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Toyopet SA (1947-1951)

              En 1947, alors que le Japon commence à peine à se relever de la Seconde Guerre Mondiale, Toyota présente puis commercialise sa première voiture de l’après-guerre, une voiture qui tente d’être économique mais qui loupa sa cible…

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       Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Toyota était encore un tout jeune constructeur, son activité en tant que fabricant d’automobiles débutait en 1935 avec l’étude d’une voiture particulière, la Toyota A1, qui permet la mise en production courant 1936 de la voiture Toyota AA et du camion Toyota G1. Au cours du conflit mondial, Toyota produit des camions pour soutenir l’effort de guerre. Le 14 août 1945, l’usine Toyota de Koromo est bombardée, un quart des installations est détruite dont la fonderie, des dégâts qui mettront de nombreux mois à êtres réparés puisqu’il faut attendre mars 1947 pour voire à nouveau une production automobile sortir.

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La Toyopet SA à côté de la SB

          A cette époque, les constructeurs nippons n’ont pas le droit de produire des automobiles, les pouvoirs politiques n’autorisant que les utilitaires et poids-lourds mais laissent les constructeurs développer des voitures particulières pour les commercialiser le moment venu. Chez Toyota, depuis la fin 1945, les bureaux d’études développent un projet de petite voiture économique, un moteur est mis au point au cours de l’année 1946, et une première automobile est dévoilée en janvier 1947 : la Toyota Model SA. Il s’agit d’une voiture à deux portes « suicide », à la ligne aérodynamique rappelant la Volkswagen Coccinelle, il n’est pas impossible que Toyota se soit inspiré de l’allemande pour sa SA, en témoigne encore la lunette arrière en deux parties, d’autant que le châssis poutre et les quatre suspensions indépendantes semble repris à la Volkswagen.

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                 Mais la comparaison avec la Volkswagen s’arrête là, la Toyota SA est équipée d’un moteur placé à l’avant et refroidit par eau. Ce moteur, le Type S, est un quatre cylindres en ligne à soupapes latérales (une première chez Toyota) de 995cm3 et développant 27 Ch, il a été inspiré par la mécanique de l’Adler Trumpf-Junior et du « baby-Ford » monté notamment sur la Ford Y. Comme la Toyota SA ne peut alors être commercialisé, on retrouve le moteur Toyota Model S sur l’utilitaire SB produit dès mars 1947. Il est à noter que le choix d’un moteur à soupapes latérales a été dicté par le rationnement des matières premières et par rapport à l’outillage dont disposait alors Toyota. Le moteur entraine les roues arrières, et la transmission s’effectue par une boite manuelle à trois rapports.

               Aussi, lors de la présentation de la Model SA, Toyota consulte le public pour commercialiser cette petite voiture sous une nouvelle marque, le nom « Toyopet » est alors retenu courant septembre 1947. Entre temps, l’armée américaine lâche un peu de lest en juin 1947, les constructeurs automobiles peuvent dès lors commercialiser des voitures particulières mais dans la limite de 300 voitures par an, avec un moteur d’une cylindrée inférieure ou égale à 1.500cm3 et à un prix déterminé par les autorités nippones : 250.00 Yens, soit l’équivalent de 5.000$ US d’alors (1). La production de la Toyopet SA débute en octobre.

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              Malheureusement pour Toyota, la SA s’avère être un échec commercial, si les limitations draconiennes sont présentes au Japon jusqu’en octobre 1959, la SA se vend très mal. D’une part, les particuliers qui pouvaient s’offrir une automobile étaient encore peu nombreux en cette fin des années 1940, mais également, la Toyota SA étant une voiture à deux portes, elle était d’office éliminée des marchés de flotte de taxis qui était important en volume. La production de la Toyopet SA s’étale jusqu’en 1951 mais à peine plus de trois cent unités ont été produites.

Sources
(1)  : The Mobile Press Register, 09 novembre 1947.
Automobiles-Japonaises.com