La société des Automobiles de Riancey est un constructeur automobile fondé en 1899 par Henry de Riancey avec d’autres membres de sa famille et associés, le siège social est situé à Paris, 3 place Daumesnil (1). L’entreprise exploite les brevets déposés par son créateur depuis 1895, notamment ceux portants sur « un système de quadricycle automobile à avant-train moteur », sur un système d’embrayage et de changement de vitesses, de freinage… en produisant et commercialisant un véhicule automobile. En réalité, de Riancey produit un train-moteur que l’on peut fixer à l’avant d’une calèche ou autre véhicule hippomobile.
Ce train-moteur est construit autour d’un moteur monocylindre horizontal refroidi par air (2) conçu par de Riancey lui même et son associé Gévin. Disposant d’un groupe mototracteur avant pivotant, les de Riancey sont « tirées par les roues avant » alors que la norme de l’époque était que les voitures soient « poussées par les roues arrières« (3). La voiture est munie de trois vitesses et d’une marche arrière (4), elle est proposée au prix de 3.500 francs (5) et dévoilée au grand-public lors du salon annuel de l’Automobile Club de France 1899.
Lors de sa présentation, la voiture surprend plus d’un observateur, outre l’utilisation d’une forme primitive de la traction, on loue à la de Riancey une certaine élégance grâce au moteur isolé de la carrosserie et logé entre les roues avant et une certaine simplicité : toutes les commandes sont concentrées autour du levier de direction : accélérateur, un levier pour changer les vitesses et débrayer, et un levier pour le freinage. Avec son prix contenu (pour l’époque, la somme de 3.500 Francs représentait le salaire d’un ouvrier sur dix années, cela restait un prix contenu pour une automobile), la voiture de Riancey offre des performances honorables et s’illustre déjà : elle gravît la rue Lenôtre de Paris et sa pente de 15%, elle a réussi le parcours Paris-Versailles réputé pour ses rampes(6).
En 1900, de Riancey communique sur un autre parcours effectué par sa voiture, Saint-Germain -Rouen – Saint-Germain, soit 217km réalisé en 7 heures et 28 secondes. Lors de nombreux concours, de Riancey obtient régulièrement des médaille de bronze, parfois d’argent, à la fin de l’année 1900, le Comte de Riancey est introduit comme membre de l’Automobile Club de France (7).
En 1901, de Riancey dévoile dans le cadre du salon de l’automobile de Paris un nouvelle voiture, la Type B, une voiture à deux places commercialisée au prix de 4.400 francs. Elle est toujours équipée du moteur de Riancey-Gevin de 4 HP 3/4 permettant une vitesse de 38km/h en charge (8). On note également pour cette année 1901 une participation à une course se courant le 28 avril 1901 autour de Melun sur un parcours de 77km, la de Riancey termine 13ème du classement de sa catégorie en deux heures et 39 secondes, à quarante et une minute du premier sur Gladiator. C’est la dernière apparition des automobiles de Riancey, la marque tombant ensuite dans un silence définitif.
Sources : - (1) : Cote de la Bourse et de la Banque, 21 septembre 1899, p.3. - (2) : Revue générale des sciences pures et appliquées, 15 avril 1899. - (3) : citations issues de L'Echo de Paris, 02 juillet 1899, p.4. - (4) : Le Monde Illustré, 24 juin 1899, p.7. - (5) : La Croix, 25 juin 1899, p.1. - (6) : La Fronde, 29 juin 1899, p.6. - (7) : La Fronde, 30 novembre 1900, p.4. - (8) : Le Gaulois, 04 février 1901, p.3.