Tracfort : l’histoire de la marque

            L’histoire de l’automobile connait moult constructeurs éphémères, qui ont juste eu le temps de présenter au grand public une voiture lors d’exposition, sans véritablement connaître de commercialisation. Tracfort fait partie de ceux-là, ce constructeur français tentait d’innover en adoptant la traction en 1934… 

Tracfort (1)

                Une fois le temps des pionniers passé, fonder un constructeur automobile devient chose difficile, sauf à disposer de capitaux importants ou en s’appuyant sur la force d’un grand groupe. Une autre voie consiste de passer par l’innovation technologique, il s’agit d’utiliser des solutions rarement utilisées par les grands constructeurs pour se démarquer, c’est ce que fait le petit constructeur français Tracfort qui espère lancer son activité en 1934 en utilisant la traction.

           Tracfort est le nom commercial de la « Société Anonyme des Brevets André Bournhonnet » (en acronyme, SABAB), fondée début 1934 de l’association d’André Bournhonet, ancien ingénieur de chez Derby qui conçoit la voiture, avec Louis Carle, apportant certainement des finances à l’entreprise.  La Tracfort est une petite voiture reprenant les éléments mécaniques de la Ford Y, petite voiture conçue par les entités européennes de Ford mais n’ayant eu qu’un faible succès en France.

Tracfort (3)

                   La Tracfort dispose de son propre châssis sur lequel est placé l’ensemble moteur-boite de la Ford Y, mais tourné de 180° pour être converti à la traction. Ce quatre cylindres en ligne de 933cm3 permet de mouvoir les 750kg de la voiture jusqu’à la vitesse (donnée par le constructeur) de 95km/h. De la Ford Y, la Tracfort récupère également la calandre avant, le reste de la carrosserie étant réalisée par l’entreprise elle-même.

Tracfort (2)

               Deux châssis sont construits pour être présentés lors du salon de l’automobile de Paris 1934, l’un restera nu avec la possibilité de l’habiller en cabriolet, le second revêt quant à lui une carrosserie « coupé aérodynamique » à quatre places. La ligne de la voiture pouvait séduire, la solution de la traction, innovante mais pas nouvelle (Rosengart et Chenard & Walcker l’utilisaient déjà) connait des déboires sur la Citroën Traction, dévoilée en 1934 également. Il pouvait donc y avoir une défiance du public pour cette technique utilisée par un artisan constructeur.

                  En tout état de cause, le salon de l’automobile de Paris n’apporte pas les fruits tant espérés, puisque quelques semaines après la fermeture des portes du salon, la SABAB est liquidée le 26 novembre 1934. Disparait ainsi ce constructeur à l’existence éphémère dont la production se cantonne à deux châssis, le second n’ayant certainement pas eu le temps d’être carrossé. Quant à la voiture exposée, celle-ci existe toujours, ayant fait une apparition lors de Rétromobile 2018.

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