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Circuit des Remparts 2022

Mes  « Remparts » 2022

Les Remparts, c’est un rassemblement parmi ce qu’il se fait de mieux en France, une fête sur tout un week-end : les festivités débutent le vendredi soir avec un concours d’élégance, le samedi est une journée rallyes sur les terres charentaises, le dimanche entièrement consacré aux courses sur le circuit.  Surtout, une grande partie de la ville d’Angoulême est tournée vers l’automobile et plonge dans une atmosphère toute particulière. Les rues du centre-ville accueillent de nombreuses expositions, les commerçants n’hésitent pas à décorer leur vitrine pour l’occasion et on trouve de nombreux clubs exposant sur les places. Il y a de quoi flâner jusqu’à en oublier les courses le Dimanche. C’est d’ailleurs mon cas, préférant arpenter les rues d’Angoulême le Dimanche que d’aller voir les compétitions, que je ne rejoindrais qu’en toute fin d’après-midi pour voir les tout derniers plateaux du week-end.

 Le circuit des Remparts : 

Remontons à la fin des années 1930, l’Automobile Club des Deux-Sèvres et de la Charente veut sa course automobile et imagine un circuit urbain dans la ville d’Angoulême. Le tracé est développé entre 1938 et 1939, il offre un beau parcours avec des zones rapides entrecoupées d’épingles, du dénivelé et un décor somptueux sur 1.287 mètres. Le premier Circuit des Remparts se court le 2 juillet 1939 mais la Seconde Guerre Mondiale vient couper l’élan. Il faut attendre 1947 pour voir la course reprendre ses droits, et le Circuit des Remparts atteindre rapidement une notoriété avec la présence de l’élite des pilotes : Fangio, Trintignant, Gordini, Wimille, Chiron… En 1951, nouvelle pause jusqu’en 1955, ultime année avec la présence de prototypes et formules de promotion.  En 1978, on utilise le circuit pour une course historique, une nouvelle aventure débute…

                Je vais être franc, malgré le fait de vivre depuis longtemps à une petite heure d’Angoulême, je ne m’étais jamais rendu sur les Remparts. Voilà cette anomalie réparée cette année.  On commence notre périple le samedi après-midi, dans le centre-ville d’Angoulême. Je tenais à déambuler dans le centre-ville afin d’admirer les expositions et voir les quatre rallyes converger vers la rue piétonne. Les premiers pas dans Angoulême m’amènent au pied de l’église Saint-Martial, une sélection de voitures est présente pour un concours d’Etat organisé par la FFVE. Le concept : juger chaque auto pour récompenser celle qui respecte le mieux l’aspect d’origine. Ce n’est pas qu’un simple concours basé sur l’esthétique, les juges passent de voiture en voiture, inspectent en profondeur le véhicule, prennent des notes, écoutent les moteurs…  Le plateau est riche, on traverse tant les époques que les catégories : Renault 4CV, Ferrari 512BB, Alfa Romeo 2600 Sprint, Hotchkiss 864, Lorraine-Dietrich…

          On continue en déambulant dans le Centre-Ville d’Angoulême et arrêtons nous dans les jardins de l’Hôtel de ville. Là, on retrace une grande partie de l’épopée du talentueux préparateur automobile, de l’Abarth 850 TC à l’Abarth Osella PA1, en passant par les Fiat 124 Abarth, Fiat 2300S, ou le prototype Fiat-Abarth SE 030… Mon coup de cœur se porte sur la Simca 1150 Abarth, une voiture si rare et qui aurait pu faire une rivale à la Renault 8 Gordini… 

                Déplaçons nous vers les Halles où Renault Classic exposait moult Renault 5 pour célébrer les 50 ans du modèle. Que dire, entre les premières Renault 5 aux couleurs flashy et la multitude de versions sportives : Alpine, Turbo, versions de course… Un magnifique panorama sportif autour du modèle. Plus ancien, une superbe 4CV trônait au centre de l’exposition, une réplique  de celle qui a participé aux 24 Heures du Mans 1950.

                Direction la Place Francis Louvel où était annoncée une exposition sur les 130 de Panhard & Levassor. A ma grande surprise, point de Panhard mais des Jaguar, un plateau de qualité qui fait oublier la thématique originelle. On déambule dans l’histoire de la marque, les Jaguar SS des années 1930, la série XJ120, XJ140 et XJ150 sont de la partie, tout comme les Type E. On ne compte pas non plus les berlines au félin.

               Mais déjà, l’heure tourne. Les premiers concurrents du rallye commencent à arriver, c’est à côté des jardins de l’Hôtel de ville que je regarderai passer certaines voitures en lieu et place de la rue piétonne où la foule était présente en masse. Après une journée de rallye, les concurrents arrivent en ordre dispersé et le défilé des autos s’étale sur un large créneau horaire, mes contraintes personnelles m’imposent de repartir et m’empêchent de voir une grande partie des concurrents.

JOURNEE DE DIMANCHE

                 En partant d’Angoulême Samedi en fin d’après-midi, c’est avec un certain sentiment de frustration, celui de ne pas avoir tout vu alors que ce que j’ai vu relevait déjà de l’ordre de l’exceptionnel, un sentiment que je connais lors des grandes manifestations autour de l’automobile ancienne. Sur le trajet du retour, j’acte que je reviendrai le lendemain. Arrivé en tout début d’après-midi à Angoulême, je décide une nouvelle fois de déambuler dans le centre-ville à la rencontre des rassemblements que je n’avais pas pu faire la veille. A peine arrivé dans la Rue Hergé que l’on est happé par la foule. Ici une exposition de voitures anglaises avec des Morgan, des MG, je retiens une Jowett-Jupiter.

              Là une exposition de Porsche : de la 356, une réplique de 550 Spyder, de la 911 en pagaille.. Du classique mais c’est toujours avec plaisir de contempler ces belles allemandes.

            A côté, une rangée de Simca 1000, allant de la simple Simca 1000 de série aux 1000 Rallye, Rallye 2 et Rallye 3. 

            Dans la rue Hervé et la rue Goscinny, des voitures en ordre dispersé, mais principalement anglaises. Des Jaguar, des Austin Seven, des Triumph TR5 et TR6 ainsi qu’une Dolomite Sprint. On s’arrête bien volontiers sur une Iso Griffo, une berlinette artisanale nommée PRAB…

                   Tout cela pour arriver Place du Champ de foire, point de convergence de plusieurs centaines de voitures anciennes pour un rassemblement hors norme, qui à lui seul vaudrait déjà le détour. Impossible de vous présenter toutes les voitures présentes, difficile de faire une sélection tant la diversité était de mise. On se baladait parmi les automobiles de la seconde moitié du XXème siècle, les populaires françaises, Citroën 2CV étaient de la partie, les Renault 4 aussi. Parmi les berlines françaises, de la Peugeot 504, 505, Renault 12… On  peut aussi voyager, direction l’Allemagne avec des Volkswagen Cox, une Opel Kadett Caravan dans son jus, des berlines Mercedes… Vous voulez de la sportive, voilà des Renault Gordini, Alpine, Lancia Delta et autres Jaguar. De l’américaine aussi avec un pick-up, une Pontiac Trans Am…

                Le Champ de Foire, pourtant immense, n’était pas assez grand pour accueillir toutes les voitures, si bien que l’exposition se prolongeait sur les parkings attenants. On reste dans la même veine avec une Renault 17, des Simca, des Cox, une Citroën GS Pallas. Mon attention se porte rapidement sur une Aston Martin des années 1930.

                     Un rapide coup d’œil sur l’exposition de voitures japonaises. Là, je dois bien vous avouer mon incompétence en matière de voiture de ce pays ! 

                         16h30. J’ai rempli mon premier objectif, celui de passer d’animation en animation. Que faire désormais ? Se rapprocher du circuit ou faire les expositions, dont celle sur la traversée du Sahara. Le temps de revenir vers l’hôtel de ville et de réfléchir, je me perds dans les petites rues du vieux Angoulême et me dirige au son des voitures pour me trouver dans une impasse, en bord de piste. L’occasion de faire quelques clichés et d’admirer, enfin, les démonstrations de voitures. Pour le moment, ce sont des « vétérans » sur la piste, il y a une Bugatti et une barquette sur base Renault.

                Je reviens vers l’entrée du circuit, sans réellement d’idée. En attendant, une nuée de Bugatti sortent de piste pour rejoindre leurs lieux de stationnement. Je décide de suivre l’une d’elle qui me mène une nouvelle fois dans les petites rues du vieux Angoulême, pour déboucher sur la place Francis Louvel où quelques représentantes de la marque de Molsheim étaient garées.

                Après cet interlude, retour sur les bords du circuit. Il ne reste que trois plateaux. Je décide de contourner le circuit à la recherche d’un point de vue, que je fini par trouver. Cela me permet de vous offrir quelques clichés des derniers plateaux de la journée de Dimanche :

                Le plateau Jean Ragnotti permettait à une dizaine de Renault 5 Turbo et Maxi de tourner sur le Circuit des Remparts. Du bruit plein les oreilles….

             Un interlude avec le Plateau Volants d’Or : la Renault 4CV de Renault Classic est sur piste, quelques Renault 5, mais aussi une BMW M3, une 307 WRC. Un mélange des genres plutôt sympa à voir évoluer…

               Le Plateau Maurice Trintignant fait la part belle aux avant-guerre et aux Cyclecars, des voitures qui aurait pu participer aux courses d’antan sur ce Circuit des Remparts. MG, Frazer-Nash, Riley, BMW s’affrontaient en piste.

                  Le Plateau Jean-Pierre Beltoise offrait de la bagarre entre petites voitures puissantes, il y a de la Mini, de la Mini Marcos, de l’Austin-Healey Sprite, des Lotus Elan, MG B et autres anglaises. Mais pas seulement, une Alfa Romeo Giulia Sprint GT et une Autobianchi A112 Abarth pour l’Italie, une AC 289 Cobra pour faire le pont avec les Etats-Unis. C’est serré et il y a malheureusement de la casse, une Lotus Elan voit son arrière complètement détruit, preuve que la bagarre est réelle.

               J’aurai aimé terminer cet article avec quelques clichés des Bugatti stationnés dans la cour de l‘Hôtel de ville, mais la batterie de mon appareil photo en décida autrement. Juste le temps de deux trois clichés, dont cette superbe Ballot 3/8LC au palmarès bien rempli. 

Une conclusion

                Que dire pour conclure ? Rien que je n’ai déjà pas dit, le Circuit des Rempart est un évènement de classe internationale et bénéficie d’une organisation sans failles. Pour cette édition 2022, sans doute aidé par le beau temps, les organisateurs auront compté 10.500 entrées dans l’enceinte du circuit, ce qui en fait un excellent cru. Soulignons, en ces heures « autophobes » et de la « fin de l’abondance », l’implication de la municipalité d’Angoulême qui a l’intelligence de laisser vivre une telle manifestation – et d’y apporter son concours –, vecteur de nombreux visiteurs. D’ailleurs, c’est là-dessus que je referme cet article, dans les rues et parking d’Angoulême, il n’est pas rare de croiser des voitures anciennes, souvent immatriculées outre-manche, voici un florilège des croisées dans la rues.