Elie-Victor Buchet est un pionnier de la mécanique automobile, s’intéressant dès son plus jeune âge aux machines à vapeur, il se tourne ensuite vers le moteur électrique puis le moteur à explosion. Il fonda sa propre entreprise de conception de mécanique en 1898, son inventivité et la qualité de ses moteurs lui permettent de se faire un nom très rapidement, équipant des véhicules automobiles, des bateaux, et déjà, des dirigeables. Un de ses moteurs équipa le dirigeable de Santos-Dumont en 1901 qui remporta le prix Deutsch de La Meurthe qui offrait une récompense au premier capable de faire une boucle Saint-Cloud – Tour Eiffel – Saint Cloud en moins d’une demi-heure.
Buchet équipe également de nombreux coureurs sportifs qui courent avec ses moteurs permettant à l’entreprise d’obtenir un palmarès dès ses débuts lors de courses de ville à ville, des records de vitesse et d’endurance réalisés sur piste. L’entreprise devient rapidement un acteur important du moteur et compte comme clients des constructeurs de cycles comme Alcyon et des constructeurs automobiles tels Fouillaron ou Chainless. Les établissements Buchet connaissent un essor important, l’entreprise déménage de ses locaux initiaux à Paris, avenue Daumesnil, vers l’ouest parisien, berceau de l’automobile, où Buchet s’installe à Levallois-Perret. L’entreprise se développe à l’international, développe des moteurs pour l’aviation…
Le 29 octobre 1902, Elie-Victor Buchet décède, ses ayants-droits mettent en vente l’entreprise qui est rapidement reprise. En 1904, l’entreprise participe à la mise au point d’un des premiers moteurs hors-bord avec le Motogodille, l’année suivante, c’est un moteur d’aviation V8 3,5 litres de 50Ch ne pesant que 50kg. Il faut attendre 1910 pour que le motoriste Buchet ne devienne un véritable constructeur automobile, en présentant un taxi avec un moteur quatre cylindres deux litres de 12CV. Ce dernier arrive à se faire une place sur ce marché professionnel, alors mené par Renault.
L’année suivante, porté par ce succès, Buchet lance une voiture pour le grand public, une 12/20Cv à moteur quatre cylindres de 2,2 litres avec une boite à trois rapports. La gamme est complétée en 1912 avec une voiture d’entrée de gamme, une 6CV avec un 1.100cm3, dont la licence est achetée pour la Grande-Bretagne où elle fut produite sous la marque Ascot jusqu’en 1915. La Première Guerre Mondiale stoppe cet élan, les installations de Buchet sont réquisitionnées pour produire des moteurs d’aviation pour l’essentiel.
Après-guerre, la firme redémarre doucement. En 1919, l’entreprise Buchet change de main et l’usine déménage de Levallois-Perret vers Boulogne, au 73 rue de Sèvres. Le constructeur présente au salon de l’automobile de Paris en octobre 1919 une 8CV avec un quatre cylindres de 1.456cm3, la gamme est complétée en 1920 avec une 6CV qui disparait l’année suivante au profit d’une 10Ch. Petit à petit, la gamme Buchet est nommée, la 8Ch prend la dénomination B2 et la 10CV est nommée B4. L’entreprise, fidèle à ses méthodes, est une marque fiable et connait un petit succès.
En 1923, la B2 devient B3, puis en 1924, Buchet lance la B5, une évolution de sa 10CV avec des freins mécaniques aux quatre roues qui devient un important succès pour le constructeur. En 1928, Buchet se lance dans une montée en gamme avec la Buchet 6, une 10CV équipée d’un moteur six cylindres offrant 60Ch. Cette voiture n’a pas le temps de trouver sa clientèle, trop restreinte, tandis que les finances de la firme ne permettaient pas à Buchet de concurrencer les grands constructeurs. Finalement, l’entreprise cesse toute production automobile en 1929, le bureau d’étude de moteur survivra quelques années…
Sources
ccfa.fr : La Buchet 10CV six cylindres
zhumouriste.over-blog.com : Elie-Victor Buchet et ses moteurs.