Dans les années 1980, le groupe British Leyland cherche un second souffle, la amrque Austin lance à cette époque de nouveaux modèles pour conquérir le marché. Après la Metro qui réussit sur le segment des citadines, arrive en avril 1984 une berline populaire commercialisée sous le nom Montego…
A l’aube des années 1980, le groupe British Leyland connaît une importante crise causée par les défauts des véhicules commercialisés sous les multiples marques du groupe. On peut notamment citer l’Austin Allegro qui a contribué à écorner l’image du groupe. Toutefois, British Leyland semble décidé à tourner la page et permet à la marque Austin de se renouveler : en 1980, la petite Metro voit le jour et vise le marhé convoité des citadines. Puis, quatre ans plus tard, le duo Maestro/Montego vise des segments porteurs en termes de ventes. La Montego est une berline populaire commercialisée à partir de 1984.
Présentée le 25 avril 1984, la Montego est la nouvelle berline familiale d’Austin, et au-delà même de cette marque, d’une grande partie des berlines du groupe British Leyland puisqu’elle remplace au pied levé la Morris Ital, l’Austin Ambassador et l’Allegro. À la base de la Montego, on trouve le projet LC10 lancé en 1977 qui devait doter British Leyland d’une voiture comparable à la Golf : la Maestro. Et comme nombre de constructeurs de l’époque, on y rajoute une variante à coffre pour donner naissance, avec peu de frais, à une berline. Ainsi est mis en route le projet LM11 qui, s’il utilise la même base, s’écarte des développements de la future Maestro. Dans le viseur de la Montego, les Vauxhall Cavalier et Ford Sierra avaient du souci à se faire… Du moins le pensait-on chez Austin-Rover, nouveau nom du groupe British Leyland.
Pour faire de la Montego un succès, on dote la voiture d’une carrosserie consensuelle, presque banale mais dotée d’un petit quelque chose de britannique, peut-être l’excentricité de sa lunette arrière qui déborde amplement sur les côtés. Malgré l’ajout d’un coffre, la ligne générale de la Montego reste équilibrée, notamment en raison d’un empattement plus long que sur la Maestro, peut-être aussi parce que la Montego s’écarte intelligemment des lignes de la Maestro pour enlever, au premier coup d’œil, leur lien de parenté.
Aussi, pour attirer le chaland, Austin dote la Montego d’une large gamme de motorisations. Au bas du tableau, un quatre cylindres de 1,3 litre propose 68 ch, au-dessus, une version de 1600 cm³ propose 86 ch, plus convenable pour mouvoir correctement cette petite berline. Enfin, au sommet de la gamme, est présent un 2,0 litres qui développe 104 ch en version carburateur, 115 avec l’injection. Outre le large choix de mécaniques, Austin décline la Montego en quatre finitions, de la basique L et son équipement minimaliste à la luxueuse Vanden Plas.
Rapidement, la gamme Montego s’enrichit avec l’arrivée de la version break dévoilée en octobre 1984. Si la berline était déjà généreuse en termes de volume de coffre, ce n’est finalement rien à côté du break. Enfin, en 1985, la Montego se décline en version sportive commercialisée sous le badge MG. La voiture s’équipe d’un moteur 2,0 litres turbocompressé proposant 150 ch et permettant une vitesse de pointe (théorique) au-delà des 200 km/h.
Sur le plan commercial, la MG Montego s’en sort plutôt bien en intégrant le top 10 des voitures les plus vendues au Royaume-Uni. Cependant, les chiffres demeurent en dessous des espérances d’Austin, et finalement, la Montego n’a inquiété que peu les Ford Sierra et Vauxhall Cavalier. Pire, au sein du groupe Austin-Rover, la Montego est concurrencée par l’arrivée des voitures japonaises rebadgées, comme la Triumph Acclaim et la Rover 200 première du nom, toutes deux présentées en 1984 et dérivant de la Honda Ballade. Mieux finies et plus fiables mécaniquement, ces dernières s’imposent rapidement sur le marché.
En 1988, il y a eu un gros chambardement : la marque commerciale Austin est abandonnée, laissant la seule marque Rover survivre. Et c’est discrètement que la Montego reçoit le badge Rover. Elle a alors été commercialisée sous le seul nom Montego et a fait office d’entrée de gamme du groupe Rover. Une version Turbo Diesel à injection est alors apparue, avec ses 81Ch. La voiture s’est démarquée et a réussi à trouver des clients en France. En 1989, la Montego a subi un léger restylage qui a modernisé sa face avant. La version break s’est enrichie de deux places dans le coffre, dos à la route, pour lutter contre l’arrivée des monospaces.
En 1992, quand Rover dévoile sa nouvelle berline, la 600, dont la ligne est très moderne, la Montego semble dès lors condamnée, mais la voiture fit de la résistance et fut proposée jusqu’en 1995. Au final, l’Austin Montego aura eu une carrière honnête mais loin des espérances. Lors du lancement de la voiture, les cadres d’Austin pensaient dur comme fer à la réussite de la voiture et planifiaient d’investir les bénéfices obtenus par la voiture dans la conception d’une nouvelle berline… Austin disparaitra quatre ans plus tard.
Avec 571.000 exemplaires commercialisés sur onze millésimes, la Montego s’est principalement vendue au Royaume-Uni qui prend 77% de la production du modèle, là-bas, la voiture aura rapidement l’image d’un produit à usage unique, et donc que l’on jette après son utilisation. A l’exportation, la Montego a connu un petit succès d’estime en France, sa carrière fut discrète dans le reste de l’Europe continentale.