CGE Grégoire (1971)

                Par deux fois, la CGE (Compagnie Générale d’Electricité) fit appel à l’ingénieur Jean Albert Grégoire, la première sous l’occupation pour mettre au point une voiture électrique capable de rouler sous le rationnement, et la seconde fois à la toute fin des années 1960 pour étudier la viabilité d’une voiture électrique…

CGE Gregoire (1)

                Fortement développée sous l’occupation en réponse à la pénurie d’essence, la voiture électrique a montré qu’elle était capable de transporter homme et marchandises, elle a aussi démontrée ses limites : faible autonomie, véhicules de petite taille… (lire aussi : les voitures électriques sous l’occupation). Bref, une fois la paix revenue, on oublia vite ce mode de transport pour se remettre au moteur à explosion, plus efficient. Pourtant, certains concepteurs se sont démarqués, c’est le cas de Jean Albert Grégoire avec sa CG-Tudor, produite à une petite centaine d’unités seulement.

CGE 1970

            A la fin des années 1960, la question de la consommation en essence des automobiles n’est pas un sujet prioritaire, ni celui de la pollution, toutefois, la Compagnie Générale d’Electricité (C.G.E.) s’intéresse à nouveau à la traction électrique pour l’automobile, qui pourrait s’avérer intéressant pour une utilisation en milieu urbain. Fulmen, filiale de la C.G.E., finance le développement d’une voiture électrique et fait appel à l’ingénieur Jean Albert Grégoire pour sa conception.

cge gregoire chassis

            C’est ainsi que naît la CGE-Grégoire, réalisée sur un châssis en fonte d’aluminium qui supporte les composants mécaniques de la voiture, à savoir un moteur à courant continu d’une puissance de 14,6 kW, fourni par UNILEC, qui entraine les roues arrière, et l’ensemble des batteries provenant de chez Fulmen, réparties en deux blocs situés à l’avant et à l’arrière pour répartir au mieux le poids, d’un total de 480kg. La voiture est équipée d’une suspension indépendante assurée par piston sur coussins basse pression breveté par Jean Albert Grégoire. Pour la carrosserie, l’équipe fait appel au styliste Charbonneaux qui donne naissance à cette petite camionnette, réalisé en fibre de verre et construite par le carrossier (et constructeur) Chappe & Gessalin.

CHE 1970

            Si l’équipe opte pour une carrosserie utilitaire, c’est parce que la voiture électrique semble avoir une carte à jouer au sein des flottes d’entreprises pour les livraisons en milieu urbain (et notamment, en visant le marché des véhicules postaux avec sa charge utile de 200Kg), plutôt qu’auprès des particuliers, plus réticents à cette technologie. Mais la CGE-Grégoire n’est pas une voiture destinée à la commercialisation, elle est davantage une étude pour analyser la viabilité d’une telle automobile.

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         Trois prototypes furent réalisés, pesant au total 900Kg, la voiture autorise une vitesse maximale de 75km/h mais surtout, une vitesse « économique » qui offre le plus d’automobile aux alentours des 50-60km/h, pile la tranche qu’il faut pour un usage urbain. Toutefois, l’autonomie reste limitée, située aux alentours des 120km pour un usage « normal », elle descend à 60km en milieu urbain. Trop faible pour satisfaire les besoins, la CGE Electrique demeure donc au stade de prototypes, la première crise pétrolière qui arrive quelques années après n’y changera rien…

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