En 1992, le constructeur nippon lance la 323 dans sa version GT-R, une série limitée à 2.200 unités dont 200 sont destinées à la France. Cette version sportive et radicale doit permettre à Mazda d’engager au championnat du monde des rallyes sa voiture…
Pour comprendre l’arrivée de la Mazda 323 GT-R, il faut se replonger quelques années en arrière, en 1986, le championnat du monde des rallyes est mené par le Groupe B avec une lutte entre Peugeot, Audi et Lancia. En embuscade, les constructeurs japonais réussissent à briller malgré l’engagement de simples deux roues motrices, Mazda monte sur la troisième place du rallye de l’Acropole 1985 avec une Mazda RX7. Mais voilà, le Groupe B est condamné, le futur Groupe S est tué dans l’oeuf, laissant le Groupe A devenir le fer de lance du championnat du monde des rallyes.
Le Groupe A était très restrictif avec une puissance bridée, des éléments de carrosserie provenant des voitures de série et une homologation obtenue après 2.500 unités civiles produites. Ces restrictions rabattent les cartes et permettent l’arrivée de nouveaux sur le devant de la scène, dont les japonais : Toyota débarque avec une Celica, Nissan avec la Sunny 200 GTi R. Quant à Mazda, le projet initial prévoyait de courir en RX7 mais rapidement, la 323 prend le dessus.
Faute de résultats, la Mazda Rallye Team demande l’autorisation du cosntructeur japonais pour développer une version encore plus aboutie de la 323, qui pourrait être commercialisée auprès d’une jeune clientèle peu argentée. Ainsi apparait la 323 GT-X, présenté courant 1989 et développée par l’équipe Motorsports Engineering de Mazda, la même qui planche pour un engagement aux 24 heures du Mans. Désormais équipée d’un Turbo et de quatre roues motrices, la 323 GT-X avec ses 180Ch et Timo Salonen au volant permettent de faire des miracles.
Les bons résultats permettent de lancer de nouveaux développements pour muscler la 323, après la GT-X, vient l’ère de la GT-R qui apparait en 1992. Réalisée sur la base d’une GT-X, les principales différences se retrouvent dans le pare-chocs avant, plus large, peint de la couleur de la caisse et englobant deux énormes anti-brouillards assez peu esthétiques. Notons aussi la présence d’un becquet sur la partie supérieure du hayon, de nouvelles jantes à 10 branches, ou ses sorties d’airs sur le capot. Dans l’habitacle, en revanche, la GT-R offre un intérieur de simple 323 de série à quelques rares exceptions : sièges avant sport, volant à trois branches et levier de vitesse drapé de cuir. Et pour limiter les kilos superflus, l’équipement est réduit : pas de vitres électriques, radio…
Sous le capot, la Mazda 323 GT-R récupère le quatre cylindres de 1,8 litres à 16 soupapes que l’on retrouve notamment dans le roadster MX5, équipé d’un turbocompresseur IHI et d’un échangeur, l’arbre a cames est allégé, les soupapes sont traitées au sodium. Au final, la 323 GT-R propose 210Ch (185 sur les versions de série européenne à cause du catalyseur obligatoire), une puissance transmise aux quatre roues et qui permettent de belles performances : 7,2 secondes pour le 0 à 100km/h, une vitesse maximale à 218km/h.
Commercialisée à partir du mois de septembre 1992, la Mazda 323 GT-R est disponible en France moyennant 139.900 Francs, un prix plus abordable que ses rivales qui disposent toutefois de l’argument de la puissance : la Lancia Delta HF et ses 205Ch valait 240.000 francs, la Nissan Sunny GTi-R coûtait 178.500 francs pour 220Ch… En option, la Mazda 323 GT-R peut offrir la climatisation, la radio, ou encore une sellerie cuir. Quant aux teintes, le client pouvait opter entre blanc, noir et rouge.
Quant à la carrière sportive de la Mazda 323 GT-R, elle fut discrète, la raison à sa cylindrée parmi les plus faibles du Groupe A, condamnant la voiture à jouer dans le peloton sans jamais faire de vague. En revanche, dans le Groupe N (des voitures de série sécurisées), la 323 GT-R s’offre le championnat 1993, ou encore le championnat de France des rallyes de terres…