Quand l’équipe WM (pour Welter & Meunier) fut fondée en 1969 par deux amis du centre d’études Peugeot, aucun ne pensait un jour courir les 24 heures du Mans et tirer la couverture médiatique vers eux. Pourtant, avec la P88, WM réussi cet exploit sans pour autant jouer la gagne, mais en voulant battre le record de vitesse enregistré sur le circuit sarthois.
En fondant l’équipe WM, Gérard Welter et Michel Meunier s’exercent tout d’abord sur la Peugeot 204 et réalisent une véritable voiture de course dotée d’une carrosserie en fibre de verre et d’un moteur de 135Cv. Avec cette première expérience, WM s’oriente petit à petit vers la conception de barquettes puis envisage de s’engager aux 24 heures du Mans 1976 avec la P76, une voiture qui s’équipe d’un V6 PRV issu de la 604 (lire aussi : Peugeot 604). Cette première édition se solde par un abandon, mais cela n’empêche pas WM de présenter deux protos l’année suivante, l’un d’eux termina la course à la 15ème place !
Pour l’édition 1980 des 24 heures du Mans, Peugeot soutient officiellement la structure WM, trois voitures sont engagées, une des P79/80 termine à la quatrième place, un score plus qu’honorable pour une petite structure qui en était à sa cinquième participation à l’épreuve mancelle. Avec ce résultat, WM obtient des financements lui permettant d’inscrire quatre voitures en 1981, mais WM ne brille pas cette année… Il faut attendre 1984 pour avoir un nouvel exploit quand une WM arrive à tenir la tête de la course quelques minutes.
Pour la saison 1987, WM développe la P87 à moteur V6 Peugeot turbocompressé, cette voiture s’avère très rapide lors de ses premiers essais, les ingénieurs WM pensent possible d’atteindre les 400km/h. Des tests sont réalisés sur une portion d’autoroute nouvellement terminée et confirment cette ambition. Aux 24 heures du Mans, WM veut jouer la gagne et pourquoi pas, battre le record de vitesse dans la ligne droite des Hunaudières, un exploit qui permettrait de se démarquait à défaut de victoire. Lors de l’épreuve mancelle, les deux P87 n’arrivent pas à décrocher une vitesse supérieure à 379km/h et les deux voitures abandonnent sur casse moteur. Le record de 391km/h réalisé par Porsche tient encore.
Mais l’idée de décrocher le record de vitesse fait mouche, WM vise officiellement cet objectif pour l’édition des 24 heures du Mans 1988, gagner la course n’est qu’une illusion, la terminer serait déjà un exploit. Le « projet 400 » est lancé, WM fait appel à son sponsor Heuliez (lire aussi : Heuliez) pour devenir un véritable partenaire dans cet exploit, le carrossier devient acteur dans les développements de la voiture en ouvrant son centre de recherches. Heuliez travailla sur les flux internes afin d’assurer un bon refroidissement de la mécanique tout en évacuant ses flux d’air de façon optimale pour assurer une meilleure stabilité à la voiture. Heuliez finança même des tests en soufflerie pour la WM P88 afin de retenir les meilleures solutions à haute vitesse. La carrosserie est une chose, mais pour battre le record de vitesse, il faut aussi de la puissance : la WM P88 s’équipe d’un V6 PRV de trois litres de cylindrée, équipé de deux turbos qui envoient la puissance à 910Cv !
L’équipe aligne une P87 et une P88 aux 24 heures du Mans 1988. Dans leurs tentatives de record, la WM P87 abandonne à la cinquième heure de course, la P88 reste en course et signe, le samedi soir à 20h46, un 407km/h dans la ligne droite des Hunaudières avec Roger Dorchy à son bord. WM réussi son exploit de réaliser la plus haute vitesse atteinte au Mans, mais ce record s’est fait au détriment de la fiabilité, la WM P88 abandonnant dans la nuit… Après cet exploit médiatique repris par Peugeot dans sa communication avec l’abaissement volontaire de la vitesse à 405km/h pour soutenir la nouvelle berline du Lion. WM revient au Mans en 1989 pour une dernière chevauchée qui se fera sans exploit, mettant un terme à l’aventure de ce constructeur.