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Golden Arrow (1929)

            A la fin des années 1920, les anglais règnent en maître sur la discipline du record de vitesse automobile, trois pilotes signent tour à tour des records qu’ils conservent au mieux quelques mois, parfois quelques semaines seulement. Mais en 1928, un américain vient jouer les trouble-fête, la Golden Arrows pilotée par l’anglais Segrave remédie à cela en 1929…

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          Depuis 1924, trois pilotes anglais (Henry Segrave, John G. Parry-Thomas et Malcom Campbell) se partagent à tour de rôle le record de vitesse terrestre à bord d’engins spécialement étudiés pour cette compétition, de véritables monstres terrestres sont crée avec des carrosseries les plus aérodynamiques possibles, lesquelles cachaient des moteurs de plusieurs dizaines de litres de cylindrée qui développaient des centaines de chevaux. Avec ces efforts, le record est sans cesse repoussé, Campbell signe 235,2km/h en 1924, le même pilote réalise un 333,05km/h quatre ans plus tard.

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           Mais cette hégémonie anglaise est remise en cause le 22 avril 1928 quand l’américain Ray Keech signe une 334,02km/h à bord de sa voiture américaine, une White Triplex « Spirit of Elkdom ». Pour 0,7km/h, le record du monde est battu et change de pays, deux mois après le record de Campbell. Mais les anglais n’ont pas dit leur dernier mot et continuent de développer des voitures pour le record du monde, les études de la Golden Arrows sont lancées pour tenter de battre le record courant 1929.

             Dès les débuts, l’aérodynamique prend une place importante dans la conception de la voiture, un capot long et affiné devra fendre l’air avec le moins de résistance possible. Pour le moteur, les ingénieurs ne se posent pas de question et vont reprendre le W12 Napier Lion, un moteur d’avion qui fut monté sur quelques voitures de record. Sur la Golden Arrow, celui-ci cube 23,9 litres et fut préparé par Napier pour développer 925Cv.

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          Les développement de la carrosserie continuent, l’entreprise anglaise Thrupp & Marberly réalise la carrosserie en aluminium sur des plans dessinés par Jack Irving, ancien ingénieur chez Sunbeam. Celui dote la voiture de coffres à glace dans les ailes pour améliorer le refroidissement du moteur, le poste de pilotage comprend un viseur télescopique pour aider le pilote à rouler en ligne droite.

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           La Golden Arrow est envoyée aux Etats-Unis début 1929 pour rouler en mars sur la célèbre plage de Daytona. Le 11 mars 1929, la voiture effectue un unique galop d’essai avec comme pilote Henry Segrave, lequel remporte deux record : celui du mile départ arrêté, mais c’est surtout le record de vitesse terrestre qu’il était venu chercher, remporté devant 120.000 spectateurs avec une vitesse de 372,34km/h. La Golden Arrow a remplie sa mission.

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        Deux jours plus tard, le concurrent américain Lee Bible sur White Triplex est victime d’un grave accident sur cette même plage de Daytona, la voiture est partie en embardée, son pilote est éjecté et tué sur le coup, ainsi qu’un photographe d’actualités. Cet accident marqua Henry Segrave qui se retire dès lors de la compétition du record de vitesse. La Golden Arrow aura donc roulé qu’une seule fois, la voiture est par la suite remisée. Et cette voiture existe encore de nos jours, elle est exposée au National Motor Museum de Baulieu en Angleterre. Quant au record de vitesse, la Golden Arrow le conserva un peu moins de deux ans, l’anglais Campbell reprenant les lauriers de la vitesse le 5 février 1931…