année là pour une puissance totale portée à 85Ch, les performances s’améliorent légèrement avec, entre autres, une vitesse maximale qui passe à 179km/h.

                   Cependant, la Simca 1100 présentée la même année que la 1200S monte en puissance et demande de plus en plus d’efforts à Simca pour répondre à la demande. Par conséquent, la production de la 1200S ne peut plus se faire au sein de l’usine de Poissy, c’est désormais à Rotterdam dans l’usine Chrysler que la 1200S est assemblée. Mais il ne restait hélas plus beaucoup de temps à vivre pour la 1200S, car sa production est finalement arrêtée en 1971 après 14.741 exemplaires (dont 3.114 fabriqués aux Pays-Bas).

 

11 réflexions sur « Simca 1200 S (1967-1971) »

  1. J’ai eu en 72 une Simca 1200S année 68 que j’avais acheté en occasion…je l’ai crashé malheureusement…..dans un virage ,à vive allure j’ai fait un tout droit,je me suis retrouvé dans une prairie en contre-bas…manque de bol j’ai pris le seul poteau de signalisation sur cette route….donc dégats importants mais pas de blessures….j’ai eu plusieurs sportives ensuite(Fiat 128 rally en 73,FiatBerlinetta en77,Escort XR3 en 82) mais jamais aucune ne m’a fait flipper comme la 1200S……après tant d’années ,je suis toujours aussi amoureux de cette voiture

  2. Eh oui une bien belle époque , moi j’étais mécanicien et ça c’était de la vrai mécanique , aujourd’hui avec l’électronique c’est plus de la mécanique , ont ne refait plus de moteur , ont ne répare plus de pompe a eau , ni de démarreur , ont change , je regrette cette époque ou l’ont avait les mains pleine de cambouis , c’était la vie .

  3. ‘j ai vu aujourd’hui un convoi de 1200s et CG 1200s a ibardin au PAYS BASQUE
    Quel plaisir de revoir ces voitures mythiques. Je n’ai pu m’empêcher d’aller discuter avec les propriétaires car j’ai eu une 1200S dans les années 70.
    J,envisage même d’acquérir une 1200S ou Gc1200S

  4. sympa de retrouver cette Simca,
    qui avec l’ouverture du marché commun, a vu sa concurrence augmenter à l’epoque avec les 850 et surtout 124 coupé, Kadett et Karmann !
    Simca était en France un des constructeurs les plus attractifs, tres latin dans ses productions.

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